Après le passage de Gafilo sur Madagascar

Au moins 40 morts, 120 disparus, plusieurs dizaines de milliers de sinistrés

  • Publié le 12 mars 2004 à 00:00

Le bilan du passage du cyclone très intense Gafilo sur Madagascar s'est encore alourdi. Aux 10 victimes recensées jusqu'à présent à Antalaha et ses villages (côte Nord - Est) s'ajoutent au moins une trentaine de morts à Maroantsetra (Est), Tamatave (Est) et Mahajanga (Ouest). À ces chiffres, il faut ajouter les 111 personnes portées disparues après le naufrage du ferry le Samson au large des côtes de Mahajanga et les 9 marins d'un bateau de pêche dans la même région. Plusieurs dizaines de milliers de sinistrés sont également à déplorer

Selon les chiffres rendus publics par les autorités malgaches ce jeudi 11 mars 2004, plusieurs milliers sont sans abris. Ce bilan risque encore de s'alourdir. Plusieurs villages de brousse sont toujours coupés du monde- même à pied certains d'entre eux ne sont pas accessibles -, mais il est d'ores et déjà sûr qu'ils ont beaucoup souffert. En effet, après avoir survolé la zone d'Antalaha en hélicoptère, des membres de la Croix-Rouge ont rapporté que plusieurs villages avaient littéralement été soufflés par les vents de Gafilo.

Vindicatif

Les mêmes témoignages commencent à arriver de la côte Ouest où le cyclone est passé après avoir ravagé la zone d'Antalaha, de Maroantsetra et de Tamatave dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 mars. Particulièrement vindicatif, Gafilo s'est en effet attaqué à plusieurs régions. Entré par la côte Est, le météore a traversé toute l'île pour ressortir en mer sur la côte Est lundi. C'est alors Mahajanga qui a subi les assauts du météore. Après un bref passage dans le canal du Mozambique, le cyclone a fait demi-tour pour venir frapper à nouveau la Grande Île cette fois par le Sud. Mercredi, ce sont donc les régions de Morondava et Morombe qui ont été assaillis.
Plus que les vents, ce sont les pluies et la houle qui ont provoqué les pertes humaines et les dégâts matériels.

Dégâts, maladie...

Ces derniers sont importants. À Antalaha, la récolte de vanille a été entièrement détruite. Des centaines de kilomètres de pistes et de routes ont été détruits ou inondés Dans la seule région de Mahajanga, une dizaine de ponts ont été emportés. Une dizaine de chalutiers soit ont coulé soit se sont échoués. C'est notamment le cas du ravitailleur alimentant en carburant la ville d'Antalaha. Malgré ces cordes d'amarrage, le Tongatsara a été poussé sur les sables par les vagues. 40 000 litres de carburant se trouvent toujours dans ces cuves.

...inflation

Même si cela représente un sérieux risque de pollution, le problème ne fait pas encore partie des priorités des secouristes. "Il faut que nous arrivions à acheminer d'urgence de l'eau et de la nourriture dans les régions les plus sinistrées afin d'éviter le déclenchement d'épidémie" indiquait jeudi l'un des membres de la Croix-Rouge de La Réunion, à son retour de Madagascar. À noter que desservi par les Transall de l'armée de l'air Française, le pont aérien entre notre île et Antalaha a déjà permis de déposer sur zones des toiles de tentes, de l'eau et des médicaments. Des centaines de tonnes de riz devraient être bientôt distribuées aux populations.
Les sinistrés attendent cette aide avec d'autant plus d'impatience, que les prix, celui du riz notamment, ce sont littéralement envolés depuis le passage de Gafilo.

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