L'île déplore pour l'instant un décès et de nombreux dégâts (actualisé à 18h)

Bejisa : La Réunion à l'heure du premier bilan

  • Publié le 3 janvier 2014 à 10:55

Alors que Bejisa s'affaiblit et s'éloigne peu à peu de l'île ce vendredi 3 janvier 2014 - la forte tempête tropicale était à 240 km au sud à 16 heures -, La Réunion peut déjà mesurer les effets dévastateurs du cyclone tropical dont le mur de l'oeil a frôlé les côtes dans la soirée et dans la nuit de ce jeudi 2 janvier. Le bilan humain fait provisoirement état du décès d'une octogénaire à Piton Saint-Leu, de deux blessés graves et de quatorze blessés légers. Par ailleurs, l'île s'est réveillée ce vendredi matin avec un visage ravagé et de nombreux paysages de désolation, notamment sur les côtes ouest et sud. Toutefois, les conditions météorologiques s'améliorent sur l'ensemble de l'île et les réseaux routiers, électrique, de distribution de l'eau et des télécommunications sont en cours de rétablissement. A noter que la route du Littoral ne rouvrira pas ce vendredi, la reconnaissance et les travaux ayant pris du retard en raison des mauvaises conditions météorologiques.

La préfecture n’a confirmé pour l’instant qu’un seul décès lié au passage de Bejisa. Il s’agit d’une octogénaire résidant à Piton Saint-Leu, qui serait sortie de son domicile au cours de la nuit. Par ailleurs, deux personnes ont été grièvement blessées, l’une en chutant d’un toit, l’autre d’une échelle. On dénombre également quinze blessés légers. Les sapeurs-pompiers ont effectués 376 interventions et le Samu a traité plus de 4000 appels pendant l'alerte rouge. La cellule d'information du public a traité plus de 1200 appels depuis son ouverture. Elle est à présent désactivée.

Au-delà ce bilan humain qui demeure très provisoire durant cette phase de sauvegarde nécessitant toujours la plus grande prudence, La Réunion a subi d’innombrables dégâts matériels sur l’ensemble de l’île. Les vigilances fortes pluies, vents forts et forte houle sont d'ailleurs toujours en vigueur. De Saint-André à Saint-Paul, Saint-Leu, Saint-Louis ou Saint-Pierre, on ne compte plus les toitures arrachées, arbres déracinés coupant les routes, poteaux électriques abattus ou terrains agricoles dévastés.

Ce vendredi matin, les rues de nombreuses communes, comme à Saint-Paul ou à Saint-Leu, étaient encore inondées et jonchées de débris. Les ports ont également fortement été impactés, de nombreux bateaux ayant été coulés ou endommagés.

S’il est de nouveau autorisé de circuler – en cas de nécessité et pas au-delà de 50 km/h -, le réseau routier demeure très perturbé et beaucoup d’axes fermés, comme la route du Littoral, qui ne devrait pas être rouverte avant demain samedi 4 janvier. La route des Tamarins et la RN1 (hors route du Littoral), la RN3 entre Saint-Benoît et la Plaine des Palmistes, la RD41 entre Saint-Denis et La Montagne sont ouvertes à la circulation. Mais des difficultés peuvent encore persister sur l’ensemble du réseau en raison de radiers submergés et débris sur la chaussée. La plus grande vigilance est recommandée.

Les agents des services du plan Orsec, de la direction régionale des routes, d’EDF, des services municipaux sont à pied d’œuvre depuis ce matin pour tenter de réparer les dégâts. Mais cela devrait prendre beaucoup de temps avant que la situation ne revienne à la normale. Ce vendredi, à 17h30, 131 000 foyers étaient encore privés d’électricité ; huit lignes haute tension ont été coupées lors du passage de Bejisa, ce qui n'était jamais arrivé sur l'île, et cinq étaient toujours hors service vendredi à 18 heures.

Par ailleurs, 49 % des abonnés (167 000) restaient privés d’eau courante à 18 heures. Environ 345 000 sont confrontés à des problèmes de qualité de l'eau, l’eau distribuée dans de nombreux secteurs de l’île demeurant impropre à la consommation. Une situation pouvant perdurer plusieurs jours après l’arrêt des intempéries, précise la préfecture.

En termes de téléphonie fixe, trois communes étaient toujours coupées à 100 % (Cilaos, Saint-Philippe, Les Avirons), ainsi que les Hauts de Saint-Paul, avec pour origine essentielle la perte d'alimentation électrique des sites-relais. Concernant la téléphonie mobile, entre 30 et 60% des relais sont encore hors service, essentiellement sur les zones Ouest et Sud.

L'aéroport Roland Garros a de son côté réouvert ce vendredi matin. L'ensemble des vols ont pu être recalés, le retour à la normale étant attendu pour dimanche ou lundi. Un dispositif spécial de filtrage des passagers est prévu : seuls les passagers munis de billets pourront pénétrer dans l'aérogare. Ce dispositif, déjà mis en place les 19 et 20 décembre derniers sera maintenu jusqu'au 6 janvier inclus, jour de très forte affluence.

Concernant le trafic maritime, la réouverture du Grand port maritime est envisagée dans l'après-midi de samedi. Une cinquantaine de conteneurs ont été touchés.

Par ailleurs, l’armée est mobilisée depuis ce jeudi et est épaulée depuis ce vendredi matin par des renforts venus de métropole mobilisés par le ministère de l’Intérieur. Une centaine de militaires des FORMISC (formations militaires de la Sécurité civile) arriveront progressivement sur l'île, la première section de 50 hommes étant arrivée dès ce matin, 50 hommes supplémentaires devant arriver samedi. Ces spécialistes des opérations de secours ont apporté 4 tonnes de matériels qui permettront de travailler au plus vite au rétablissement des infrastructures de l’île : ouvertures d’itinéraires, appui aux équipes d’EDF et de l’ONF et soutien aux populations habitant les zones les plus reculées.

Les forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), placées sous le commandement du général de division Jean-François Hogard, et mis à disposition du préfet, participent également au dispositif d’aide aux populations. 370 militaires, pré-positionnés sur sept points du département, sont en alerte et en mesure d’intervenir sur très court préavis.

www.ipreunion.com

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