Depuis le mercredi 30 juin 2010 Gino Ponin-Ballom est démissionnaire du MODEM et du mouvement Entente Réunion. "J'ai pris cette décision par respect pour les électeurs" explique-t-il ce vendredi. Le conseiller général de la Montagne et adjoint au maire socialiste de Saint-Denis n'a pas apprécié que le MODEM s'allie à l'Alliance dès le premier tour des élections régionales. "Cette alliance a bafoué l'engagement que le MODEM avait pris auprès des électeurs aux européennes de 2009. Il a cassé la force qui nous avait alors été donné" déplore Gino Ponin-Ballom. Il dit "rester à droite", n'a pas encore décidé vers quelle mouvance politique il va maintenant se tourner, mais n'exclut pas de rejoindre "République solidaire", le mouvement créé par Dominique de Villepin.
"Avec Thierry Robert (maire MODEM de Saint-Leu - ndlr) et Michel Dennemont (maire MODEM des Avirons - ndlr) nous avons créé Entente Réunion dans le but de présenter une liste aux régionales" indique Gino Ponin-Ballom. "Le MODEM avait réalisé un très bon score aux européennes. Les électeurs avaient adhéré à notre programme et nous avaient donné un socle" dit-il encore. Dès lors, estime le conseiller général, la décision de s'allier dès le premier tour à un parti politique (l'Alliance - ndlr) "prise sans concertation" affirme-t-il, a été "une trahison de ces électeurs. Ils ont été trompés" dénonce Gino Ponin-Ballom."Comme je ne pouvais pas rejoindre ce groupe, j'ai répondu aux sollicitations d'André Thien Ah Koon. J'étais sur sa liste aux régionales. Sans grosse machine électorale, nous avons réussi à dépasser les 5% des voix" se réjouit l'adjoint au maire de Saint-Denis. Depuis ces élections, Gino Ponin-Ballom dit avoir pris le temps de réfléchir. "Au cours des 4 derniers mois, j'ai eu beaucoup de discussions et de contacts. J'ai demandé aux instances nationales du MODEM pourquoi il n'y a pas eu de liste aux régionales, je n'ai pas eu de réponse" relate le conseiller général. "Par respect pour les électeurs qui ont voté en faveur de l'émergence d'une nouvelle force politique à La Réunion, j'ai décidé de démissionner d'Entente Réunion et du MODEM" annonce-t-il.
Il souligne qu'il continuera à aller "au devant de la population" et insiste sur le fait qu'il n'est "inféodé à aucun parti". Il dit qu'il prendra le temps de déterminer quel mouvement est le plus en mesure de prendre en compte "les intérêts des Réunionnais". Il indique cependant être membre du club de réflexion mis en place par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin. Il dit aussi avoir assisté à l'assemblée constitutive de République solidaire, le mouvement politique créé par l'ancien chef de gouvernement.
À la question de savoir s'il ne risque pas de déstabiliser ses électeurs par ces changements successifs d'étiquette - il a été UMP, MODEM, il a fait alliance avec les socialistes aux municipales de Saint-Denis et avec TAK aux régionales -, Gino Ponin-Ballom dit ne pas être inquiet. "Les électeurs m'ont toujours suivi, car ils ont toujours compris que je défendais les intérêts de La Réunion"