
J'ai été à mon tour profondément choqué par les propos tenus par Madame Camille GOYET, directrice de cabinet du Préfet de La Réunion en déclarant que nos hôpitaux n'appartiennent pas aux Réunionnais. Je ne veux certainement pas polémiquer, mais de tels propos malheureux sont le symptôme d'une part, de la méconnaissance totale sinon du mépris à l'égard de l'identité et de l'histoire réunionnaises et d'autre part, du dogme tout-puissant et sans partage quasiment du pouvoir centralisateur étatique qui forge nos élites parisianistes à l'égard des territoires d'Outre-mer ou du moins de La Réunion.
Je suis très clair en disant que toutes les institutions, tous les établissements et tous les services publics à La Réunion sont au service des Réunionnaises et des Réunionnais d'abord. Qu'il s'agisse des emplois publics et privés, qu'il s'agisse des marchés publics, qu'il s'agisse des places dans nos hôpitaux y compris s'il le faut dans les cliniques privées, qu'il s'agisse des logements sociaux, ma préférence, elle, est réunionnaise. La Réunion, les Réunionnais, nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes chez nous. En pleine actualité du projet de loi 4D qui fait la part belle aux services déconcentrés de l'Etat, la décentralisation elle accumule retard sur retard et se présente de manière éclatée.
Sur la base des principes et des valeurs de la République française dont l'organisation est, je le rappelle, décentralisée, le principe d'égalité et de continuité entre le territoire réunionnais et la Métropole est encore loin d'être acté dans les faits. Et pourtant, c'est sur ce fondement constitutionnel que je réclamais et que je réclame encore une fois la gratuité d'un certain nombre de masques par famille et par mois, le nombre de doses suffisantes pour vacciner la population réunionnaise qui ne semble pas être la priorité des envois depuis Paris ainsi qu'un calendrier clair, sans oublier une enveloppe de plus d'1 milliard d'euros au titre du Plan de relance pour La Réunion.
C'est cela l'égalité entre territoires et un minimum de considération du Français, qu'il vienne de La Réunion ou de Poissy. Je n'aurais certainement pas demandé la démission ou le départ de Madame GOYET, parce que je ne suis pas habilité à le faire. Je prends acte des excuses présentées par Madame GOYET.
Jean-Luc POUDROUX
Député de La Réunion
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