Crise dans le BTP

Le front anti casse

  • Publié le 7 juillet 2009 à 09:50

L'ensemble des organisations patronales et syndicales du BTP (bâtiment et travaux publics) ont déposé une motion commune en préfecture ce mardi 7 juillet 2009. Le document "alerte le gouvernement, les décideurs politiques et économiques sur l'extrême gravité de la situation dans le secteur et sur l'urgence à relancer les chantiers".

Cette motion part de plusieurs constats. D'une part, le "trou d'air" laissé entre la fin du chantier de la route des tamarins et le début du chantier du tram-train qui devrait débuter fin 2010. Durant cette période, les entreprises se battent pour remporter des petits marchés qui ne permettent à tous les professionnels du BTP de survivre à la crise.

D'autant plus que les collectivités locales (Département, Région, communes) ne relancent pas la commande publique. Conséquences, près de 4 000 emplois ont été supprimés depuis le début de l'année 2009, les entreprises enregistrent une baisse d'activité de l'ordre de 40% et le manque de logements sociaux s'accentue.

Ce constat établi, les professionnels du BTP ont demandé au préfet d'agir en faveur de la relance dans le secteur. Ainsi, ils demandent la mobilisation d'urgence du fonds exceptionnel d'investissement Outre-mer pour financer des investissements portant sur des équipements collectifs. Ils demandent également l'engagement immédiat de travaux par les collectivités et l'accélération de la construction de stations d'épuration.

Les autres revendications sont l'accès facilité aux marchés publics pour les TPE et PME ainsi que le choix de l'offre "économiquement la plus avantageuse" au lieu des offres les plus basses. Ils souhaitent par ailleurs la mise en ?uvre rapide du "Plan Marshall Logement".

À la sortie de la rencontre avec le préfet, Pierre Henry Maccionni, les représentants syndicaux se sont dits "déçus et inquiets" de la réaction du représentant de l'Etat. En effet, ce dernier a affirmé être "à la limite" de ses compétences et ne rien pouvoir faire, rejetant la balle sur les collectivités locales, en particulier les communes. Selon Jean-Marie Le Bourvellec, président de la FRBTP (Fédération Réunionnaise d Bâtiment et Travaux Public), ce sont près de 500 millions d'euros qui n'ont pas été investis à la suite des élections municipales.

Le préfet de La Réunion a néanmoins promis d'organiser une rencontre entre les acteurs du BTP et le Premier ministre ou l'un de ses ministres le jeudi 9 juillet ou le vendredi 10 juillet prochain. Si aucune solution n'est trouvée, le responsable de la FRBTP prévoit un "déluge social". "Les actions du COSPAR et de la Guadeloupe ne sont rien à côté de ce qui se passera si nous descendons dans la rue", prévient-il. Les représentants syndicaux se disent même prêts à se joindre aux transporteurs et aux terrassiers si la situation n'évolue pas. En attendant, "nous préférons faire de la pédagogie", souligne Jean-Marie Le Bourvellec.

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