Tribune libre de Karine Lebon

La députée questionne le gouvernement "en faveur des étudiants"

  • Publié le 14 janvier 2021 à 16:35
  • Actualisé le 14 janvier 2021 à 16:45

La députée réunionnaise Karine Lebon s'est adressée à la ministre de l'enseignement supérieur, de l'innovation et de la recherche Frédérique Vidal le mardi 12 janvier 2021 lors d'une séance à l'Assemblée Nationale. Sa question portait sur les mesures prises par le gouvernement en faveur des étudiants qui sont, à cause de la situation sanitaire, en grande difficulté (photo d'illustration rb / www.ipreunion.com)

"Ma question s’adresse à Mme la Ministre de l’enseignement supérieur,

La tentative de suicide d’un étudiant ce samedi à Lyon vient rappeler de façon dramatique la détresse et la souffrance de la jeunesse. Les étudiants sont en effet les grands oubliés de la crise sanitaire alors qu’ils doivent étudier dans une solitude inouïe, encore plus lorsqu’ils viennent des outre-mer, avec les cours à distance, qu’ils doivent vivre dans une précarité grandissante avec la disparition des "jobs étudiants" et que leur avenir devient un horizon d’inquiétudes.

Plus de 50 % des jeunes sont inquiets sur leur santé mentale et selon une étude de la FAGE menée avec IPSOS, 23 % des étudiants ont eu des pensées suicidaires. Ces chiffres sont encore plus inquiétants quand on les rapproche des conclusions, votées à l’unanimité, de la commission d’enquête parlementaire sur les conséquences du covid sur la jeunesse, laquelle montre que la santé mentale des étudiants est totalement délaissée depuis plusieurs années.

Oui, cette crise sanitaire exacerbe les difficultés structurelles de l’université et de la condition étudiante en même temps qu’elle souligne les inégalités de l’enseignement supérieur en France. En ces temps de partiels, les exemples se multiplient où les épreuves virent au chaos.

Le gouvernement doit entendre et répondre aux inquiétudes et à la colère des étudiants qui souhaitent suivre leur cursus dans des conditions moins pénalisantes et avec plus de visibilité. Ils veulent que cesse la baisse continue des taux d’encadrement. Ils vous demandent de freiner l’explosion de la pauvreté estudiantine en garantissant leur autonomie financière et a minima en versant les bourses sur 12 mois. Ils aspirent simplement que le repas à 1 euro leur soit servi deux fois par jour au lieu d’une aujourd’hui.

Madame la Ministre, le malaise est général et le mal-être est profond dans les universités qui attendent un discours politique fort et des mesures ambitieuses. Entendez-vous cet appel ? Répondrez-vous enfin aux alertes constantes que lancent les organisations de jeunesse depuis des mois ?"

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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