Tribune libre de Jean-Hugues Ratenon et de Émeline K/Bidi

Il faut stopper les destructions massives des colonies d'abeilles

  • Publié le 26 juillet 2022 à 16:12
  • Actualisé le 26 juillet 2022 à 16:15

Monsieur le préfet, la filière apicole à La Réunion traverse une nouvelle crise due aux procédés pour éliminer des nuisibles : moustiques (chikungunya en 2006), les parasites (varroa en 2017), et maintenant le petit coléoptère de ruche pour lequel le plan d'intervention sanitaire préconise la destruction pure et simple des ruchers infestés par arrêtés préfectoraux. À la mi-juillet, plus de 120 ruches ont été détruites. (Photos d'illustration : rb/www.ipreunion.com)

Pour les professionnels, ces opérations sont devenues maintenant inutiles puisque selon eux, le parasite s’est déjà largement propagé dans l'ile en raison, entre autres, de nos nombreuses zones forestières, de la transhumance sur les fruits avant la découverte du premier parasite, ce qui signifie qu’il a pu être disséminé dans d’autres régions, et du déplacement des ruches très souvent, des achats d’essaims et de colonie qui ont pu contribuer à infester d’autres régions.

Par ailleurs, les contrôles sont effectués chez les professionnels mais pas chez les non déclarés ni sur les colonies sauvages dans les forêts en altitude.

Pour les apiculteurs que j'ai rencontré ce dimanche 24 juillet à st Philippe en compagnie de ma collègue Emeline K/Bidi, la situation n’est plus maitrisée et n’est plus maitrisable. Il faut stopper les destructions massives des colonies d’abeilles.

A notre sens, il ne faut pas aggraver la situation par une perte sèche pour nos apiculteurs tant en production de miel que financièrement.

Par ailleurs, l'interdiction de déplacer les ruches impacte également d’autres producteurs puisque les services de pollinisation ne sont plus honorés sur de nombreuses cultures. Nous courrons à une catastrophe qui va toucher toutes les productions agricoles.

Aussi Monsieur le préfet, nous souhaitons :

• L'arrêt de ces destructions de ruches ;
• Une indemnisation rapide pour les ruches détruites et pour l'ensemble des apiculteurs professionnels et amateurs;
• Un accompagnement des agriculteurs de la filière végétale et fruitière qui vont voir leurs productions baissées ;
• La mise en place d’un comité de suivi intégrant tous les acteurs de la filière, y compris les syndicats.

Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le préfet, en l'assurance de nos respectueuses salutations.

Jean-Hugues Ratenon et Émeline K/Bidi

Députés de La Réunion

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