Le groupe Caillé sous procédure de sauvegarde

Les salariés dans l'expectative

  • Publié le 7 juin 2011 à 08:00

C'est ce mardi 7 juin 2011 que le groupe Caillé a rendez-vous au tribunal de commerce pour un nouveau point d'étape sur la procédure de sauvegarde. La direction devrait alors présenter, selon le JIR, "un vaste plan de restructuration". Du côté des salariés, on est dans l'expectative. Ils n'ont obtenu aucune information concernant le plan de restructuration pour l'instant. Ce devrait être chose faite ce mardi matin, lors d'une "réunion d'information et de consultation" organisée par l'administrateur du groupe, soit quelques heures avant l'audience au tribunal de commerce. Trop tard pour les salariés qui estiment qu'ils n'auront "pas le temps de se préparer".

Le JIR l'annonce comme une certitude. Le groupe Caillé va se séparer de ses activités à Madagascar et à Mayotte. A Madagascar, c'est la société CFAO qui pourrait prendre possession des activités. A Mayotte, le nom du groupe Hayot est avancé pour reprendre les entreprises du groupe Caillé.

La Réunion va aussi subir son lot de restructuration. Le JIR indique que le groupe va se recentrer sur ses deux activités principales, à savoir l'automobile et la grande distribution. Des dégâts collatéraux sont donc à prévoir. Le Journal de l'île explique notamment que le groupe va réorganiser "totalement sa branche automobile". Exit Kolors Automobiles et certaines cartes détenues par le groupe. "Ces chamboulements vont se traduire par une baisse du nombre de salariés. Le groupe souhaite diminuer ses effectifs de 30 à 40 personnes mais n'envisage pas de licenciements secs. Les départs volontaires seront privilégiés", peut-on lire dans le JIR. Quant à la branche grande distribution, elle devrait rester dans le giron du groupe malgré les velléités de rachat de certains concurrents.

Ces restructurations seraient dictées par la volonté de la direction de faire des économies pour être en mesure de rembourser ses dettes, évaluées à près de 250 millions d'euros. Si le plan de redressement présenté à l'issue de la procédure de sauvegarde est validé par le tribunal de commerce, le groupe devra en effet rembourser cette somme sur 10 ans maximum, soit plus de 20 millions d'euros par an. D'où la nécessité pour le groupe de ne garder que les entreprises les plus rentables.

Ces informations provoquent l'étonnement de certains syndicalistes travaillant au sein du groupe. "Je n'ai jamais entendu parler de ces restructurations", affirme un représentant syndical. "Les seules informations que nous obtenons sont les chiffres de l'entreprise. Et on n'arrête pas de nous dire qu'on a remonté la pente", ajoute -t-il.

Un autre syndicaliste dit regretter les "méthodes de communication" utilisées par la direction au sein même du groupe. Les salariés devraient être informés de toutes ces restructurations ce mardi matin, lors d'une réunion organisée par l'administrateur du groupe. Soit quelques heures avant l'audience au tribunal de commerce. "Nous n'aurons même pas le temps d'analyser ce qu'on va nous annoncer", fustige un responsable syndical. "On ne peut pas informer au jour le jour quand l'avenir de centaines de salariés est en jeu", poursuit-il.

Par ailleurs, le Journal de l'île révèle que François Caillé devrait quitter son poste de président-directeur général du groupe. Il devrait néanmoins rester administrateur du groupe, représentant l'actionnariat familial aux côtés de son père.

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