Océan Indien

Bacar en attente d'un nouveau jugement

  • Publié le 31 mars 2008 à 00:00

L'instruction de la demande d'asile de Mohamed Bacar débute ce lundi 31 mars 2008, avec la visite d'un représentant de l'Office français de protection de réfugiés et apatrides (OFPRA). En raison de l'arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, la procédure devrait être accélérée et prendre une quinzaine de jours. Par ailleurs, le parquet, a fait appel ce jour de la décision de justice annulant pour vice de procédure la procédure judiciaire à l'encontre du président déchu et de ses hommes pour entrée illégale et armée sur le territoire français

Quelle que soit la réponse accordée à la procédure d'appel effectuée ce lundi par le procureur de la République, la justice française est en droit de poursuivre ses investigations sur d'autres faits reprochés au colonel Bacar depuis son arrivée sur le sol français. " Il existe un certain nombre d'actes qui pourraient peut-être permettre l'ouverture d'autres informations judiciaires concernant des faits commis par Mohamed Bacar et ses hommes ", a expliqué dimanche 30 Yves Jego, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, avant de repartir vers Paris.
Le colonel Bacar, assigné à résidence à la base 181, devrait donc être à nouveau interrogé par les forces de l'ordre. Parallèlement au travail de la justice, l'examen de la demande de droit d'asile a commencé. Mohamed Bacar et ses hommes ont été entendus à ce sujet ce lundi par un membre de l'OFPRA (office français de protection des étrangers et apatrides). Si cette requête n'aboutit pas, le colonel Bacar sera expulsé vers une destination qui reste inconnue. L'ex-président et sa garde rapprochée ont par ailleurs déposé ce lundi un recours en annulation de l'arrêté préfectoral de reconduite à la frontière dont ils font l'objet.

Une présence qui continue à faire des vagues

En attendant, à Paris et dans l'océan Indien, la communauté comorienne continue de s'insurger contre le traitement " de faveur " réservé au colonel Bacar et dénonce le " double langage " de la France. De son côté, le président de la Région, Paul Vergès, sous-entend que le gouvernement a joué un rôle dans la fuite de Bacar vers le territoire français.Mais Yves Jego réfute catégoriquement toute collusion entre l'Etat et le président déchu d'Anjouan. Aux Comores, différents partis politiques, soucieux d'éviter de nouveaux débordements populaires et de protéger les ressortissants français, appellent à la sérénité dans le traitement du cas Bacar. Ainsi, Saïd Larifou, chef du parti d'opposition Ridja (Rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie) souhaite le retour du Colonel Bacar dans son pays d'origine dans le respect des droits de l'homme et de la justice. " Nous avons demandé aux autorités de l'Union Africaine, en charge de la gestion de ce dossier, de saisir officiellement et fermement les autorités françaises d'une demande de transfert de Mohamed Bacar vers l'Union Africaine en vue de préparer, dans la sérénité et l'équité, son retransfert aux Comores, a déclaré l'avocat franco-comorien. C'est un citoyen comorien qui doit retourner dans son pays pour y être jugé avec toutes les garanties que la constitution comorienne, la charte des Nations Unies et la charte de l'Union africaine apportent à toute personne accusée de faits criminels ou délictuels ".
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