Environnement

Au coeur du laboratoire d'analyse des eaux

  • Publié le 6 mai 2010 à 05:02

Le laboratoire départemental d'analyse des eaux contrôle toutes les eaux de la Réunion (baignades, eaux usées, consommation, embouteillées, eaux de rejet) et travaille en étroite collaboration avec l'ARS (agence régionale de santé), ex-Drass. L'équipe compte une trentaine de personnes, dont 15 techniciens qualifiés et formés aux méthodes d'analyse. Gérald Damour, directeur, a présenté les locaux du laboratoire et fait le point sur la qualité de l'eau du robinet sur l'île. "A la Réunion, nous n'avons pas un problème de quantité, mais de qualité de l'eau. D'une façon générale, l'eau est plutôt bonne à la consommation et les traces de nitrates et de nitrites, issus des engrais agricoles, sont présentes en plus faible quantité qu'en métropole" explique Gérald Damour. Visite guidée de l'établissement.

Créé en 1971 dans les locaux de l'ancien laboratoire des fraudes, le laboratoire départemental des eaux et d'hygiène du milieu (LDEHM) avait pour mission la recherche épidémiologique et depuis 1972 le dépistage du paludisme. À partir de 1973, dans le cadre de la politique d'amélioration de l'hygiène et du respect de l'environnement, une section hydrologie a été créée et chargée principalement du contrôle sanitaire des eaux. Le contrôle des eaux résiduaires a été également mis en place à la même époque.

Rattaché depuis 2005 à la Direction de la santé publique du conseil général, le laboratoire des eaux est un service public aujourd'hui axé uniquement sur l'analyse des eaux de la Réunion et de la zone de l'océan Indien.

En collaboration avec la DRASS de La Réunion, le LDEHM réalise le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine ainsi que des eaux de loisirs. Il effectue également des analyses pour les établissements de santé, les industries agroalimentaires, les usines, l'Office de l'eau Réunion, les navires et autres particuliers.
Le laboratoire a vu l'ouverture de 3 nouveaux pôles : les eaux usées, les micropolluants (pesticides et hydrocarbures) et les légionelles.

Le LDEHM dispose d'un pôle administratif et d'un pôle technique composé actuellement de trois services, chimie des eaux, micro polluants organiques (pesticides, herbicides, insecticides...) et microbiologie des eaux (détection de bactéries notamment).
 L'équipe technique compte 15 techniciens qualifiés et formés aux méthodes d'analyse. Les différents services disposent de matériel récent et conforme aux normes de qualité pour analyser la composition de l'eau, détecter d'éventuelles contaminations... Les travaux sont réalisés manuellement pour une partie et avec des appareils automatisés pour détecter des matières en suspension par exemple.

Près de 50 échantillons sont analysés quotidiennement par les services du laboratoire, soit 8 000 échantillons chaque année. "Nous sommes capable de détecter une molécule de la taille d'un petit pois sur un terrain de football" assure le laboratoire. Un programme de contrôle mensuel est élaboré en commun avec la Drass. Les collectivités sont examinées chaque semaine.

Le LDEHM est agréé par le ministère de la santé pour les analyses du contrôle sanitaire, et depuis le 15 août 2006, il est accrédité pour 20 paramètres physicochimiques et 10 paramètres microbiologiques, selon une norme européenne, par le Comité français d'accréditation (COFRAC). Ce label traduit la compétence technique du laboratoire en matière d'analyse physicochimique (turbidité de l'eau, contenant des matières qui la troublent, notamment) et microbiologique de l'eau. Le laboratoire de Saint-Denis est le seul de l'île à disposer de l'accréditation pour ces deux domaines, souligne Gérald Damour.

"Lorsqu'un établissement est contrôlé et que la qualité de l'eau est déclarée non conforme, nous transmettons les résultats à la Drass qui est chargée de relayer les information, et l'activité s'arrête. L'établissement concerné doit alors prendre des dispositions pour remédier aux problèmes. De nouvelles analyses sont lancées, mais c'est à la Drass d'engager des procédures si nécessaire" explique le directeur.

"80% des eaux de consommation à la Réunion sont des eaux de surface, non de forage comme en métropole. C'est pour cette raison que l'eau n'est plus propre à la consommation en cas de fortes pluies ou de cyclone. Mais il y a un réel manque d'investissements pour améliorer la qualité de l'eau du robinet" admet Gérald Damour. "Sur 15 ans, on a noté que les traces de pesticides, par exemple, étaient en augmentation. Les seuils sont fixés à 50 milligrammes par litre pour les nitrates et à 0,1 milligrammes par litre, au-delà il existe de réels dangers pour la santé. Il faudrait investir dans des usines de potabilisation qui utilisent la microfiltration. Les produits phytosanitaires (pesticides) ont une durée de vie très longue et s'infiltrent dans les nappes phréatiques, il faut vraiment remédier à cela" insiste le directeur du laboratoire.

Dans le respect d'une démarche environnementale, le laboratoire ne rejette pas ses produits d'analyse dans les éviers. Une société extérieure est chargée de la collecte des bidons. Ceux-ci sont exportés par bateau en métropole afin d'être retraités. "Il faudrait lancer un projet de recyclage localement" lance le directeur.

Le laboratoire envisage de mettre en place un pôle analyse des métaux lourds dans les mois à venir.

Annabelle Ovré pour
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1 Commentaires
badian
badian
11 ans

Bonjour .Merci pour l'info.J'aimerai savoir pourquoi on n'indique pas le ph de l'eau à la sortie du robinet par exemple,dans le document de l'ARS sur l'eau. Alors qu'on a une eau douce de TH.degré FR. de 4.5. sur le réseau Bellepierre centreville de ST. Denis; et des indications sur d'autres cites ,indique unPh de7.8 à8.5 qui correspond à une eau basique à alcaline? Quels sont lés éléments ou macroéléments qui font autant grimper le PH? merci à vous. Cordialement.