La préfecture de La Réunion, le conseil général et le conseil régional ont signé ce lundi 23 février 2015 un partenariat pour établir une gouvernance partagée des hauts de l'île. Le secrétariat général des hauts succède ainsi au commissariat à l'aménagement des hauts. Le but : fédérer les différents acteurs publics afin de mettre en place une stratégie de développement à l'aide des fonds européens.
Sous le pilotage de l'Etat, le commissariat à l'aménagement des hauts a été créé en 1976 par le premier ministre Raymond Barre afin de développer cette zone autrefois délaissée. Avec à sa tête Léopold Rieul, cette institution a permis aux Réunnionnais des hauts d'avoir le même niveau de vie que ceux des bas, notamment en amenant l'électricité dans des foyers oubliés des autorités.
Près de 40 ans plus tard, cette structure a tiré sa révérence le 31 décembre 2014. "C'est un moment de transition aujourd'hui, c'est un changement de gouvernance qui se produit. Le commissariat aux massifs est mort, vive le secrétaire général des hauts", résume Dominique Sorain.
Pour le préfet de La Réunion, il était "nécessaire de passer à une autre étape" : "c'est une mission sensible, il devra être le passeur des différentes problématiques à traiter. Le secrétaire général des hauts devra gérer la modernisation des fonds, et développer de nouvelles filières économiques comme l'agro-alimentaire ou le patrimoine naturel."
Afin de remplir ces objectifs, Bruno Oudard a été nommé à la tête du secrétariat général des hauts. Fort d'une expérience de 25 ans, notamment à la tête de la direction de l'agriculture au conseil général, l'homme s'est fixé plusieurs buts : renforcer l'attractivité des hauts, développer de nouveaux services, favoriser les nouvelles technologies et rendre sa place à la culture.
"La gouvernance va donner une lecture plus opérationnelle des chantiers ou des axes sur lesquels nous travaillons déjà. C'est une vision globale. nous avons un monsieur coordinateur qui va mettre du lien dans les différents programmes existants pour apporter cette cohérence et une mobilisation des deux fonds européens", explique Nassimah Dindar, présidente du conseil général. "Ce n'est pas une révolution, mais une évolution qui se fait et qui correspond à un ancrage plus prêt du territoire", ajoute Dominique Sorain.
Le secrétariat général des hauts souhaite ainsi développer une stratégie pour "permettre aux hauts de surmonter leur handicap d'ici à 2020" en comptant notamment sur les fonds européens du FEDER et du FEADER; "On passe de 50 millions d'euros à 110 millions d'euros. C'est une somme très importante", précise Daniel Gonthier, président du Parc national.
Reste maintenant à l'équipe en place de se mettre au travail. Dans un premier temps, Bruno Oudard souhaite faire un tour des collectivités avec lesquelles il compte travailler. Ensuite, il ne restera plus qu'à lancer les différents projets en préparation pour relancer l'économie des hauts : construction d'écolodges, de refuges, de maisons de tourisme… "Les problématiques ne manquent pas", conclut Nassimah Dindar qui considère les hauts comme la 5e micro-région de La Réunion.
www.ipreunion.com