Rivière de Saint Etienne

Le pont de la discorde

  • Publié le 8 janvier 2009 à 00:00

Le conseil régional ne veut pas que le pont de la rivière Saint-Étienne (Saint-Louis) soit reconstruit à l'identique. Ce jeudi 8 janvier 2009, la collectivité a annoncé qu'elle passerait donc outre la décision de l'État et qu'elle lancerait la construction d'un ouvrage entièrement nouveau avec les 2x2 voies de circulation. "Le pont amont ainsi libéré pourra être réservé aux transports en commun, aux vélos, aux piétons) et à l'accès direct à Saint Louis" indique Paul Vergès, président de la Région. Le pont neuf coûtera 76 millions d'euros soit 3 fois la mise de l'État qui est de 25 millions d'euros.

Long de 520 mètres, le pont aval de la rivière Saint-Étienne s'était effondré suite à la crue provoquée par le cyclone Gamède. L'État s'était immédiatement engagé à financer entièrement la reconstruction d'un ouvrage à l'identique. Le coût des travaux était estimé à 44 millions d'euros. Après réflexion, la Région "ne souhaitant pas refaire les mêmes erreurs en reconstruisant un pont identique et risquer ainsi un nouvel effondrement" décidait de mettre en place un nouveau projet.

En l'occurrence la construction d'un ouvrage d'art long de 695 mètres portant 2x2 voies de circulation et une bande d'arrêt d'urgence. Le pont aurait 8 appuis dans la rivière sur des fondations allant de 12 à 40 mètres pour empêcher tout nouveau risque d'effondrement. Ce nouvel équipement serait livré fin 2011 après 27 mois de travaux. L'ancien pont amont (allant actuellement dans le sens Saint-Pierre - Saint-Louis) serait alors réservé aux transports en commun, aux vélos, aux piétons et à l'accès direct à Saint-Louis).

Le problème pour la Région est le désengagement financier de l'État pour ce projet dont la réalisation est estimée à 76 millions d'euros. L'État n'en financera que le quart, soit 25 millions d'euros. "Pourtant au départ le gouvernement prévoyait bien un budget de 44 millions d'euros pour reconstruire le pont à l'identique" s'étonne Paul Vergès.

" Malgré ce désengagement financier de l'État nous resterons sur cette décision", affirme-t-il ensuite. "Nous passons outre la décision du gouvernement pour plusieurs raisons : réduire les dangers des crues de la saison cyclonique, anticiper la hausse démographique et prévoir le passage du tram train. Nous voulons aller au-delà des nécessités immédiates", explique Paul Vergès. Le conseil régional veut aussi limiter les dégâts de la crise sociale à venir avec la fin du chantier de la route des Tamarins en juin 2009. "Compte tenu de la situation économique et sociale de La Réunion, il faut anticiper dès maintenant la crise du bâtiment et travaux public (BTP), et construire le pont comme nous l'avons envisagé" remarque Paul Vergès.

La Région qui ne désespère pas de récupérer le budget initial de 44 millions d'euros prévu par l'État, lancera son appel d'offres pour le nouveau chantier dès la rentrée du BTP le 19 janvier prochain.
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