
C’est avec un drôle de sentiment qu’est ressorti Jocelyn Rivière de la conférence de presse qui s’est tenue ce mercredi à la mairie du Port. Inquiet pour l’avenir de ses camarades salariés de la SIB, le délégué syndical de l’Union régionale s’est dit "soulagé" des engagements pris par le groupe Marbour. A savoir la garantie de l’embauche de cinq anciens ouvriers de la SIB dès la réouverture du site, puis de quatre autres l’année suivante, mais aussi celle de l’étude d’autres possibilités de reclassement au sein du groupe. Mais forcément, il ne pouvait qu’être "déçu", car "on attendait beaucoup plus".
Pour celui qui a tout tenté pour préserver, en vain, l’activité de son usine et l’emploi de ses 29 salariés, le combat n’est donc pas terminé. "Je tournerai la page une fois que tout le monde sera reclassé. Tant qu’il y aura un camarade sur le bord du trottoir, je serai là et j’en ai encore gros sur le cœur", a-t-il lancé aux côtés du maire du Port Olivier Hoarau et de la députée Huguette Bello.
Auparavant, le premier édile portois avait détaillé le plan de reprise du site de la SIB, confirmant que le repreneur serait bien le groupe Marbour, via sa filiale Logsymar. "Il y avait plusieurs candidats (entre cinq et six, ndlr), mais c’était la meilleure offre, avec l’engagement de prendre cinq salariés tout de suite, quatre autres dès l’année prochaine, et l’engagement aussi d’étudier dans chacune des filiales du groupe le recrutement d’un ou plusieurs salariés", a-t-il expliqué.
Pour Olivier Hoarau, il s’agit ainsi d’une "issue favorable", rendu possible par "un travail de concertation dans le cadre d’une convention de revitalisation, ce qui est une première à La Réunion". Une convention qui "permet une aide de 10 000 euros pendant trois ans pour chaque emploi créé", a-t-il précisé.
Malgré tout, le maire du Port a avoué être "le premier à regretter qu’il n’y ait pas 100 % des salariés repris". Et Huguette Bello a déploré l’attitude des multinationales comme Colgate-Palmolive déclarant qu’"il ne faudrait pas que les ouvriers réunionnais soient considérés à chaque fois comme des torchons". Et la députée d'ajouter : "Aujourd’hui, c’est une étape, mais il ne faut pas oublier ceux qui ont rien. Je salue le commencement de ce travail, mais on ne peut pas dire qu’on soit vraiment satisfait".
Reste maintenant à déterminer quels seront les heureux élus qui feront partie la nouvelle aventure – "cela se fera sur la base du volontariat et en discussion avec les représentants syndicaux", a assuré Olivier Hoarau. Car pour les autres, le parcours du combattant du retour à l’emploi risque de se poursuivre encore quelque temps.
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