Tribune libre de la Fédération Sud Santé-Sociaux

Soignant-es en voie d'extinction, les méprisé-es du Ségur !

  • Publié le 11 avril 2022 à 15:36
  • Actualisé le 11 avril 2022 à 16:06

Fin 2010, suite à la réforme Bachelot, a été demandé aux Infirmiers Diplômés d'Etat (IDE) de faire le choix individuel de passer en catégorie A ou de rester en catégorie B. Les masseur-kinésithérapeutes, manipulateur·rices en électroradiologie médicale, orthophonistes, psychomotricien·nes, orthoptistes, ergothérapeutes et aux pédicure-podologues ont subi ce même chantage. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Cette injustice, ce clivage, chacun·e le vit dans son quotidien : 
• Moins de salaire pour les catégorie B,
• Départ à la retraite retardé pour les catégorie A !
Et pourtant chacun·e continue de travailler de la même façon, les un·es ne faisant pas moins que  les autres !

Un concours pour le passage de la Catégorie B à la Catégorie A


Aujourd’hui, les agents restés en catégorie B peuvent passer sur les grilles indiciaires de la catégorie A, mais à certaines conditions définies par l’arrêté du 25 mars 2022 ! Il faut donc passer un  concours sur titre avec présentation d’un projet professionnel devant un jury. Le directeur d’établissement ou son représentant, un cadre de santé, un ou plusieurs agents de catégorie A composent ce jury. Encore une porte ouverte au choix à la tête du client !

Sud santé sociaux dénonce cette démarche imposant aux collègues un pseudo-concours qui n’a  aucun sens, car les professionnel·les concerné·es ont le diplôme et ont fait preuve de leur savoir faire professionnel. Si ils/elles ont pu choisir de rester en catégorie B au moment du droit d’option, pourquoi ne pourraient-ils/elles pas passer en catégorie A aujourd’hui ?

De plus, contrairement à sa mensongère générosité, ce passage en catégorie A signifie pour les  collègues :
• Renoncer à la catégorie active et donc un droit de départ à la retraite à 57 ans 
• Renoncer à la reconnaissance de la pénibilité au travail
• Passer à un départ à la retraite à 62 ans et peut-être bientôt 65 ans !
• Aucun rattrapage financier des 12 ans perdus

Bien loin des promesses tant répétées, qu’avec lui tout allait s’arranger, le Ségur humilie encore  et toujours les agents de la FPH.
Pour rappel, la fédération Sud santé sociaux s’est portée partie intervenante du recours au Conseil d'Etat pour des revalorisations à due proportion lancée par des soignants en catégorie active  en voie d'extinction de catégories A et B organisés en collectif.

Le syndicat SUD exige :

 

• Le passage de tous et toutes (A et B actuels) dans un corps unique, sur de nouvelles  grilles de catégorie A revalorisées, avec reclassement à l’ancienneté acquise sur la car rière et non à l’indice le plus proche comme cela se fait en général,

• Le maintien de la catégorie active pour celles et ceux qui ont opté pour y rester,
• L’intégration à la catégorie active pour tous ceux et toutes celles qui sont passé·es en A lors des précédents droits d’option.

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4 Commentaires
Senga
Senga
1 an

C'est effectivement une HONTE d'avoir demandé un tel choix, il y a 10 ans sans connaître les tenants ni les aboutissants et que peut-être Les règles du "jeu" risquent de changer en cours de "jeu". Le conseil d'État s'il est digne de ce nom, doit impérativement décider la solution que vous préconisez à savoir revaloriser l'ensemble de toutes nos professions sans distinction ni discrimination ni divisionC'est une question de RESPECT !!!

Jean èmarre
Jean èmarre
1 an

Passer devant ces individus alors qu'en 2010 c'était sans, on a un diplôme déjà passé et de l'expérience. Tout ça pour perdre 100 euros arrivé à la retraite, mais ils rêvent nos politiques. On aura jamais la forme pour aller jusqu'à 62 ans dans les conditions de travail dégradées comme depuis longtemps. Je tiens à quitter le navire avant qu'il ne coule complètement. Par contre quand il faudra être soigné, ça fait peur...

DEGOUTE
DEGOUTE
2 ans

Tous les corps de métier sont de plus en plus mis à mal par des privatisations et optimisations à outrance au mépris total des employés, on entend même dire "ferme ta gueule ou dégage" voilà où les politiciens libéraux et banquiers nous emmènent! Avant de choisir qui va nous gouverner il faut bien regarder ce qui est derrière les politiques car souvent ils ne sont conscient que de leur propre égos rien d'autre! Et ce qui arrive dans les hôpitaux, qui est arrivé à La poste qui aujourd'hui a un service LAMENTABLE va arriver à bcp de branches dans les prochains mois voir même semaines!

mékoué
mékoué
2 ans

Sans l'adhésion et la solidarité de l'ensemble du personnel tout sera laminé et privatisé comme aux PTT. Se laisser tenter par quelques avantages en trompe 'il dans l'immédiat, peut se révéler très désavantageux par la suite. Se souvient-on encore du début de l'automatisation outrancière des services, le leitmotiv était : "dégager du temps libre pour le salarié, afin qu'il puisse se consacrer d'avantage à la culture, en effectuant un travail plus valorisant...'! ". Les chômeurs et autres emplois aidés (surdiplômés, surexploités, sous-payés), qui n'existaient pratiquement pas à l'époque, disposent actuellement beaucoup de temps libre ... Comme les spécialistes désormais pensent à notre place, en instillant à toujours plus d'égoïsme comportemental : " Indignez-vous " de S. HESSEL est devenu hélas obsolète.