Tribunal de commerce

Après Caillé, Foucque victime de la crise

  • Publié le 2 décembre 2010 à 06:34

Deux groupes historiques de l'île avaient rendez-vous au tribunal de commerce de Saint-Denis ce mercredi 1er décembre 2010. D'une part, le groupe Caillé a présenté un bilan d'étape de sa procédure de sauvegarde mise en place le 30 mars dernier. D'autre part le groupe Foucque est venu demander le placement en redressement judiciaire de sa société Foucque automobile. L'objectif de la direction étant de "vendre le plus rapidement possible" cette entreprise. Point commun entre les deux groupes, la vente d'automobiles constitue l'une des principales activités. La preuve que ce secteur a fortement souffert de la crise économique.

Concernant le groupe Caillé, il s'agissait "d'une réunion technique", selon les termes de maître Philippe Saigne, avocat de la société dirigée par François Caillé. "Elle a permis de montrer que le groupe est capable de dégager un flux de trésorerie pour rembourser les créanciers", précise t-il. Selon les dernières estimations, le montant des dettes des 45 sociétés du groupe s'élève à "environ 250 millions d'euros", dont 130 millions envers les banques et 36 millions envers les pouvoirs publics.

Au regard des éléments présentés par le groupe, les juges du tribunal de commerce ont décidé la poursuite de la procédure de sauvegarde jusqu'au 26 janvier 2011. "Ce délai nous permettra de négocier avec les banques et les pouvoirs publics dans le cadre du Comité interministériel de restructuration industrielle", indique maître Philippe Saigne. "Ces négociations devraient aboutir à un accord sur le principe d'un plan d'apurement des dettes à fin mars 2011", souligne le groupe Caillé dans un communiqué. Durant cette période, l'avocat exclut "pour l'instant" toute nouvelle cession d'entreprise.

Concernant le groupe Foucque, Remy Briatte, Pdg du groupe, était venu demander le placement en redressement judiciaire de la société Foucque Automobile. "Le monde automobile a changé ces dernières années et la société Foucque n'a pas su se structurer à temps. Il n'était plus possible de continuer l'activité", justifie Remy Briatte en précisant que le montant des dettes s'élevait à 4 millions d'euros. "Nous avons décidé d'arrêter l'activité automobile dans les mois qui viennent et pour ne pas pénaliser les employés, nous avons choisi de placer l'entreprise en procédure de sauvegarde. De cette façon, les salaires de décembre et de janvier seront versés par les AGS (ndlr - Assurance de garantie des salaires)", ajoute t-il.

Cette décision n'est pas sans conséquence sur l'effectif puisque la restructuration de l'entreprise obligera la direction à "licencier 40 à 50 personnes". Désormais, Remy Briatte va se pencher sur la cession de l'enseigne présente depuis près de 90 ans sur l'île. "Nous étudierons toutes les candidatures", a-t-il annoncé. Selon certaines sources, le nom d'un repreneur est déjà avancé . Il s'agit du groupe CFAO, propriétaire de l'enseigne CMM à La Réunion. Le Pdg de Foucque a refusé de commenter cette annonce, répondant simplement que "CFAO peut être candidat. Il a certains atouts car il connaît la marque Citroën", marque vendue par la société Foucque Automobile à La Réunion.

Le prochain rendez-vous de la société Foucque Automobile au tribunal de commerce est prévu pour le 26 janvier 2011.

Mounice Najafaly pour
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