Tribune libre de Jean-Claude Comorassamy

JIR et Le Quotidien fêtent cette année ses 70 ans et 45 ans de vie de presse papier !

  • Publié le 25 avril 2021 à 14:10
  • Actualisé le 25 avril 2021 à 14:11

Ce sera au cours du second semestre 2021, que deux évènements viendront marquer l'histoire de la presse écrite réunionnaise. En effet, le Journal de l'Ile de la Réunion (JIR) et Le Quotidien fêteront leurs anniversaires à un moment charnière de leurs histoires. Avec une seule question, la presse écrite est-elle vouée à perdre une à une ses journaux au profit du numérique ?

Malgré les nombreuses évolutions de nos deux journaux papier, d’abord leurs Unes en noir et blanc, par la suite la couleur, le changement de format et le numérique. Aujourd’hui, les journaux en papier semblent condamnés à disparaitre à jamais, si rien n’est fait pour les sauver.

Fondé par un certain Fernand Cazal le 31 août 1951, que le JIR trône sur ses 70 ans, tandis que Le Quotidien ses 45 ans, créé par Maximin Chane-Ki-Chune, le 13 septembre 1976. C’est dans un paysage de la presse écrite en grande difficulté et en pleine mutation numérique que des doutes sur l’avenir de la presse format papier se profilent en ces deux anniversaires.

La complémentarité du format papier et du numérique

Depuis quelques années, le secteur de la presse écrite est en crise financière aussi bien dans l’hexagone qu’à la Réunion. Au regard de cette agonie amorcée, surajoutée aujourd’hui avec  la crise sanitaire. Plus que jamais, un traitement de fond doit être administré en urgence, si l’on veut sauver la presse version papier. Ce traitement passe par les aides de l’État, par nos collectivités et les sponsors, bien sur aussi et surtout avec ses lecteurs.

Aujourd’hui, seul deux journaux publiés en papier se remarquent encore dans les commerces, kiosques, stations, portage, abonnements… dont savourent les lecteurs du JIR et du Quotidien de la Réunion. Avec comme bénéfices, le plaisir de feuilleter son journal préféré en prenant son petit-déjeuner, lire les gros titres et diverses nouvelles, le toucher, le sentir, le voir, contempler les photos, entendre les bruits des pages, partager avec les autres membres de la famille ou aux amis….etc. C’est ainsi que le journal sert de lien social.

Mais, c’est très regrettable qu’aujourd’hui, nos vendeurs de journaux à la criée au beau matin aux abords des routes ou aux ronds-points ont tous disparus. Et que demain, nos vendeurs pistaches  avec leurs paniers sur la tête, remplis de cornets (faits avec des vieux journaux ) de " pistaches péi grillées ", appelés aussi à disparaitre. Et, ce n’est pas simplement dû la crise sanitaire. Ça me rappelle encore la petite case créole de mes parents et de mes  grands-parents dont les cloisons étaient en grande partie tapissées de l’intérieur par des vieux journaux. La deuxième vie aux vieux journaux.

Quoiqu’il en soit, à l’heure où la presse numérique poursuit son essor, où désormais l’accès immédiat à l’information devient la règle. La presse version papier doit retrouver sa juste place. La cohabitation des journaux version papier et numérique devient plus qu’obligatoire car elle est une richesse dans cette (r) évolution.

Bref, si l’on veut que nos deux journaux format papier JIR et Le  Quotidien continuent à vivre encore de nombreuses années. Il faudra être tous ensemble à leur donner un nouveau souffle avant qu’il ne soit trop tard. Parce que la presse est indispensable à la vie de la démocratie, souhaitons longue vie au JIR et Le Quotidien, pour ses 70 ans et 45 ans.

Jean Claude Comorassamy 

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1 Commentaires
Romuald
Romuald
2 ans

"La presse version papier doit retrouver sa juste place".Malheureusement, c'est mal parti avec les dizaines de licenciements de journalistes au JIR et au Quotidien malgré les dizaines de millions d'euros de subventions publiques déversés sans compter dans les caisses de leurs propriétaires.Le résultat est aussi calamiteux pour leurs lecteurs : diminution de la pagination - appauvrissement général de leurs contenus, voire censure des articles gênants certains annonceurs... La presse est mise à dure épreuve dans cette société où le pouvoir de l'argent fait loi. Alors oui à la défense de la pluralité éditoriale ! Mais elle est dans une mauvaise passe.