
Dommage que la Maire de St-Denis, qui fût aussi Députée mais surtout la Ministre des Outre-mer, Secrétaire d’État chargée de l’égalité réelle. Qu’aujourd’hui, découvrant avec stupeur, le profond malaise des hôpitaux publics surtout les hôpitaux de la Réunion ainsi que Mayotte, en raison de l’épidémie du Covid-19 " dit-elle. Il y a tout lieu de croire Mme la Ministre, que le malaise des hôpitaux ne date pas au moment du covid, mais d’un malaise profondément enraciné depuis la Loi Bachelot Loi HPST.
Pour rappel, la Loi dite HPST (Hôpital Patient Santé Territoire) a été promulguée le 21 juillet 2009 dont la vision première aura été d’accentuer le côté " hôpital – entreprise ". L’idée, de diminuer voire supprimer tout pouvoir soignant pour donner tout le pouvoir aux gestionnaires. L'économie avant tout ! Voilà les résultats de ces services publics aujourd’hui.
C’est ainsi que depuis 2019, plusieurs collectifs Inter-Hôpitaux et syndicats sont montés au créneau et descendus dans la rue, pour demander d’arrêter la " casse " des hôpitaux publics, d’arrêter les suppressions de lits, d’attribuer plus de moyens en personnel et de revaloriser l’ensemble des métiers de l’hôpital, de revoir le mode de financement, en supprimant la T2A, la suppression des endettements, d’instaurer une nouvelle gouvernance, afin que l’hôpital public et tous les établissements de santé associés " ne doivent plus être dirigés et gérés comme des entreprises…. ". Mais, ce signal d’alerte a-t-il été actionné par la Ministre des Outre-mer de l’époque ?
Les oubliés du "Ségur de la santé"
L’épidémie du covid-19 n’a fait que mettre en exergue les faiblesses et les difficultés des hôpitaux publics. Et devant ce grand malaise, le " Ségur de la santé " qui devrait lancer le plan d’urgence avec des mesures fortes, se fait toujours attendre. 19 milliards d’euros d’investissement dans le système de santé pour améliorer la prise en charge des patients et le quotidien des soignants-15 000 recrutements à l’hôpital public- Création de 4 000 lits " à la demande "- Accélérer la sortie du "tout T2A" (tarification à l’acte) et privilégier la qualité des soins….etc, etc. Mais s’agissait-il que juste des effets d’annonce pour calmer les hospitaliers ?
Malgré tout, le côté positif actuel, ce " ségur " a déjà permis à certain personnel hospitalier de bénéficier d’un complément de traitement indiciaire (CTI) de 183 euros de revalorisation salariale soit 49 points d’indice depuis 2020. La semaine dernière, l'extension du complément de traitement indiciaire (CTI) a été actée aux établissements sociaux et médico-sociaux rattachés à un établissement public de santé. Par contre, la Fonction Publique Territoriale (FPT) et Fonction Publique d’État (FPE) où les personnels de santé, sociaux sont exclus.
Alors, si le Député Naillet ou les autres parlementaires pouvaient aussi interpeller le Ministre de la santé pour demander l’extension du complément de traitement indiciaire aux deux autres versants de la fonction publique ainsi qu’aux secteurs privés. Ce sera que de la légalité salariale M. le Député. Même diplôme, même fonction et même salaire. Merci pour eux.
Jean Claude Comorassamy
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