Bilan de la visite du ministre de la santé

"La protection est toujours la clé numéro 1"

  • Publié le 30 octobre 2006 à 00:00

Au terme de deux jours de visite, le ministre de la santé Xavier Bertrand dressait, lundi 30 octobre 2006, le bilan de son séjour et faisait le point sur les moyens mis en place pour lutter contre le chikungunya. "L'heure est à la mobilisation et la vigilance", expliquait-il après avoir installé le GIP (groupement d'intérêt public) qui, sous l'égide de l'Etat, permettra l'embauche de nouveaux personnels dans le cadre du service de prophylaxie. Une nouvelle campagne de communication a également été annoncée

"Aujourd'hui trois quarts des Réunionnais s'accordent à reconnaître que le chikungunya est dû au moustique. Cette évolution des mentalités est importante pour la lutte contre l'épidémie, mais la communication doit continuer", déclarait lundi 30 octobre Xavier Bertrand en clôturant deux jours de travail dans l'île à l'occasion de sa quatrième visite. Pour les services de l'Etat, la mobilisation contre la maladie se situe aujourd'hui autour de trois axes : prévention, offre de soins et recherche. Au niveau de la prévention, le groupement d'intérêt général (GIP) a été mis en place ce lundi et sous la responsabilité de l'Etat, il permettra l'embauche de nouveaux personnels dans le cadre du service de prophylaxie. Dans ce cadre, 145 postes sont déjà pourvus, 150 sont prévus en 2007 et 220 en 2008, avec possibilité, pour les personnes déjà sur le terrain (comme le Glaive par exemple), de postuler au concours d'entrée. " La protection est toujours la clé numéro 1 ", a-t-il martelé.

"Chikaction" sur les deux chaînes

Une nouvelle campagne de communication est également en projet avec, notamment, un appel d'offres lancé au niveau européen pour la sélection de l'agence. Elle se déroulera du 15 novembre au 30 avril autour de trois axes : sensibiliser les réunionnais, promouvoir les modifications de comportement et adapter la campagne à l'évolution de l'épidémie. Le ministre a par ailleurs inauguré le site internet www.chikungunya.gouv.fr qui contient toutes les informations relatives à la lutte contre la maladie et annoncé la mise à disposition, dans les écoles, de 2 500 mallettes pédagogiques.
"Je souhaite que l'on renforce la prévention à destination des enfants dans les écoles mais aussi les crèches, les centres de loisirs et les garderies", a-t-il ajouté. La campagne de communication sera aussi marquée par une émission diffusée simultanément sur les deux chaînes locales (RFO et Antenne Réunion). Le 10 novembre prochain, " Chikaction " évoquera la maladie pendant 90 minutes, tentera de combattre les idées reçues et de sensibiliser un large public, à savoir 100% des téléspectateurs.

"Rien n'a changé sur le vaccin et le médicament"

Concernant l'offre de soins, le CHR est sur les rails (voir article par ailleurs) et la permanence des soins devrait être améliorée. Le ministre de la santé souhaite notamment augmenter le nombre d'infirmières spécialisées et construire une filière spécifique pour les kinésithérapeutes. Les consultations de podologues pour les personnes diabétiques seront prises en charge afin d'éviter le drame de l'amputation. Sur le thème de la recherche, "rien n'a changé concernant le vaccin et le médicament", a tenu à préciser Xavier Bertrand. Les normes strictes encadrant la mise sur le marché d'un médicament ont buté contre le manque de malades pour le tester. "Voilà pourquoi les essais ne vont pas aussi vite que ce que l'on pensait", a-t-il poursuivi. L'idée est aujourd'hui de chercher des partenariats avec l'Inde ou Madagascar, également touchés par la maladie, afin de poursuivre les tests sur la chloroquine (voir article par ailleurs). La recherche autour du vaccin est engagée avec Sanofi-Pasteur depuis février dernier et des essais américains vont probablement permettre de réduire le temps de sa création de 10 à 5 ans.
L'établissement français du sang a par ailleurs reçu l'autorisation de prélever du plasma sur les patients réunionnais afin de chercher un traitement pour les femmes enceintes. L'idée est de recueillir 1 000 dons d'ici fin janvier 2007. Mais tout cela prend du temps. Le temps de la médecine et de la science. Et le chikungunya n'attend pas.
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