Chikungunya

Attention, l'épidémie n'est pas finie

  • Publié le 26 avril 2006 à 00:00

L'épidémie de chikungunya n'est pas derrière nous, relâcher la vigilance serait une grave erreur. C'est le message passé à la chambre de commerce ce mercredi 26 avril 2006 par les présidents de la chambre consulaire, du conseil régional et du conseil général. "3 000 personnes continuent à être contaminées toutes les semaines par le virus. Ce chiffre, extrêmement inquiétant, fait craindre une nouvelle explosion de l'épidémie pour le prochain été austral" ont-ils soulignés

"On pensait que les cas de chikungunya allaient baisser. Cela ne s'est pas produit. Les chiffres ne sont pas bons. Toutes les semaines, la maladie continuent de frapper des milliers de personnes. Pourtant, nous assistons à un relâchement de la vigilance. C'est grave" note Éric Magamootoo, président de la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion (CCIR). "La lutte contre le virus doit continuer, car rien de pire ne pourrait nous arriver au plan économique qu'une reprise de l'épidémie à la sortie de l'hiver austral" prévient-il.
Cette nécessité de ne "pas baisser la garde", a été souligné par Nassimah Dindar, présidente du conseil général, et Paul Vergès, président du conseil régional. "Il faut se garder de penser que la crise est terminée. Il faut plus que jamais rester vigilant" estime ainsi la présidente du Département. Quant à Paul Vergès, il remarque: "l'hiver dernier environ 300 nouveaux cas de chikungunya étaient recensés par semaine. Il y a eu ensuite une explosion catastrophique de la maladie dès l'arrivé de l'été. Actuellement nous en sommes à 3 000 cas par semaine nous avons donc toutes les raisons de nous demander ce que nous réserve le prochain été". Du point de vue économique notamment. " Toute notre économie a été secouée. Qu'adviendra-t-il si nous n'évitons pas une nouvelle épidémie?" disait Paul Vergès avant de plaider pour un renforcement de la vigilance contre la maladie. "On ne s'en sortira que s'il y a une généralisation des attitudes individuelles de prévention. Si tel n'est pas le cas, nous n'arrivons jamais à vaincre le virus et les moustiques". Rappelons que selon les chiffres rendues publics par la CIRE (cellule interrégionale épidémiologique), le 21 avril, 244 000 personnes ont été contaminées en 1 an et 203 sont mortes depuis le début janvier 2006

Dons de bracelets anti-moustiques

À noter par ailleurs qu'une société de Métropole, l'entreprise Westrand, spécialisée dans le traitement des mauvaises odeurs liées au traitement des déches a fait don au secours populaire de 50 000 bracelets anti moustiques. Le produit sera distribué par le Secours populaire "en priorité aux personnes âgées" indique Marie-Christine Bénard, déléguée régionale du Secours catholique.
En marge de la conférence de presse, Éric Magamootoo a noté qu'à ce jour "seulement 435 dossiers de demandes d'indemnisation" des pertes économiques générées par l'épidémie de chikungunya ont été déposés en préfecture. 120 demandes ont déjà été acceptées, 190 le seront prochainement et les autres sont en cours d'examen. Notant que le montant des indemnisations représenté "seulement 633 000 euros", le président de la chambre consulaire s'est étonné du peu d'empressement des entreprises à demander des indemnisations. Cela d'autant que le monde économique les avait fortement réclamés. "Il y a là une vraie question qui se pose" commente Éric Magamootoo. L'une des réponses pourrait se trouver dans le fait que 60% des travailleurs indépendants (commerçants et artisans notamment) ne sont pas à jour de leurs cotisations sociales. Ce qui les rendrait très réticents à l'idée de déposer un dossier examiné par les services fiscaux.
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