A Sainte-Suzanne

Hommage au Rwa Kaf

  • Publié le 18 décembre 2004 à 00:00

: Pour rendre hommage au Rwa Kaf décédé il y a quelques mois, une grande fête a été organisée à son domicile au quartier des Trois Frères à Sainte Suzanne ce vendredi 17 décembre 2004. Cette manifestation qui coïncide avec les célébrations de la fête du 20 décembre, était organisée par La Région Réunion, la Maison des Civilisations et la mairie de Sainte-Suzanne.

Même lieu, même hommage. La cérémonie à Sainte-Suzanne rappelait celle qu'avait organisée l'association Racin'Kaf' il y trois ans pour les 80 ans du Rwa Kaf, de son vrai nom Gérose Barivoitse. A une exception près, car le chantre du maloya, décédé en juillet dernier, n'était pas là pour savourer ces instants. Mais le moment n'était pas à la tristesse. Toute la famille Barivoitse était là pour magnifier leur roi. Certains membres de la famille ont même fait le déplacement à La Réunion pour l'occasion.
Cet hommage se poursuivra le lundi 20 décembre 2004 à partir de 10 heures. La famille Baritvoise proposera " un stand de la famille " avec des photographies et des coupures de presse et des supports vidéo retraçant la vie du chanteur. Deux autres stands " musique " et " kont " seront également ouverts au public. La fête se poursuivra avec des spectacles (avec Firmin Viry, Natty Dread, Tapok entre entre autres),un débat sur le thème de l'ancestralité en terre réunionnaise et un défilé.

Nomination posthume

Mais le moment fort de la journée serala remise du titre " zarboutan nout kiltir " au chanteur. C'est la première fois qu'une collectivité territoriale décernera cette nomination posthume- pour valoriser la notion de patrimoine culturel vivant. Un titre largement mérité. Le Rwa Kaf a marqué le paysage culturel et social réunionnais par sa volonté à porter le maloya au c?ur de la musique réunionnaise. Né le18 novembre 1921 à Sainte-Marie, il est le seul garçon d'une nombreuse famille composée de filles. C'est ainsi que dès l'enfance, ses parents le surnomment " lo rwa ". Le petit roi ne fréquente pas les bancs de l'école, n'apprend pas à lire et écrire. Néanmoins, il porte en lui une autre forme de richesse : les racines du maloya traditionnel. Sa grand-mère maternelle, originaire de Madagascar l'initie aux services malgaches. Peu à peu, il devient le défenseur de l'oralité malgache et dans les années 70, se retrouve au coeur de la lutte pour la valorisation de la culture réunionnaise.

Passage à L'Olympia

Lo Rwa Kaf était aussi un fin bricoleur qui n'avait pas son pareil pour fabriquer des instruments de musique traditionnels, notamment le bobre. Et ce n'est que dans les années 80, lorsque le maloya se " légitimise ", qu'il peut enfin sortir de l'ombre. L'artiste est l'un des premiers à faire découvrir le maloya traditionnel, aux Musiques Métisses d'Angoulême en 1984. Une des plus grandes étapes de sa carrière musicale sera le concert La Réunion des Musiques, organisée à l'Olympia de Paris en mai 1992 par l'Office Départemental de la Culture. La même année il signe un contrat de production avec Discorama chez qui paraîtront deux albums CD Somin Galisé (1992) et Tradition maloya (1995).
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