Courrier des lecteurs de Jean Claude Comorassamy

Où sont passés la création des lits, moyens en personnel, plan d'investissement...prévus au Ségur de la santé ?

  • Publié le 15 février 2021 à 16:21
  • Actualisé le 15 février 2021 à 16:24

Je vous concède volontiers la stupeur qui m'a décontenancé en lisant la tribune libre du Député Naillet et de la Maire de St-Denis, s'adressant au Ministre de la santé au sujet des problématiques que du CHU. Alors que la grande oubliée, une fois encore dans cette publication, a été la psychiatrie et santé mentale. Ne fait-elle pas partie de l'hôpital public et d'une discipline médicale à part entière ? Dont le sous financement est manifeste, ce qui engendre, manque de lits, d'effectif, manque de reconnaissance voire même un plan d'investissement à soutenir. N'est-elle une grande cause nationale à défendre ?

Dommage que la Maire de St-Denis, qui fût aussi Députée mais surtout la Ministre des Outre-mer, Secrétaire d’État chargée de l’égalité réelle. Qu’aujourd’hui, découvrant avec stupeur, le profond malaise des hôpitaux publics surtout les hôpitaux de la Réunion ainsi que Mayotte, en raison de l’épidémie du Covid-19 " dit-elle. Il y a tout lieu de croire Mme la Ministre, que le malaise des hôpitaux ne date pas au moment du covid,  mais d’un malaise profondément enraciné depuis la Loi Bachelot Loi HPST.

Pour rappel, la Loi dite HPST (Hôpital Patient Santé Territoire) a été promulguée le 21 juillet 2009 dont la vision première aura été d’accentuer le côté " hôpital – entreprise ". L’idée,  de diminuer voire supprimer tout pouvoir soignant pour donner tout le pouvoir aux gestionnaires. L'économie avant tout ! Voilà les résultats  de ces services publics aujourd’hui.

C’est ainsi que depuis 2019, plusieurs collectifs Inter-Hôpitaux et syndicats sont montés au créneau et descendus dans la rue, pour demander d’arrêter la " casse " des hôpitaux publics, d’arrêter les suppressions de lits, d’attribuer plus de moyens en personnel et de revaloriser l’ensemble des métiers de l’hôpital, de revoir le mode de financement, en supprimant la T2A, la suppression des endettements, d’instaurer une nouvelle gouvernance, afin que l’hôpital public et tous les établissements de santé associés " ne doivent plus être dirigés et gérés comme des entreprises…. ". Mais, ce signal d’alerte a-t-il été actionné par la Ministre des Outre-mer de l’époque ?

Les oubliés du "Ségur de la santé"

L’épidémie du covid-19 n’a fait que mettre en exergue les faiblesses et les difficultés des hôpitaux publics. Et devant ce grand malaise, le " Ségur de la santé " qui devrait lancer le plan d’urgence avec des mesures fortes, se fait toujours attendre. 19 milliards d’euros d’investissement dans le système de santé pour améliorer la prise en charge des patients et le quotidien des soignants-15 000 recrutements à l’hôpital public- Création de 4 000 lits " à la demande "- Accélérer la sortie du "tout T2A" (tarification à l’acte) et privilégier la qualité des soins….etc, etc. Mais s’agissait-il que juste des effets d’annonce pour calmer les hospitaliers ?

Malgré tout, le côté positif actuel, ce " ségur " a déjà permis à certain personnel hospitalier de bénéficier d’un complément de traitement indiciaire (CTI) de 183 euros de revalorisation salariale soit 49 points d’indice depuis 2020. La semaine dernière, l'extension du complément de traitement indiciaire (CTI) a été actée aux établissements sociaux et médico-sociaux rattachés à un établissement public de santé. Par contre, la Fonction Publique Territoriale (FPT) et Fonction Publique d’État (FPE) où les personnels de santé, sociaux sont exclus.

Alors, si le Député Naillet ou les autres parlementaires pouvaient aussi interpeller le Ministre de la santé pour demander l’extension du complément de traitement indiciaire aux deux autres versants de la fonction publique ainsi qu’aux secteurs privés. Ce sera que de la légalité salariale M. le Député. Même diplôme, même fonction et même salaire. Merci pour eux.

Jean Claude Comorassamy  

guest
6 Commentaires
Sirandane
Sirandane
3 ans

Si M. Brun l'ancien directeur retraité aujourd'hui à défendu la psychiatrie pendant longtemps. M. Comorassamy lui depuis son entrée il y a plusieurs décennies dans l'ancien asile. Passionné jusqu'aujourd'hui, tous ses écrits le prouvent si besoin. La pédopsychiatre lui doit beaucoup surtout l'hÃ'pital de jour, par ses nombreux projets avec les jeunes. Mon fils a fait un séjour de neige en métropole grâce à lui et équipe. C'est un vrai passionné de son métier d'educateur et de la psychiatrie.

Coljack
Coljack
3 ans

En faisant l'impasse sur la psychiatrie mme la maire a fait une grosse erreur. Il faut changer le regard sur la santé mentale, c'est un long combat aussi de l'auteur de l'article. Le plan de relance peut aussi servir aux hopitaux ainsi que l'hÃ'pital psychiatrique en investissement, en creation de poste et des lits pour la Réunion et Mayotte. Mais faut-il que les projets soient ficelés et portés par nos élus. Bravo à vous qui défend le service public hospitalier, territoriale et état.

La Dengue
La Dengue
3 ans

Le rapport de M. Eric Ciotti préconisait déjà la suppression des agences régionales de santé qui sont déconnectées du terrain dit-il au profit du Préfet. À quoi sert l'ars ? Oui à l'égalité de traitement entre fonction publique. À quand un vaccin contre la dengue? Trop d'admistratifs, il faut des soignants à l'hÃ'pital. C'est eux qui soignent.

Ti moriss
Ti moriss
3 ans

Et les 100 milliards pour le plan de relance il ne seras pas perdu pr tt le monde

Missouk
Missouk
3 ans

Les promesses n'engagent que ceux qui y croient, c'est vieux comme le monde, surtout en politique! Comme il faut calmer la grogne, on promet, et on passe à autre chose. Ca s'appelle la politique! Et en Macronie, pour cela, ils sont les champions!

Wilman
Wilman
3 ans

Travailleurs sociaux du conseil départemental ou commune ccas , nous n'avons pas droit au CTI contrairement aux hospitaliers. Est-ce normal ? Deux poids deux mesures ! Qu'en pensent nos syndicalistes nous qui ont toujours été en première ligne.