Onze marins testés positifs, deux toujours hospitalisés au CHU

Le variant indien aux portes de La Réunion

  • Publié le 10 mai 2021 à 11:04
  • Actualisé le 10 mai 2021 à 16:24

Ce dimanche 9 mai 2021, la préfecture a confirmé la détection du variant indien, le B.1.617, à La Réunion. 11 marins indiens ont été testés positifs sur un navire qui est maintenu au mouillage, au large de la Grande Chaloupe. Les marins ont interdiction d'accoster. Quatre d'entre eux ont été hospitalisés dans un premier temps au CHU, deux d'entre eux sont retournés à bord du bateau dans la journée de dimanche. Les autorités assurent qu'en-dehors du passage à l'hôpital, aucun de ces marins n'a débarqué. Si le protocole sanitaire a tout de suite été mis en place pour isoler les marins et les dépister efficacement, leurs déplacements restent inconnus et les inquiétudes sont légitimes. La présence d'un nouveau variant sur l'île serait en effet catastrophique au moment où le préfet envisage d'alléger progressivement les mesures sanitaires. (Photo rb/www.ipreunion.com)

• Une première suspicion

Les doutes ont concerné en premier lieu un marin sur le navire Prabhu Sakhawat, battant pavillon indien, avec un équipage indien lui aussi. Celui-ci faisait route de l'Inde jusqu'au Brésil. Selon la préfecture, c'est à environ 32 km des côtes réunionnaises (20 miles) et donc "en zone de responsabilité française de sauvetage en mer" précise la préfecture, que le bateau a demandé assistance pour suspicion de cas de Covid-19.

Le Cross Réunion (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) est intervenu le 3 mai 2021. Le protocole sanitaire en vigueur a immédiatement été enclenché. Un corridor sanitaire a été mis en place avec le concours du Samu 974 pour évacuer le marin suspecté d'être malade.

Hospitalisé au CHOR dans un premier temps, selon nos informations, il a été testé positif au Covid-19. La préfecture indique que son test, envoyé pour séquençage par le laboratoire PIMIT "a mis en évidence ce 8 mai qu’il était atteint par le variant B.1.617 dit 'variant indien'". Les autorités sanitaires de l'île indiquent alors que le reste de l'équipage a ensuite été testé. Selon le Cross, 21 marins ont subi un dépistage soit l'ensemble de l'équipage.

• 11 marins positifs sur 21

Selon nos informations, plusieurs cas de variant indien ont été confirmés dès ce samedi 8 mai. Au total, la préfecture et le Cross dénombraient 11 cas positifs au variant indien ce dimanche, sur les 21 marins du navire. "Parmi eux, trois ont fait l’objet d’une prise en charge hospitalière. Les autres marins positifs, non hospitalisés, sont restés à l’isolement dans le bateau" indique alors la préfecture. En tout ce sont donc quatre marins indiens qui ont été hospitalisés au CHU. Certains l'auraient été à l'hôpital de Saint-Pierre.

Dans la matinée de dimanche, deux marins indiens ont quitté le CHU. "Il a été jugé qu'ils étaient aptes à regagner le bord, ils ne sont donc plus hospitalisés" indiquait le Cross à Imaz Press dans l'après-midi. Les deux autres marins sont toujours hospitalisés.

Parmi ces deux personnes, le chef mécanicien du navire. Son absence retarde pour l'instant le départ du bateau, bien que la majorité de l'équipage soit à bord. Pour ce qui est des cas positifs, la compagnie respecte le protocole en vigueur selon le Cross : "les cas positifs restent entre eux, et les négatifs sont isolés, un par cabine".

Le navire est actuellement maintenu au mouillage au large de la Grande Chaloupe. Pour savoir quand il pourra repartir, la compagnie attend de savoir si une relève du chef mécanicien est possible. "La Réunion étant un spot de relève, il est possible de trouver un mécanicien remplaçant. A charge de la compagnie de le faire" nous informe le Cross. Dans l'après-midi de dimanche, un remplacement était envisagé.

• "Situation sous contrôle"

Le Cross affirme que pour l'heure, "la situation est sous contrôle". Le protocole sanitaire a été suivi à la lettre et les marins, positifs comme négatifs, suivent la procédure. La préfecture se veut aussi rassurante : "aucun membre de l’équipage n’a débarqué à l’exception des quatre marins actuellement hospitalisés, de manière à éviter tout contact avec la population réunionnaise". Quant aux personnels soignants qui s'en occupent, ils prennent "bien sûr en charge ces patients en application stricte des protocoles sanitaires".

