
Pur rappel, le jeudi 7 octobre 2021, Brigitte Bardot a été jugée pour injures raciales publiques. Après plusieurs renvois, le procès s'est tenu en l'absence de la principale intéressée. Ses avocats et celui de son attaché de presse Bruno Jacquelin étaient également absents. Parmi les plaignants ce jour, SOS Racisme, la Ligue des droits de l'homme, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) mais aussi la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels tamouls de La Réunion et le député Jean-Hugues Ratenon.
Le grief d'injure publique avait été retenu par le parquet, la lettre ayant été conscienceusement envoyée à des médias, "dans l'objectif de la diffuser". 25.000 euros d'amende avaient été requis à l'encontre de Brigitte Bardot, et 5.000 euros d'amende contre Bruno Jacquelin. , qui a demandé la relaxe de Brigitte Bardot et celle de Bruno Jacquelin. Maître Catherine Moissonnier, qui a assuré la défense de Brigitte Bardot et de Bruno Jacquelin à la place de ses collègues parisiens, avait demandé la relaxe de ses deux clients.
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- "Racisme évident" -
Dans une lettre destinée au préfet de La Réunion en mars 2019, à l'époque Amaury de Saint-Quentin, Brigitte Bardot s'élevait contre la "barbarie" des Réunionnais.es envers les animaux. "Monsieur le Préfet, (...) Cette île qu’ils appellent "l’île du diable" est la seule parmi tous les départements et territoires d’outre-mer français qui continue à se conduire aussi sauvagement avec les animaux" écrivait aussi l'ancienne star.
"J’ai honte de cette île, de la sauvagerie qui y règne encore, des risques que prennent les êtres humains qui tentent au péril de leurs vies de sauver des chiens, des chats pris pour cible par une population dégénérée encore imprégnée des coutumes ancestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches" ajoutait-elle encore. "Vous (le préfet, ndlr) autorisez les fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrandes à leurs Dieux et dont les abats jetés à la mer attirent les requins… d’où les attaques ! Tout ça a des reminiscences de cannibalisme des siècles passés et devraient être INTERDITES" achevait-elle enfin.
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C'est un "racisme évident" qu'ont alors dénoncé les avocats des parties civiles le 7 octobre. Le courrier montre "une attitude d'hostilité répétée" à laquelle s'ajoute "une profonde ignorance de l'histoire de La Réunion" avait affirmé Maître Fabrice Saubert. "Elle est inculte, ignare, il faut le dire. Elle parle de réminiscences de cannibalisme, là ce sont des réminiscences de pensée colonialiste ! On est en 2021 ça suffit" avait quant à lui fustigé Maître Alex Vardin. Maître Philippe Pressecq avait insisté sur le caractère "public" de cette injure raciale : "une lettre ouverte est destinée à être lue". Celle-ci avait été envoyée par Bruno Jacquelin à plusieurs médias.
Maître Catherine Moissonnier avait estimé que ces reproches étaient injustifiés. Elle avait nié l'injure publique, la lettre n'ayant été envoyée qu'à certains journalistes, et avait défendu le combat de sa cliente. La détresse animale, "c'est une réalité à La Réunion" avait martelé l'avocate.
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