Joël Mongin, transporteur et leader de Lo Fer (Fédération des entreprises réunionnaises) hésite. Interrogé pour savoir s'il participera à la manifestation des professionnels du Bâtiment ce vendredi 10 septembre, il commence par répondre "non, ils (les professionnels du BTP - ndlr) préfèrent que je ne sois pas là, ils ont peur de ne pas pouvoir me contrôler". Au bout de 15 minutes d'interview, il dit qu'il descendra finalement dans la rue. "Nous devons surmonter les rivalités syndicales. La situation est trop dramatique pour ces guerres qui ne font pas avancer", finit-il par penser. Celui qui avait paralysé le réseau routier de La Réunion en 2008 et 2009, estime qu' "il faut avoir davantage de visibilité sur l'avenir". Mais contrairement aux organisations patronales du BTP qui participeront à la manifestation, il refuse de critiquer la politique de Didier Robert. "La Région fait ce qu'elle peut. Je ne vais pas mettre un couteau sous la gorge du président de Région pour qu'il sorte des travaux", lance- t-il. Entretien.
* Les professionnels du BTP appellent à manifester ce vendredi 10 septembre pour "tirer la sonnette d'alarme" sur la situation de crise du secteur. Serez-vous parmi eux?- Non je ne participerai pas à la manifestation du BTP. Je soutiens leur action mais j'ai entendu dire qu'ils préfèrent que je ne sois pas là. Ils ont peur de ne pas pouvoir me contrôler. Je vais donc rester dans mon coin. Mais une délégation de Lo Fer sera présente.
* Les organisations patronales qui participeront à la manifestation pointent du doigt la politique de Didier Robert. Ils dénoncent "la fin des grands chantiers" et les "effets d'annonces" du président de Région. Partagez-vous cet avis ?
- Je pense qu'il y a de la manipulation politique derrière ce discours. Il y a quelqu'un qui n'a pas digéré sa défaite aux régionales en mars dernier. Didier Robert est élu depuis seulement 6 mois. La Région fait ce qu'elle peut. Je ne vais pas mettre un couteau sous la gorge du président de Région pour qu'il sorte des travaux.
- Quel est votre point de vue sur la situation actuelle du BTP ?
* La situation est grave. Les entreprises ont des problèmes de trésorerie. Nous avons du mal à payer nos ouvriers et à régler nos charges sociales Nous sommes obligés de licencier. Nous n'avons aucune perspective d'avenir. Tout le monde est inquiet.
* Au regard de votre analyse, ne faudrait-il pas mettre de côté les rivalités et les ranc?urs pour faire "l'union sacrée" vendredi ?
- Oui vous avez raison. Nous devons surmonter les rivalités syndicales. La situation est trop dramatique pour ces guerres qui ne font pas avancer.
- Donc je peux annoncer que Joël Mongin sera dans la rue vendredi ?
* Oui je serai dans la rue ! Vous pouvez l'annoncer.
Mounice Najafaly pour