Après les régionales la CAPEB craint l'arrêt de grands chantiers

Franck Legros : "un coup de massue sur la tête"

  • Publié le 25 mars 2010 à 04:00

La liste de Didier Robert pour les élections régionales promettait "Le changement". Lequel "changement", est maintenant l'objet d'interrogation de nombreuses entreprises du BTP (bâtiment et travaux publics). En effet, lors de son discours de victoire prononcé le 21 mars 2010 devant les Tamponnais, Didier Robert à promis de mettre fin "immédiatement" aux projets tram-train et MCUR (Maison des civilisations) portés par le président sortant de la Région, Paul Vergès. Or, ces deux chantiers étaient très attendus par le secteur du BTP qui y voyait "une bouffée d'air" pour ces entreprises. C'est le cas de la CAPEB (confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment). Franck Legros, président de la confédération, dit avoir reçu "un coup de massue sur la tête" à l'annonce de la suppression de ces deux grands projets. Même préoccupation du côté de la CGTR qui craint des "milliers de licenciements". Ils ont fait part de leur inquiétude à Imaz Press Réunion.

"Le BTP est toujours en crise et l'annonce de cette décision ne va rien arranger", avoue le responsable de la CAPEB. Il rappelle même qu'il s'agit du "second revirement" après celui opéré par les nouvelles municipalités après les élections de 2008. "Plusieurs grands projets ont été abandonnés comme la rocade ou l'hippodrome. Ce sont 600 millions d'euros qui n'ont pas été investis", ajoute t-il. Puis le représentant syndical rappelle les chiffres de 2009 pour le secteur : 7 000 licenciements et la fermeture de "beaucoup d'entreprises". Et l'année 2010 ne s'annonce "guère meilleure si la situation ne change pas". "Nous tablons sur 3 000 à 4 000 licenciements à la fin de l'année s'il n'y a pas de nouveau chantier", lance t-il.

Ce discours est également repris du côté de la CGTR où Jacky Balmine, secrétaire de la fédération BTP, ne cache pas son inquiétude. "L'ancienne majorité nous a promis deux grands chantiers. Aujourd'hui, la droite veut tout annuler. Que vont-ils faire des milliers de personnes qui seront licenciées ?", s'interroge t-il.

"Didier Robert a tout de même promis de nouveau chantiers comme la rénovation des gymnases, le nouvel aéroport de Pierrefonds ou la nouvelle route du littoral", note Franck Legros. "Reste à voir dans combien de temps seront lancés ces projets", ajoute t-il. En effet, la question du délai est primordiale pour le responsable de la CAPEB. "Si rien ne sort de terre d'ici un an, beaucoup d'entreprises vont mourir", prévient-il. Autre problème évoqué, celui des lots lors des appels d'offres. "Il faut qu'il y ait plusieurs lots en fonction des métiers de chacun. Le contraire risque de favoriser la sous-traitance et ses abus", explique t-il.

Quoi qu'il en soit, les représentants du secteur BTP refusent de céder à la panique. "Nous attendons de voir les actes qui suivront l'arrivée de la majorité à la Région", affirme Franck Legros. Et si ces actes ne s'avèrent pas satisfaisants, hors de question pour les professionnels de descendre immédiatement dans la rue. "Nous sommes dans une situation de crise. Nous préférons privilégier le dialogue économique et social comme ce fut le cas avec la CGSS ou les organismes de crédits", termine le président de la CAPEB.

Mounice Najafaly pour
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