Le choix entre Numericable et Bouygues doit se faire ce vendredi

Rachat de SFR : la concurrence à La Réunion suspendue à la décision de Vivendi

  • Publié le 14 mars 2014 à 05:00

C'est ce vendredi 14 mars 2014 que le conseil de surveillance de Vivendi doit trancher entre les offres de Numericable et de Bouygues pour le rachat de sa filiale SFR. Si le premier - qui est passé à l'offensive ces jours derniers - venait à l'emporter, cela pourrait grandement remettre en cause les conditions de la concurrence sur le marché des télécommunications à La Réunion. Numericable appartient en effet au groupe Altice, déjà propriétaire des marques Izi et Only.

Numericable et sa maison-mère Altice se sont faits de plus en plus pressants ces derniers jours. Ils ont en effet multiplié les offensives pour emporter le rachat de SFR et éviter de se faire souffler la mise par le groupe Bouygues.

Le Parisien révèle ainsi que – dans un courrier daté du mercredi 12 mars – le président d’Altice, Patrick Drahi, a écrit au ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, et à la ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin, pour plaider sa cause à coup d’engagements patriotiques notamment sur la question de l’emploi.

Dans le même temps, le PDG de Numericable, Eric Denoyer, s’en est pris ce jeudi directement à l’offre de son rival en affirmant au Parisien qu’ "au moins 3000 emplois seront affectés" si Bouygues était choisi pour racheter la filiale télécoms de Vivendi.

C’est que la bataille fait rage entre les deux prétendants, Bouygues ayant de son côté annoncé ce jeudi qu’il relevait son offre à hauteur de 11,3 milliards d’euros avec une participation de 52 % dans la société issue de la fusion entre Bouygues Télécom et SFR. Soit une proposition supérieure à celle d’Altice, qui s’élève à 10,9 milliards d’euros assortie de 32 % du capital du nouvel ensemble Numericable-SFR.

Pour tenter de faire pencher la balance, Patrick Drahi a également mis en cause les "doublons" que ne manqueraient pas de créer un rapprochement entre Bouygues et SFR, tout en évoquant le risque d’une augmentation des tarifs avec un  passage de quatre à trois opérateurs sur le marché de la téléphonie.

Ces remarques concernent toutefois uniquement le marché métropolitain. Car dans les DOM et à La Réunion en particulier, c’est le rapprochement entre SFR et Numericable qui menacerait les conditions d’une libre concurrence. Face au seul Orange, le groupe Altice se verrait alors détenteur de SFR en plus des marques Only et Izi qu’il possède déjà.

Bouygues favori

"Ce que ça impliquerait sur le marché réunionnais, c’est que ça concentrerait deux licences chez un seul actionnaire. Une des conditions possibles serait de demander la restitution et la remise sur le marché d’une de ces licences à un autre opérateur pour garantir la concurrence", expliquait déjà il y a quelques semaines Arnaud Leca, directeur marketing et commercial d’Orange Réunion, alors que l’éventuel rachat de SFR n’était encore qu’une rumeur.

Si jamais Altice emportait la mise, la fusion entre Numericable et SFR devrait alors recevoir l’approbation de l’autorité de la concurrence. C’est d’ailleurs ce à quoi se raccroche Orange : "Le scénario d’une concentration par un seul actionnaire est peu probable au vu des décisions rendues préalablement par l’autorité de la concurrence sur d’autres dossiers", indiquait ainsi Arnaud Leca.

À la veille de la réunion du conseil de surveillance de Vivendi, qui doit se tenir ce vendredi pour trancher, c’est toutefois Bouygues qui semblait obtenir les faveurs des pronostics, grâce à son offre supérieure mais aussi à l'accord conclu avec Free pour lui céder son réseau d'antennes et des fréquences contre 1,8 milliard d'euros en cas de succès dans la bataille pour la prise de contrôle pour SFR.

Le monde des télécommunications attend en tout cas cette décision avec une certaine impatience, voire une certaine crainte du côté de La Réunion...

www.ipreunion.com

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