Saint-Louis - élections municipales

Fin de garde-à-vue pour Claude Hoarau

  • Publié le 7 avril 2010 à 19:00

À 18 heures 30 ce mercredi 7 avril 2010, Claude Hoarau, le maire communiste de Saint-Louis est ressorti libre du commissariat de la rue Malartic à Saint-Denis. Il venait d'y passer 33 heures en garde-à-vue. En compagnie de Joseph Coupaye, un collaborateur, et Jeanine Gédeas, 4e adjointe au maire, il était entendu dans le cadre d'une affaire supposée de corruption. Sabrina Etangsale, une militante de Cyrille Hamilcaro, adversaire politique de l'élu PCR, affirme qu'il a essayé de l'attirer dans son camp politique en échange d'un emploi. Les faits, que nie farouchement le maire de Saint-Louis, se seraient passés dans le cadre des municipales partielles de 2009.

" 66 heures de garde-à-vue pour du pipeau " a lancé Claude Hoarau à la sortie du commissariat de police. Il cumulait ainsi les 33 heures de garde-à-vue qu'il venait d'effectuer aux 33 heures passées il y a quelques jours dans le cadre d'une affaire supposée de discrimination à l'embauche. " Si vous recrutez vos amis on vous dit coupable de vouloir les fidéliser, si vous recrutez des partisans de M. Badamia (allusion à l'affaire de la semaine dernière - ndlr) on vous dit coupable de discrimination à l'embauche, si vous recrutez vos adversaires on vous dit coupable de corruption. Quoi que vous fassiez vous êtes toujours coupable " a ensuite remarqué Claude Hoarau.

Pour lui il est certain que toutes ses affaires ont une même origine. " Je suis le dirigeant communiste du Sud qui a réussi à battre Cyrille Hamilcaro et à refaire de Saint-Louis un bastion du parti communiste réunionnais " estimait le maire saint-louisien.

Entouré par son fils et son frère, Claude Hoarau a ensuite demandé aux quelques dizaines de militants venus attendre sa sortie : " alors qu'est-ce qu'on fait, on chante l'Internationale ? ". Aussitôt demandé, aussi entonné, "l'Internationale" a été repris en ch?ur, le poing levé, par le maire communiste et ses partisans.

Rappelons que Sabrina Etangsale, militante de Cyrille Hamilcaro et membre d'une association de défense des femmes à Saint-Louis accuse Claude Hoarau de lui avoir proposé un emploi en échange de son soutien pour les élections municipales partielles de 2009. Enregistrement téléphonique à l'appui, elle a porté plainte contre l'élu communiste pour tentative de corruption.



Cette thèse est combattue par l'avocat du maire de Saint-Louis, Me Boniface. En effet, selon l'avocat, Sabrina Etangsale serait une ancienne militante communiste qui n'a pas accepté que Claude Hoarau soit la tête de liste lors des municipales partielles. Elle aurait donc décidé de faire campagne pour Cyrille Hamilcaro. Après l'élection, elle serait entrée en contact " à plusieurs reprises " avec Joseph Coupaye, chargé de l'accueil des personnes en recherche de logement et d'emploi à la mairie. Elle lui aurait demandé de lui trouver un emploi. Demande transmise à Claude Hoarau qui lui aurait proposé un poste de chargé de mission en politique de la ville. " Un poste qui demande beaucoup de confiance ", selon l'avocat.

Joseph Coupaye aurait alors contacté Sabrina Etangsale pour faire le point sur son soutien à Cyrille Hamilcaro. Une conversation qui fut enregistrée puis transmise aux enquêteurs. " Il s'agit d'un piège monté de toutes pièces pour faire croire qu'il y a réellement eu tentative d'achat de conscience ", estime Me Boniface.



Pour rappel Claude Hoarau avait déjà été placé sous le régime de la garde-à-vue le lundi 29 mars dernier avec Krishna Badamia et Yannick Payet-Fontaine. Ils avaient été entendus par les policiers de la section financière sur l'accord passé avant le second tour des municipales de 2008. Selon cet accord, Krishna Badamia se désistait en faveur de Claude Hoarau. En échange, le candidat communiste s'engageait à embaucher des proches de Krishna Badamia en cas de victoire. C'est sur la base de ce document que les juges du Conseil d'Etat avaient annulé l'élection. Claude Hoarau affirme n'avoir finalement jamais embauché de proches de Krishna Badamia.

Le maire de Saint-Louis n'a été mis en examen dans aucune des deux affaires supposées.

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