Expédition scientifique Tara Océans

Tara en escale à la Réunion

  • Publié le 13 mai 2010 à 12:00

Le bateau Tara est arrivé ce mercredi 12 mai à La Réunion. La goélette et l'équipe scientifique est en escale au Port jusqu'au 14 mai 2010. Parti de Lorient en septembre 2009, Tara parcours les mers et océans de la planète jusqu'en septembre 2012. 500 scientifiques internationaux se relaient dans ce tour du monde de 150 000 km, pour étudier la biodiversité océanique et le changement climatique notamment à travers les écosystèmes planctoniques et coralliens.

L'expédition Tara Océans a pour mission d'informer sur le rôle crucial des océans sur le climat mondial. "Dans chaque litre d'eau de mer il y a entre 10 et 100 milliards de micro-organismes" indique Colomban De Vargas, coordinateur scientifique de Tara et chercheur à Roscoff, en Bretagne. "L'atmosphère se crée plus par le plancton que par l'atmosphère terrestre. À l'échelle planétaire, le plancton produit plus de la moitié de l'oxygène, et stocke le gaz carbonique dans les fonds de l'océan. On espère à travers ce tour du monde obtenir un premier bilan de la biodiversité du plancton sur le globe". Concernant les récifs coralliens, "Tara s'est arrêté le mois dernier sur des îles encore jamais étudiées". Cette expédition océanographique concerne aussi les outils techniques : "jusqu'à présent l'imagerie, par exemple n'était pas utilisée en écologie", indique Colomban De Vargas. Il précise que pour toutes ces problématiques, "les résultats sur la structure des écosystèmes du plancton et des récifs coralliens sont attendus au plus tard d'ici 2020".

Le tracé du parcours a été défini en fonction des hotpsots de biodiversité, 34 zones menacées dans le monde contenant plus de 1500 espèces, mais aussi de contraintes géopolitiques. "Suite aux négociations diplomatiques depuis Paris et sur place, le bateau a finalement pu effectuer des prélèvements dans les eaux indiennes, explique Hervé Bourmaud, capitaine de Tara. "Par contre, on a dû renoncer à s'aventurer dans le canal de Mozambique, à cause des risques de pirateries".

À bord de cette goélette de 36 mètres sur 10 mètres, scientifiques, journalistes et équipage forment un groupe de 14 personnes. "À partir de maintenant les scientifiques resteront environ un mois, jusqu'à présent il y avait un roulement presque toutes les semaines", indique le coordinateur scientifique. Pour le capitaine, le plus difficile "est peut être la gestion humaine, l'organisation et la logistique liées aux départs et arrivées des chercheurs et des journalistes".

Le financement de l'expédition est géré par le fonds de dotations de Tara. À la tête de la structure, crée en 2009, Etienne Bourgois, directeur général de la société agnès b., mécène principal. "Le fonds a pour objet de financer des recherches scientifiques relatives à l'impact du changement climatique sur les écosystèmes, de sensibiliser sur ces thématiques", indique le co-directeur de Tara-Océans. "Depuis 6 ans Tara a réalisé 7 expéditions, dont Tara Artic en 2006-2008". Etienne Bourgois souligne "l'importance des moyens apportés par les mécènes scientifiques comme la fondation Véolia environnement", car "un bateau comme Tara coûte environ trois millions d'euros par an".

Samedi 15 mai Tara partira en direction l'île Tromelin. Après une escale à Mamoudzou le 27 mai, Tara naviguera autour du lagon de Mayotte jusqu'au 25 juin, période où Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-Mer, visitera peut-être le bateau. La goélette mettra ensuite le cap vers les îles éparses. "Je trouve très intéressant que Tara fasse un tour de France de l'océan indien car les îles éparses représentent un potentiel de recherche exceptionnelle", commente Rollion Mouchel Blaisot, préfet des terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Vendredi 14 mai, à 18h30 sera projeté le film "Tara au coeur de la machine climatique" au Crédit agricole de Saint Denis. Le documentaire retrace l'expédition scientifique de Tara Artic, où le bateau a été laissé en dérive pendant 507 jours sur la banquise de l'océan Arctique. Seront présent Hervé Bourmaud, capitaine du de Tara, Colomban De Vargas, coordinateur scientifique, Etienne Bourgeois co-directeur de Tara Oceans, et Rollion Mouchel-Blaisot, préfet des TAAF.



Marie Trouvé pour
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