Economie

Les Réunionnais plus gourmands en cash que les Métropolitains

  • Publié le 3 novembre 2015 à 05:00

L'institut d'émission d'outre-mer (IEDOM) avait donné rendez-vous à la presse ce lundi 2 novembre 2015. L'occasion de faire le point, pour la première fois, sur la dynamique fiduciaire de l'île, ou comment les Réunionnais utilisent l'argent liquide. Sans surprise, il en ressort qu'à La Réunion, le cash reste le moyen de paiement privilégié, avec une émission nette par habitant presque trois fois plus élevée qu'en Métropole.

A La Réunion, 60 millions de billets sont en circulation, soit 3,6 milliards d’euros. Ce qui représente une émission nette par habitant de 4 222 euros, contre 1 635 euros en Métropole. Le retrait moyen des Réunionnais est de 118 euros (contre 80 euros en Métropole), un chiffre en constante augmentation, il était de 90 euros en 2000.

L’IEDOM note toutefois un ralentissement de la croissance des émissions cumulées par habitant : +7,7% en 2014 contre +15% en moyenne les autres années. "Cette différence d’utilisation de l’argent liquide montre le retard de La Réunion par rapport à la Métropole concernant la mutation des comportements de paiements. L’objectif des banques centrales est de réduire au maximum l’utilisation du cash d’ici 2020. La loi Sapin va d’ailleurs dans ce sens, le but étant de lutter contre la fraude fiscale, l’économie informelle et le financement du terrorisme", explique Thierry Beltrand, directeur de l’agence IEDOM à La Réunion.

On apprend aussi qu’à La Réunion les coupures les plus utilisées sont celles de 50 et 100 euros, contrairement aux billets de 5 euros dont l’émission reste faible. L’explication est simple : les petites coupures (5 et 10 euros) sont quasiment absentes des distributeurs automatiques de banque (DAB). En Métropole, ce sont les billets de 20 euros qui sont les plus utilisés.

Une utilisation de l’argent liquide qui s’expliquerait par plusieurs facteurs spécifiques à La Réunion selon l’IEDOM : Tout d’abord, l’importance de l’économie informelle, qui incite des échanges en liquide. Le travail au noir étant, par définition, impossible à quantifier. La Réunion est aussi un département qui recense un grand nombre l’allocataires sociaux, ce qui se traduit dans l’économie locale par un pic de retraits en DAB (distributeurs automatiques) en début de mois.

Autre facteur important, le taux de couverture internet et le manque d’équipement informatique dans certains foyers, font que le paiement en ligne n’est pas encore un réflexe généralisé au sein de la population réunionnaise. S’ajoute à cela un retard de l’alphabétisation par rapport à la Métropole qui ne facilite pas la transition bancaire voulue par les banques centrales. "Malgré une bancarisation récente, le changement a du mal à s’opérer. Les Réunionnais sont toujours plus rassurés par l’utilisation du cash, c’est un aspect culturel de l’île qu’il faut prendre en compte", termine le directeur de l’agence IEDOM.

www.ipreunion.com

 

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1 Commentaires
FOX
FOX
8 ans

J aime bien le terme de l économie....informelle !....lutter contre la fraude fiscale, je veux bien, mais la fraude fiscale , elle est partout, notamment chez....certains nantis dans cette ile.....et ça on le sait, alors ok pour la chasse, mais cette chasse doit ètre faites pour tous ceux qui trichent !!....Nous ne sommes plus au temps.....uniquement de la chasse.....des noirs marrons !.....Dernière chose, mème si le travail......informel, MDR.....est illégal, certes.....question pour un champion....qui depuis des décennies a créer cette économie....informelle ?!.....je cite : le travail au noir étant impossible à quantifier......et les erreurs des différents gouvernements....sont ils quantifiables, et qui ont mené à une telle situation ?!!.....