Crise Outre-mer

Vergès alerte le gouvernement

  • Publié le 19 février 2009 à 00:00

Le président de la Région, Paul Vergès, retenu à la Réunion à cause d'un séjour programmé en Inde, ne sera pas présent à la rencontre prévue à l'Elysée ce jeudi 19 février 2009 entre parlementaires, représentants des collectivités d'Outre mer et le chef de l'Etat. Selon Paul Vergès, il faut que le gouvernement propose des mesures concrètes pour l'Outre-Mer s'il veut éviter que la grogne sociale et la lutte contre la vie chère n'atteignent la Réunion.

"Il ne faut pas sous-estimer la situation à la Réunion", a affirmé dans la matinée Paul Vergès. Une formule visiblement à prendre comme une mise en garde. Car, pour le président de la Région, s'il n'y a aucune réponse concrète aux demandes des élus, la grogne pourrait gagner la Réunion. Ce département d'Outre-mer où "la situation est plus grave" qu'ailleurs, et "les conditions d'explosion sont plus élevées qu'aux Antilles". "Il faut le montrer par les actes ou bien il y aura la révolte" selon lui.

Contrairement aux Antilles, en effet, la Réunion a le taux de chômage le plus élevé, 52% de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté et sa transition démographique est inachevée.
"On espère que le miracle aura lieu ce soir à l'Elysée" a déclaré dans la matinée le président de région Paul Vergès, sinon "toute la Réunion va devenir un chaudron", a-t-il ajouté faisant ainsi référence aux mouvements de révolte du peuple réunionnais dans la cité du Chaudron en 1991 qui avait fait plusieurs morts.

Pour sortir de la crise, le président de la Région préconise un dialogue avec le patronat. "Les TPE et PME ne pourront pas payer les 200 euros de plus sur les salaires que réclament le collectif contre la vie chère, contrairement aux sociétés qui ont le monopole" a -t-il indiqué.
Il souhaite aussi qu'on mette à plat certaines "contradictions" locales comme la sur-rémunération des fonctionnaires ou encore le nombre de jeunes réunionnais diplômés sans emploi. Pour Paul Vergès, il ne s'agit pas d'accuser les bénéficiaires de la sur-rémunération, mais de souligner cette contradiction devant des minimas sociaux gelés.
Le président de la Région indique aussi qu'il faut miser sur la création d'emplois notamment dans le secteur des services à la personne et aussi sur le co-développement avec les autres régions de l'Océan Indien comme Madagascar. Il croit enfin au RSA (revenu de solidarité active) et au développement durable.
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