Agriculture : Bejisa a fait des ravages

Les prix flambent au marché forain

  • Publié le 10 janvier 2014 à 06:00

Le cyclone Bejisa est passé au plus près de l'île dans l'après-midi du jeudi 2 janvier 2014, à 15 km de Cap la Houssaye à Saint-Paul avec des rafales enregistrées à plus de 150 km/heure. L'agriculture a été frappée de plein fouet : les champs ont quasiment tous été dévastés. "Les dégâts causés par le cyclone se font ressentir sur le coût des fruits et légumes", indique Alain Sabine, directeur de marché de gros à Saint-Pierre. En effet, les prix sont montés en flèche. Ce mardi 7 janvier 2014, le kilo de letchis se vendait à 5 euros. Les tomates cédées à un euro le kilo il y a une semaine, avoisinent maintenant les 4 euros. La caisse de 10 à 15 paquets de brèdes chou de Chine est à 40 euros. Et ce n'est pas fini. Alain Sabine pense en effet, qu'il faudra attendre une quinzaine de jours pour connaître les montants réels de l'augmentation. "Pour l'instant, il reste des fruits récoltés avant le passage de Bejisa, donc les prix ne sont pas encore exorbitants, mais ils vont à coup sûr continuer d'augmenter", annonce-t-il. Agriculteurs sinsitrés, augmentation des prix, consommateurs mécontents : le cyclone sème le trouble au marché forain. (Photo: Mélissa Perciot)

Aux alentours du petit marché de Saint-Denis, les lieux sont presque déserts : les marchands sont assis, à attendre que le clients. Peu nombreux sont ceux qui s’aventurent devant les étalages. "C’est vrai qu’on a augmenté les prix, mais on n’a pas le choix. On n’a pu récolter vraiment que très peu de fruits et légumes, alors on ne peut pas faire autrement. On a quasiment  tout perdu…", avoue Jérémy, agriculteur et bazardier au petit marché de Saint-Denis. Le directeur de marché de gros à Saint-Pierre souligne à ce propos "même les légumes enracinés comme les pommes de terre ont été abîmés tellement le cyclone était puissant". Jérémy raconte encore : "il ne nous reste que quelques bananes et quelques ananas. La quantité commencent déjà à diminuer. On n’aura quasiment plus rien dans les jours qui viennent ".

Les consommateurs devront alors faire un choix : ne pas tenir compte de l’augmentation et acheter plus cher, ou alors se passer de fruits et légumes frais. Chantal, qui est venue faire ses courses, a déjà tranché: "les tomates fraiches sont trop chères, je ne vais pas acheter çà, moi. Je vais me tourner vers les tomates en conserve. Au moins, là, le prix reste le même tout le temps". Aliette, qui revient les mains vides d’un marché forain, exprime son mécontentement : "lé tro shèr oté! Mi sa pi fé kari, moin, mi sa fé fri lo bann zafèr, komsa moin nora pa bezoin ashèt léguim. I sra moin shèr". Si certains sont mécontents de cette augmentation, d’autres y sont pourtant indifférents. C’est le cas de Joan. L’augmentation des prix ne le dérange pas plus que çà. "Ce n’est pas si cher…Cyclone ou pas, je continue d’acheter les fruits et légumes comme à mon habitude, çà ne me perturbe pas plus que ça ", déclare le jeune homme.

Un retour à des prix abordable devrait se faire d’ici deux mois selon Alain Sabine, le temps que les agriculteurs puissent planter et récolter une nouvelle prodcution de fruits et légumes.  

Mais pour que la situation se rétablisse au plus vite, le directeur affirme que " les agriculteurs ont besoin d’une aide dans leur trésorerie ". Cependant, les aides de l’Etat n’arrivent en général qu’un an plus tard. " Les agriculteurs espèrent avoir des aides rapidement, pour racheter de l’engrais, des semences, des plants…mais ils les reçoivent beaucoup trop tard ! ", indique Alain Sabine. " Nous ne sommes qu’au tout début de la période cyclonique, de tels dégâts peuvent survenir de nouveau. Les agriculteurs sont découragés", fait-il remarquer.

Mélissa Perciot pour www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Paul
Paul
10 ans

Nos agriculteur sont présents sur les marchés tout au long de l'année avec des prix largement moins chers que la métropole . Après un tel événement climatique, il est normal que les prix augmentent. Il va manquer quelques légumes. mais ce n'est pas une raison de faire des importations massives des pays de la zone. Ces importations ne bénéficient pas au consommateurs mais seulement aux marges des commerçants de la Reunion.