Pas de pénurie à La Réunion

Il y a du beurre mais c'est plus cher

  • Publié le 25 octobre 2017 à 16:00
  • Actualisé le 25 octobre 2017 à 16:03

Alors qu'en métropole des supermarchés font déjà face à un manque d'approvisionnement en beurre, La Réunion ne devrait pas être touchée par la pénurie mais les consommateurs peuvent d'ores et déjà s'attendre à une nouvelle hausse des prix.

 

En métropole, le beurre commence à manquer dans les magasins. Sur Twitter, de nombreux consommateurs, restaurateurs ou boulangers ont fait part de leur inquiétude face à cette situation. La France, premier pays consommateur en Europe, fait face deux phénomènes. D'un côté, "la hausse de l'utilisation des matières grasses animales, de l'autre une baisse de la collecte de lait" indique Norbert Tacoun, président de la fédération réunionnaise des artisans boulangers-pâtissiers (FRABP).

"En 15 mois, le prix du kilo de beurre a grimpé de 80%" explique-t-il. Au prix de "6,30€/kilo en avril 2016", le kilo de beurre est aujourd'hui vendu à 9,50€ en octobre 2017. Et la flambée des prix n'est pas prête d'en finir puisque le président de la FRABP annonce déjà une "nouvelle hausse autour de 12%" pour le mois à venir.

- Pas de manque en boulangerie, situation "tendue mais pas catastrophique" en grandes surfaces -

Pendant que la quasi-pénurie se fait sentir dans les supermarchés métropolitains, la situation à La Réunion est "tendue mais pas catastrophique" concède le directeur adjoint d'une grande surface dans l'Ouest. "Il n'y aura pas de rupture totale" précise-t-il. Les particuliers menacés de disette "ne devraient pas voir à l'œil nu les stocks de beurre diminués" nous confie un gérant d'un grand supermarché du Nord même si, de son côté "les commandes sont en nette baisse et ne sont pas forcément livrées en totalité". Pour les boulangers et pâtissiers, si "les demandes ne sont pas totalement satisfaites", il "ne devrait pas y avoir de pénurie" souligne Norbert Tacoun.

- Sur un croissant, une hausse de 5 à 20 centimes d'euros -

La plus grosse inquiétude aujourd'hui chez les boulangers, est surtout sur la hausse des prix de vente : "On n'est pas inquiet pour le manque mais plutôt du prix de vente" confie Laurent, un boulanger de Saint-Denis. Même son de cloches chez Dominique, un autre boulanger dionysien : "Dans un croissant, le beurre représente 80% du coût de la matière première donc on est obligé de revoir notre coût de revient". Incidence directe pour les consommateurs, où les prix peuvent augmenter de 5 à 20 centimes d'euros par croissant.
"Chacun fixe ses prix, puisque les prix sont libres" affirme Norbert Tacoun, "ce qui explique un croissant de 5 à 20 centimes plus cher chez certains".

- À qui la faute ? -

Pour Norbert Tacoun, les grands distributeurs sont fautifs mais pas seuls responsables : "ils tirent trop sur la corde" explique le président de la FRABP. "Tout le monde a besoin de vivre, il faut arrêter de tirer les prix vers le bas. Il faut rémunérer le travail" lance-t-il. Pour lui, cette inflation des prix "est le fruit des trente dernières années de politique". Il explique qu'anciennement, "l'Europe avait des stocks de beurre, et quand il y avait des manques, le continent réinjectait de la quantité sur le marché pour garder une stabilité des prix" expose le président. "Aujourd'hui, avec la mise en place des quotas ce n'est plus possible" et cela explique en partie selon lui cette situation. Du côté de la grande distribution, on renvoie la balle : "le marché français est moins rémunérateur que le marché mondial, donc l'approvisionnement est plus faible, c'est normal" indique un membre de la direction d'une grande surface de l'île.  Dans ce bras de fer où "les discussions sont au point mort", ce sont les consommateurs qui trinquent également.

hf/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
pilleurs et assoifés de pouvoirs et de fric
pilleurs et assoifés de pouvoirs et de fric
6 ans

Les chacals sont à l'âffut, toujours....!!!! Et après comme pour les oeufs, les prix ne redescendrons plus jamais.
Faut boycotter leurs magasins à ces requins.