Selon un rapport du ministère de l'Economie

Numéricable-SFR et Airbus sont les plus mauvais payeurs de France

  • Publié le 24 novembre 2015 à 04:38

Le ministère de l'Economie a épinglé cinq entreprises au niveau national, dont Numericable-SFR et Airbus, pour des retards des paiements envers leurs fournisseurs, selon une publication disponible sur le site de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCR, inique latribune.fr.

"Ces informations ont été mises en ligne vendredi par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), en charge de faire respecter les règles sur les délais de paiements. Depuis 2009, ces délais ne peuvent pas dépasser 60 jours à compter de la date de facture ou 45 jours fin de mois" souligne latribune.fr.

L'opérateur Numericable, SFR et Airbus Helicopters, filiale du groupe Airbus deevront payer une amende de 375 000 euros  "pour des retards significatifs et répétés dans le paiement des factures de ses fournisseurs". Airbus Helicopters, filiale du groupe Airbus, a écopé d'une amende d'un montant identique, pour "des retards dans le paiement des factures de ses fournisseurs". Latribune.fr ajoute que"la société de charcuterie Paul Predault a été condamnée à une amende de 100.000 euros et la société de matériaux de construction Comasud à une amende de 87.900 euros". La DGCCRF rappelle que ces décisions peuvent être contestées par les entreprises concernées.

Airbus Helicopters a d'ailleurs "décidé immédiatement de saisir le tribunal administratif pour contester fermement cette décision et sa publication portant atteinte à l'image" de la société, selon une déclaration transmise à l'AFP. Le prononcé de la sanction "est jugé totalement disproportionné au regard des faits relevés lors de l'enquête", souligne Airbus Helicopters, qui observe que le "retard moyen pondéré" est "de seulement 8 jours et qu'il ne concerne qu'un nombre très limité de factures".

Par contre le groupe de Patrick Drahi à qui appartient Numéricable, SFR "n’a pas contesté la décision et payera sans rechigner. Car les faits sont avérés" souligne challenges.fr. Au premier trimestre 2015, les achats externes de Numericable-SFR s’élevaient à 1,5 milliard d’euros, selon les comptes de l’entreprise (54% du chiffre d’affaires). Sur un an, cela représente donc un poste de dépenses potentiel de 6 milliards d’euros. "C’est là-dessus que Drahi et les équipes de l’opérateur ont taillé. Faire 10% d’économies sur chaque facture, cela représente 600 millions d’euros gagnés à la fin de l’année… Or, quand ils sont arrivés aux manettes, les "Drahi boys" ont plutôt essayé d’imposer des renégociations allant de 20 à 40%!" écrit encore challenges.fr.

Ces méthodes ont aussi impacté les 400 sous-traitants de SRR la filiale du groupe à La Réunion. L'un d'eux, Stéphane Ponge avait décidé de publiquement s'élever contre cette situation en mars 2015. Il avait relevé qu'au-delà de son cas personnel, "c'est toute l'économie réunionnaise et plus de 600 emplois qui seront privés de millions d'euros". Les nouvelles méthodes de gestion de SRR avaient aussi provoqué en mai 2015 le débrayage de 55% salariés des agences de Saint-Denis, à Saint-Pierre et au Port. Dénonçant la nouvelle gouvernance de SRR Réunion et Mayotte depuis le rachat de l'opérateur par le groupe Numéricable, ils exigaient une augmentation de salaire ainsi qu'une diminution de la charge de travail.

La DGCCRF, citée par latribune.fr note quant à elle que les retards "sont gravement préjudiciables à la rentabilité des entreprises créancières parce qu'ils leur imposent d'obtenir des financements de court terme auprès de leur banque". Selon la DGCCRF, "ces retards ont un impact négatif sur leur trésorerie, sur leur compétitivité, voire, pour les plus fragiles d'entre elles, sur leur existence".

La Direction générale de la concurrence" note dans son rapport que "les retards de paiement ne cessent d’augmenter et atteignent 13,6 jours de retard en moyenne, la pire valeur depuis 10 ans. Seules 1/3 des entreprises payent toutes leurs factures à l’heure.1/3 des entreprises sont touchées par des retards de paiement, en particulier les TPE PME. 15 milliards d’euros de ressources (sont) non mobilisables pour les PME à cause des retards de paiement".

Au 15 novembre 2015, 2 249 entreprises ont été contrôlées par la DGCCRF. 186 procédures ont été lancées, 110 sanctions ont été prononcées pour 3,5 millions d'euros d’amendes et 76 procédures sont en cours.

www.ipreunion.com

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