Épidémie de chikungunya

10% des Mafatais touchés

  • Publié le 4 mars 2006 à 00:00

Le virus est dans Mafate. En début de semaine, 62 malades avaient déjà été recensés. Les 9 îlets du cirque comptant 753 habitants, c'est environ 10% de la population qui est touché. Une majorité des cas est enregistrée à Roche Plate

Les Thomas sont soulagés. Un hélicoptère de la gendarmerie survole leur petite case en bois sous tôle de Roche Plate (Mafate) et se pose sur un plateau en surplombs. Les Thomas l'attendent depuis 6 heures ce vendredi matin 3 mars 2006. Il est 9 heures 30 lorsque l'appareil se pose. "Mon père a le chikungunya. Il souffre vraiment beaucoup. On ne peut pas le laisser comme ça. On préfère le faire hospitaliser au CHD de Bellepierre" indique Joëlle Marianne, en montrant le lit où est allongé son père Barthélemy Thomas 81 ans. Barthélemy Thomas est tombé malade il y une dizaine de jours. Il n'est pas descendu dans les bas. C'est sur place à Roche Plate qu'il a été contaminé. Le cirque n'est en effet plus épargné par la maladie.

Piquées dans les bas

Les premiers cas ont été notés début janvier. Ce mardi, 62 malades avaient déjà été recensés par l'antenne médicale basée dans le cirque Sachant que Mafate et ses 9 îlets comptent 753 habitants, c'est donc près de 10% de la population qui a été touché par la maladie.
Les premiers malades ont été piquées lors de séjours effectués sur le littoral. Ils sont remontés contaminés. Une aubaine pour l'aedes albopictus qui a toujours été présent dans le cirque. Dès lors l'enchaînement classique de transmission du virus s'est enclenché. Les moustiques ont piqué les personnes malades et ont transporté le virus jusqu'à leurs prochaines victimes. Ce qui explique que des personnes n'ayant pas quitté Mafate tombent malades.

Incapable de se lever

Si des cas isolés sont signalés à Aurère, îlet à malheur, îlet à Bourse et Grand Place, l'épidémie flambe à îlet aux Orangers, îlet aux Lataniers et surtout à Roche Plate. Une trentaine de malades ont été recensés dans cet îlet qui compte une centaine d'habitants. Marianne Thomas, 47 ans, a été l'une des premières à être frappée. "Je suis tombée malade dans les bas. J'ai été hospitalisée pendant une semaine au CHD de Bellepierre. Ensuite je suis retournée chez moi à Roche Plate, mais j'avais toujours mal" relate-t-elle. Depuis son retour, elle ne s'est jamais vraiment rétablie. Vendredi elle était incapable de se lever.
Son frère, qui a contracté le virus il un mois et demi, lance amèrement: "dans chaque famille il y a au moins un malade. Mais cela n'intéresse pas les gens du littoral. On ne parle jamais de Mafate. Comme toujours nous sommes oubliés".
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