
Philippe Le Constant l’appellait de ses vœux depuis plusieurs mois. L’union de la gauche n’est pas encore totale, mais elle a pris forme ce jeudi, derrière la candidature du premier secrétaire du PS réunionnais à la présidence du conseil départemental et lors de l’élection des membres de la commission permanente.
Lors de ces deux scrutins, les élus PLR (Pour La Réunion), Paulette Adois-Lacpatia et Sergio Erapa, ont en effet apporté leurs voix au parti socialiste. Et ce sous l’étiquette de "gauche unie", pour qui aurait encore des doutes.
"L'événement de la journée, c'est l'union de la gauche qui s'est organisée face à cette plateforme", a d’ailleurs souligné Olivier Hoarau, maire PLR du Port. "Cette union de la gauche s'est exprimée, elle est majoritaire au sein de l'opposition, et elle est capitale pour les échéances à venir", a-t-il ajouté.
Département : le PCR dans une autre logique
Ce "troisième tour" des départementales aura donc permis l’ébauche d’une stratégie commune entre la formation d’Huguette Bello et le parti socialiste dans la perspective des élections régionales. "Il y a d’autres échéances qui nous attendent et pour lesquelles nous souhaitons un rassemblement de toute la gauche, de tous les progressistes", a insisté Philippe Le Constant. "Il faudra faire en sorte que nous puissions présenter aux Réunionnais en décembre à l’occasion des élections régionales une alternative à gauche à la majorité sortante. Il appartiendra à chacun de se positionner en ce sens", a-t-il indiqué.
Mais pour unir "toutes" les forces de gauche, il reste à inclure le PCR qui a redoré son blason face au PS lors de ce scrutin départemental et qui s’est placé dans une autre logique ce jeudi, en votant blanc pour l’élection de la présidence et en présentant étonnamment deux liste à la commission permanente.
Sur ce dernier point qui en a surpris plus d’un, "c’était pour bien identifier d’un côté la population de la Possession et de l’autre celle de Cambuston, Petit Bazar et Sainte-Suzanne", a justifié Yvan Dejean, secrétaire général du PCR.
Le parti communiste réunionnais demeure ainsi dans sa propre démarche, conservant le souvenir ce qu’il voit comme une double trahison, celle du refus du PS de faire liste commune lors des régionales de 2010 et celle de la scission ayant entraîné la création du PLR autour d’Huguette Bello. Autant d’éléments compliquant sérieusement "l’union de toutes les gauches"...
Région : le souvenir de 2010...
"C’est la position du PCR, qui ne se situe pas semble-t-il dans une logique droite-gauche, ça lui appartient, mais après il faudra une cohérence entre l’attitude au Département et l’attitude par rapport aux prochaines régionales", a estimé Philippe Le Constant. "Nous continuerons à échanger, mais nous sommes soucieux d’une cohérence qui veut que nous avons adversaire politique à la Région comme au Département, et nous nous positionnons dans l’opposition à ces deux majorités", a complété le premier secrétaire du PS.
"Je note que le PCR avance divisé, puisque deux listes ont été présentées, ça peut nous faire réfléchir sur l’état d’esprit de cette équipe", a déclaré de son côté Olivier Hoarau, rappelant toutefois que "nous restons ouverts à tout le monde" et que "c’est unis en face de cette plateforme que nous gagnerons les prochaines échéances".
Si le rapprochement entre le PS et le PLR s’est concrétisé au Département, il reste donc encore pas mal de chemin pour oublier les rancœurs passées et se mettre d’accord autour d’un projet commun avec le PCR en vue des régionales.
"Nous avons tiré les leçons de ce qui s’est passé en 2010, où il n’y pas eu d’union de la gauche", a toutefois assuré Yvan Dejean, avant de conclure : "On voit que cinq ans après, celles et ceux qui ont refusé l’union de la gauche à l’époque sont dans la situation qu’on avait connue en 2010. Chacun doit en tirer les bonnes leçons et aujourd’hui avancer..."
www.ipreunion.com
7 Commentaire(s)
au moins ça a le mérite d'être clair: le groupuscule PLR se range derrière le PS, le parti qui soutient coûte que coûte le gouvernement Valls,n 'est ce pas M. Le constant, avocat acharné du gvt?
les électeurs s'en souviendront