Etude Insee - Entreprises de La Réunion de 2000 à 2008

Focus sur l'économie d'avant crise

  • Publié le 13 avril 2011 à 06:00

L'Insee a publié ce mardi 12 avril 2011 une étude sur les entreprises de La Réunion de 2000 à 2008. Comment se sont développées les entreprises réunionnaises et quelle a été leur santé financière ? Comment a évolué l'économie locale durant cette période en prenant en compte les spécificités de l'île (insularité, taille du marché...)? Si aujourd'hui cette étude ne correspond pas à la réalité économique, tant la crise a fait des dégâts (récession, licenciements, disparition d'entreprises...), cette étude a le mérite de faire un état des lieux de l'économie locale d'avant crise et de répondre à ces questions.

La période 2000 à 2008 est caractérisée par un très fort dynamisme à La Réunion, avec un taux de croissance annuel moyen du Produit intérieur brut de 6,9%. Ce dynamisme se retrouve dans la démographie des entreprises durant cette période. En effet, le parc d'entreprises réunionnais a connu une croissance "vigoureuse".
Leur nombre a augmenté de 5,6% par an en moyenne, avec une accélération du rythme de progression en fin de période (+7,4% en 2007 et +7% en 2008). Ainsi, on dénombrait 23 597 entreprises fin 2000 contre 36 598 entreprises à la fin de l'année 2008. Ce parc est essentiellement composé de petites entreprises (94% ont moins de 10 salariés).

La moitié des nouvelles entreprises crées sont issues du secteur des services. Un secteur qui a connu une croissance soutenue, particulière pour les services aux entreprises (+7,5% de croissance annuelle moyenne) et les activités immobilières (+14,2% par an en moyenne). Le secteur du BTP a aussi connu une forte hausse durant cette période (+7,5% en moyenne par an) surtout à partir de 2004 en même temps que la croissance de la commande publique.

Cette hausse des créations d'entreprises s'est accompagnée d'une progression de l'emploi salarié (+3,3% de croissance moyenne de l'emploi salarié entre 1999 et 2007). C'est le secteur du BTP qui a le plus embauché durant cette période. En effet, l'effectif a doublé, passant de 9 149 salariés en 2000 à 18 658 salariés à la fin de l'année 2007, soit une croissance annuelle moyenne de 9%. Les secteurs des services et du commerce enregistrent aussi une augmentation soutenue des effectifs avec une croissance annuelle moyenne respective de 3,1% et de 2,9%.

La période 2000 - 2007 se caractérise aussi par une "forte croissance du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée" des entreprises réunionnaises. Le chiffre d'affaires annuel a progressé de plus de 5% pour atteindre jusqu'à 9% en 2004 et 2005. La valeur ajoutée a quant à elle progressée sur un rythme soutenu de 8,3% en moyenne par an.

Est ce que cette croissance de la valeur ajoutée a-t-elle profité aux salariés ? L'étude montre qu'entre 2000 et 2007, le poids des salaires versés a augmenté de 1,7 points tandis que celui des cotisations sociales a baissés de 2,1 points. Ces bons chiffres se retrouvent aussi dans les investissements, stables de 2000 à 2005 avant d'entamer une forte croissance, surtout dans les domaines de la construction, de l'industrie, de l'immobilier et des services aux particuliers.

L'étude s'attarde enfin sur le financement des entreprises. On y apprend que dans ce contexte d'amélioration globale le de l'activité, la solvabilité des entreprises (part des capitaux propres dans leur passif total) s'est améliorée "mais reste inférieur à la solvabilité mesurée au niveau national. Les entreprises réunionnais ont par ailleurs davantage recours à l'endettement bancaire qu'au niveau national. Elles font majoritairement appel aux financeurs installés localement (67,7%), à la différence la Martinique (58,6%), la Guadeloupe (46,7%) ou de la Guyane (30,9%).

Entre 2000 et 2009 l'encours des crédits aux entreprises a progressé de 10% par an en moyenne, soit un rythme de croissance bien supérieur à ceux observés dans les autres Dom en métropole. Ce sont essentiellement des crédits à l'investissement, des crédits à l'habitat et des crédits d'exploitation.

Mounice Najafaly pour
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