SIB, télécommunications

Les syndicats dénoncent "la mainmise des sociétés transnationales"

  • Publié le 27 février 2014 à 05:20

Dans un communiqué commun, la CFE CGC, la CFTC, la CGTR, FO, l'UIR CFDT, l'UNSA et Solidaires expriment leur sentiment au sujet du conflit de la SIB (Société industrielle de Bourbon), mais aussi du rachat de Mobius et Only par le groupe Altice dans le monde des télécommunications. Pour les syndicats, il s'agit dans les deux cas "de logiques financières de sociétés transnationales qui, par définition, supprimeront des emplois sur l'autel de profits financiers toujours plus éhontés".

"La mainmise sur notre économie de ces STN (sociétés transnationales, ndlr) fait de plus en plus peser de lourds dangers sur le développement de notre territoire et la cohésion sociale", écrivent les syndicats, sous la plume d’Ivan Hoareau, secrétaire générale de la CGTR.

"Dans le cas de la SIB, c’est le risque de disparition d’une activité industrielle et le savoir-faire correspondant… au profit d’activité de logistique nous enfonçant encore plus dans la logique mortifère de l’importation", poursuivent-ils, s’interrogeant : "Serait-ce la fin de l'import-substitution, porté par tous les politiques depuis plus de 20 ans ?"

"En effet, ce qui se passe à la SIB peut préfigurer d'autres mouvements (rappelons-nous Lesieur et la SPHB). Dans cette spirale, de nombreuses entreprises de La Réunion ne supporteraient pas  cette logique purement financière", estiment-ils.

"Pour  Mobius et Only,  c’est une délocalisation des emplois vers les pays de la zone et une concentration des activités sous une même enseigne", craignent les syndicats, ajoutant que "dans les deux cas,  se pose la question de l'ancrage territorial des entreprises".

"L’évaluation des aides publiques (abondamment versées à la SIB) devient une impérieuse nécessité au fin de leur meilleure affectation dans un contexte de rareté croissante de la ressource", soulignent-ils.

"Les syndicats condamnent le fait que les salariés de la SIB, de Mobius et d’Only menacés de licenciement, compte tenu du secret commercial et des affaires, restent sans aucune information quant à leur devenir. En gros, les informations leur parviendront une fois qu’ils seront hors de l’entreprise sans plus aucune possibilité d’action significative", écrit encore Ivan Hoareau. "Les syndicats exigent une totale transparence quant aux informations sur le devenir des salariés et notamment sur les propositions de reprise. Les lois doivent être revues si nécessaire", complète-t-il.

"En cas de non respect par les entreprises de leurs obligations au regard du territoire, les aides publiques doivent être converties réellement en obligation d’emplois, en une juste indemnisation des salariés licenciés, de formation ; voire être remboursées à la (aux) collectivité(s) publique(s) concernée(s)", considèrent les syndicats.

Le communiqué conclut que "la situation de crise exacerbée que connaît la Réunion ne permet plus de se réfugier derrière la sacro sainte loi des affaires qui se traduit par des drames humains et sociaux" et que "les STN ne peuvent continuer à saigner les forces vives du pays et s’en aller après sans rendre de compte à personne d’autre que leurs actionnaires".

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1 Commentaires
ratatouille , depuis son mobile
ratatouille , depuis son mobile
10 ans

Super pour les salaries le Ivan est dans la place