Retour aux sources

La Réunion dans le Guangdong

  • Publié le 8 juillet 2005 à 00:00

À l'initiative du conseil général, une délégation de 46 personnes s'est rendue dans la province du Guangdong, dans le Sud - Est de la Chine, du 12 au 22 juin 2005. De cette région ont migré, au début du siècle dernier, les ancêtres de milliers de Réunionnais

De Guangzhou (Canton) à Meizhu en passant par Foshan, une quarantaine de Réunionnais ont effectué un retour aux sources, du 12 au 22 juin dernier. Sous la conduite de Nassimah Dindar, présidente du conseil général, ils sont revenus à l'endroit même d'où sont partis, dans les années 1920-1930, des centaines de Chinois qui, fuyant la misère et la guerre sino-japonaise, ont trouvé asile à La Réunion. Ils pensaient, à l'époque, rester quelque temps dans l'océan Indien puis retourner au pays. La majorité d'entre eux sont restés. Aujourd'hui, entre 20 000 et 25 000 Réunionnais sont d'origine chinoise.
D'où l'idée émise par la collectivité départementale de mettre sur pied un voyage à visée autant culturelle qu'économique en associant la fédération des associations chinoises de la Réunion, des collégiens et des étudiants qui ont choisi d'apprendre le chinois. Le tout en collaboration avec Air France, qui se prévaut d'être "la première compagnie aérienne européenne à desservir Canton" depuis Paris après avoir, la première, assuré une liaison entre le monde occidental et la Chine, en 1966.

"1 000 PME pour la Chine"

Pendant une semaine sur place, la délégation réunionnaise a multiplié les visites culturelles (temple des ancêtres, atelier de poterie d'art et de papier découpé de Foshan, centre d'arts martiaux de Huang Feihong...) mais aussi les rencontres protocolaires avec les élus des différentes villes visitées, des responsables de la province et le consul général de France à Canton, Daniel Blaize.
Ces moments de dialogue ont notamment permis de confirmer la présence d'une dizaine d'entreprises réunionnaises au forum "1 000 PME pour la Chine" prévu à Canton en septembre prochain. Autre temps fort du séjour : la visite du musée des Chinois d'outre-mer de la ville de Meizhu (connue aussi sous le nom de Meixian ou Moyan), qui comprend, parmi 64 autres, une salle dédiée à la communauté chinoise de La Réunion. Maxime Chane-Woon-Ming, de Saint-Paul, a profité de l'occasion pour remettre au conservateur du musée des reproductions de documents ayant appartenu à certains des premiers arrivants chinois à La Réunion.

Option "chinois" à l'université

Selon Nassimah Dindar, "tous nos interlocuteurs ont montré un grand intérêt pour ce que pouvaient apporter les Chinois d'outre-mer et sont très demandeurs d'actions de coopération". Il est ainsi question d'engager des échanges entre musées mais aussi entre élèves et étudiants, le conseil général plaidant pour la création d'une option "chinois" à l'université de La Réunion.
Les intérêts d'ordre économique, bien entendu, ont été abordés au cours des échanges entre Chinois et Réunionnais. "Ils ne cachent pas leur envie de gagner de nouveaux marchés, partout dans le monde. Il est donc essentiel de tisser des liens d'amitié avec cette région qui a profondément marqué le patrimoine culturel réunionnais", estime Nassimah Dindar, qui souhaite qu'un voyage similaire ait lieu, peut-être l'année prochaine, dans le Tamil Nadu (Inde), région d'origine de la communauté tamoule de La Réunion.

o En Chine, des adoptions par milliers

Du Tennessee, du Wyoming, de Californie ou de l'Etat de New York, des milliers d'Américains se rendent en Chine pour adopter un enfant. Les hôtels de luxe de Guangzhou (Canton), sans discontinuer, accueillent ces groupes de touristes un peu particuliers, en quête du visa qui permettra à leur bébé d'être accepté sur le sol américain.
Selon les estimations, entre 7 000 et 10 000 petits Chinois sont ainsi adoptés, chaque année, par des citoyens américains. Il s'agit principalement de filles, issues des campagnes déshéritées du centre du pays et trouvées dans des orphelinats. "L'avantage, en Chine, est que nous avons la certitude qu'il s'agit bien d'orphelins, qu'ils n'ont pas été arrachés à leurs parents ni vendus dans un quelconque trafic", assure un couple venue du Tennessee, qui a déjà adopté une fille chinoise, il y a deux ans. "L'État chinois fait de gros efforts de vérifications pour éviter toute suspicion sur l'origine de ces bébés", poursuivent ces Américains. Aussi les bébés adoptés ont-ils au moins sept mois.
Aux États-Unis, les démarches durent environ un an, par le biais d'agences spécialisées présentes sur l'iinternet. De sources concordantes, l'ensemble de la procédure revient à environ 3 000 dollars.
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