Cinq ans après leur création

Près de six entreprises sur dix toujours en activité à La Réunion

  • Publié le 14 septembre 2021 à 06:23
  • Actualisé le 14 septembre 2021 à 06:32

À La Réunion, en 2019, 57 % des entreprises sont toujours en activité cinq ans après leur création en 2014. Ces entreprises ont un peu mieux résisté que celles créées en 2010 grâce à un contexte économique plus favorable, indique l'Insee. Celles dans le secteur des services sont les plus robustes. Pour autant, les " jeunes " entreprises réunionnaises restent plus fragiles qu'au niveau national. Les sociétés résistent mieux que les entreprises individuelles. Nous publions ici le communiqué de l'Insee. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

En 2014, hors régime de l’auto-entrepreneur, 6 400 entreprises ont été créées à La Réunion. Cinq ans plus tard, 57 % sont encore actives (figure 1). Elles présentent un taux de pérennité supérieur de 4 points aux entreprises créées en 2010 et de 15 points à celles créées en 2006. En effet, elles ont bénéficié de la reprise de l’activité économique au cours des trois premières années de leur existence, pendant lesquelles le risque de cessation est le plus fort. Ainsi, entre 2014 et 2017, le PIB augmente de 3,2 % en volume en moyenne annuelle. En revanche, les entreprises créées en 2010 et plus encore celles créées en 2006 avaient subi de plein fouet la récession économique consécutive à la crise financière de 2008.

Les entreprises réunionnaises créées en 2014 poursuivent un peu moins souvent leur activité qu’au niveau national (61 %). Mais l’écart avec la moyenne nationale s’est réduit d’une génération à l’autre.

Le profil de leurs créateurs joue aussi dans la meilleure pérennité des entreprises de la génération 2014. Ils ont en effet une expérience antérieure à la création plus importante dans le secteur de l’entreprise qu’ils ont créée. Ils sont aussi un peu plus souvent diplômés que ceux de 2010 : 40 % d’entre eux détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur contre 33 % des créateurs en 2010.

La première année suivant la création d’entreprises est la plus difficile à passer : 15 % des entreprises créées en 2014 disparaissent avant leur premier anniversaire, contre seulement 8 % au cours de la troisième année et 4 % durant la cinquième année. En moyenne, 9 % des entreprises créées en 2014 cessent chaque année leur activité entre 2014 et 2019.
Les sociétés résistent mieux que les entreprises individuelles

Les sociétés résistent mieux que les entreprises individuelles : 76 % d’entre elles sont toujours en activité cinq ans après leur création contre 46 % des entreprises individuelles (figure 2). Au niveau national, les sociétés résistent un peu moins bien qu’à La Réunion (67 %), au contraire des entreprises individuelles (53 %).

Les entreprises individuelles créées en 2014 à La Réunion sont nettement plus souvent actives cinq ans après leur création que celles créées en 2010 (46 % contre 40 %). Pour les sociétés en revanche, la pérennité à cinq ans est stable, tant à La Réunion qu’au niveau national.

Plusieurs facteurs expliquent la meilleure pérennité des sociétés. Les créateurs de sociétés ont davantage d’expérience en matière d’entrepreneuriat que les entrepreneurs individuels, leurs investissements de départ sont bien plus importants et ils emploient bien plus souvent des salariés au démarrage de leur activité (34 % contre 13 %).

Une plus forte pérennité des entreprises créées dans le secteur des services

Les entreprises créées dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques sont les plus robustes : 7 sur 10 sont toujours actives cinq ans après leur création (figure 3). À l’opposé, maintenir l’activité sur cinq années est plus difficile pour les entreprises créées dans l’hébergement-restauration (49 %), ainsi que dans le commerce et l’industrie (51 %). Néanmoins, les entreprises du commerce créées en 2014 sont bien plus pérennes que celles de 2010 (+ 10 points).

En revanche, les entreprises de la génération 2014 sont moins pérennes que celles de 2010 dans les services administratifs et de soutien (- 13 points), ainsi que dans l’industrie (- 11 points).

Disposer d’une expérience entrepreneuriale est un atout

Les entreprises créées par d’anciens indépendants ont plus de chances d’être toujours actives après cinq ans d’activité (62 %). Les montants qu’ils investissent au départ sont plus élevés : 40 % disposent de plus de 16 000 euros, contre 27 % de l’ensemble des créateurs. Ils sont aussi plus diplômés : 51 % détiennent un diplôme du supérieur contre 40 %.

Entre les générations 2010 et 2014, la pérennité à cinq ans progresse pour les entreprises créées par d’anciens salariés (+ 9 points à 59 %), comme pour celles créées par d’anciens chômeurs (+ 4 points à 53 %). Les salariés ayant créé leur entreprise en 2014 sont plus souvent diplômés du supérieur (44 % contre 39 % pour les salariés créateurs d’entreprises en 2010) et bacheliers (65 % contre 59 %). Le niveau de diplôme des créateurs anciens chômeurs est également plus élevé parmi les créateurs de 2014.

Cinq ans après leur création en 2014, 36 % des entreprises toujours en activité emploient des salariés

Parmi les entreprises créées en 2014 et toujours en activité cinq ans après, 36 % emploient au moins un salarié en plus du dirigeant en 2019 (figure 4). Ces entreprises pérennes n’emploient le plus souvent qu’un ou deux salariés (16 %). Toutefois, 3 % d’entre elles en emploient au moins 10, contre 1 % en 2014.

À leur création en 2014, seules 29 % des entreprises toujours en activité cinq ans plus tard employaient au moins un salarié. Après trois ans d’activité, elles étaient 35 % à avoir des salariés et à peine plus cinq ans après. Au fil des années, les entreprises employeuses ont de plus en plus de salariés : 4 salariés en moyenne en 2014, 5 en 2017 et 6 en 2019.

Les entreprises employeuses sont les plus nombreuses dans le secteur des transports (56 %), de l’hébergement-restauration (37 %) et du commerce (32 %).


Davantage de difficultés financières pour les entrepreneurs réunionnais

Interrogés sur leur situation en 2019, avant la crise sanitaire, six créateurs d’entreprises réunionnais sur dix déclarent rencontrer des difficultés, soit une part comparable à la moyenne nationale. Mais ils mentionnent davantage de problèmes d’ordre financier (27 % contre 18 % au niveau national). Ceux qui ont créé leur entreprise dans le commerce sont les plus nombreux à rencontrer ce type de difficultés. Par rapport à la moyenne nationale, les créateurs réunionnais ne mentionnent en revanche pas plus souvent de difficultés particulières en termes de débouchés, de concurrence ou d’ordre commercial.

Malgré ces difficultés, sept créateurs d’entreprises sur dix envisagent l’avenir de manière optimiste à La Réunion : 38 % pensent maintenir leur équilibre et 31 % envisagent de développer leur entreprise. Les créateurs de 2014 évoquent davantage que ceux de 2010 des perspectives de développement (+ 8 points).

En parallèle, 10 % des créateurs réunionnais doivent redresser une situation difficile, soit près du double du niveau national (6 %).

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