La question se pose cependant de savoir si un ou plusieurs marins ont eu l'occasion de se déplacer sur l'île. Ainsi l'inquiétude est légitime, alors que La Réunion n'est plus du tout protégée des variants. Le sud-africain, depuis son entrée sur le territoire le 17 janvier, est d'ailleurs largement majoritaire parmi les nouveaux cas criblés ces dernières semaines et c'est sa présence à La Réunion et Mayotte qui a justifié dès le mois de janvier de nouvelles restrictions sanitaires, notamment entre La Réunion et l'Hexagone. Le variant britannique a ensuite lui aussi fait son entrée sur l'île.

Selon les derniers chiffres de l'ARS, du 17 avril au 23 avril, 1.476 tests ont été criblés pour identifier une souche de variant. On en comptabilise 1.011 : 934 sud-africains ou brésiliens et 77 britanniques, soit une proportion de 68,49%. Celle-ci est en baisse comparé aux dernières semaines, mais le variant sud-africain reste prédominant.

La Réunion n'a pas non plus été protégée du variant brésilien. Il semble cependant que celui-ci n'ait pas réussi à se propager davantage. Mais l'arrivée d'un nouveau variant, alors que le préfet Jacques Billant entrevoit tout juste une sortie de crise en plusieurs étapes, serait de mauvais augure pour le département.

Il reste donc à savoir si la présence de ces marins contaminés par le variant indien, bien que sur un navire, peut entraîner une propagation future sur l'île. Rappelons que l'Inde à ce jour est ravagée par la maladie et bat des records de contaminations. Ce samedi 8 mai, il était question de plus de 3.900 morts par jour. Son bilan total, que les experts jugent largement sous-évalué, frôle les 235.000 décès et les 21,5 millions de cas.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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7 Commentaires
Anti complot, depuis son mobile
Anti complot, depuis son mobile
2 ans

Aucun risque que ces marins aillent se promener ou bat carré à la Réunion, ils sont soit à l'hôpital, soit sur leur bateau, alors arrêtons de paniquer pour rien !

Ced
Ced
2 ans

En fait le variant indien est sensible aux anticorps de la souche historique (cf newsletter du Pr Adnet) et le variant dominant en inde actuellement est le britannique !

nasyorun
nasyorun
2 ans

Le seul coupable c'est le vaccin, plus il y aura de vaccination et plus il y aura de covid à la Réunion. Regardez ce qui s'est produit aux Seychelles après la vaccination, alors qu'il n'y avait aucun avant !

Protocole à la lettre !!!!!
Protocole à la lettre !!!!!
2 ans

Je ne savais pas que l'accompagnement du malade du COVID de l'hôpital vers le bateau pouvait se faire en VTC. Croyez vous que c'était la meilleure sécurité !!!! Franchement !!!

neurone 974
neurone 974
2 ans

Pourquoi le bateau indien n'a-t-il pas demandé de l'aide à Maurice ' Maurice a beaucoup plus de liens et d'échanges avec l'Inde que La Réunion.Pourquoi un avion d'air Mauritius vient ici tous les lundis, alors que Maurice a des échanges aériens et maritimes fréquents avec l'Inde ' C'est par là que le variant va arriver.Pourquoi des avions d'air Madagascar viennent régulièrement ' ainsi que des avions privés en provenance de Madagascar 'Pourquoi un A320 d'air Seychelles vient ici au moins une fois par mois, alors que les Seychelles ont des échanges aériens avec plusieurs pays (Emirats, Israël....)Tout ces avions en provenance de pays dont nous ne maîtrisons pas les contrôles sanitaires sont bien plus dangereux que les vols en provenance de l'hexagone. Et c'est pour ces pays là seulement qu'il devrait y avoir des motifs impérieux.

sociale
sociale
2 ans

si des personnes atteintes sont hospitalisées, le virus a franchi la porte.

john
john
2 ans

C'est une belle manipulation pour faire encore plus peur à la population lol Pourquoi notre Préfet Gaulois n'interdit pas l'accès aux gens qui sont parti en Inde