Conseil de surveillance d'Air Austral

Didier Robert ne veut pas de siège

  • Publié le 28 septembre 2010 à 17:25

Didier Robert ne souhaite pas intégrer le conseil de surveillance d'Air Austral et "encore moins en assumer la présidence". C'est ce qu'il a affirmé au cours de la conférence de presse qu'il a tenue ce mardi après-midi 28 septembre 2010. Le président du conseil régional et à ce titre actionnaire majoritaire de la compagnie aérienne, dit aussi qu'il ne sera pas "chagriné" si Paul Vergès continue à siéger au conseil de surveillance, y compris à la présidence. Il estime toutefois que Nassimah Dindar, la présidente du conseil général, pourrait "légitimement" briguer la présidence de cette instance. "Si elle était candidate, je soutiendrai sa candidature" ajoute-t-il. Il dit aussi apporter "le soutien inconditionnel" de la Région à la stratégie économique d'Air Austral. Mais précise-t-il "je n'ai pas participé à l'élaboration de ces choix stratégiques et je ne me sens pas directement impliqué" dans ces orientations.

Didier Robert s'est aussi défendu d'avoir voulu "humilier le conseil général" en révoquant Nassimah Dindar de son poste de présidente de la Sematra, actionnaire majoritaire d'Air Austral. "Ma volonté était de faire respecter le conseil régional qui détient 50% des parts de la Sematra (le Département en possède 30% et le reste des parts est détenu par des actionnaires privés - ndlr)".

C'est la raison pour laquelle, dit-il, il a présenté ce vendredi 24 septembre en assemblée générale de la Sematra, une résolution révoquant Nassimah Dindar et une seconde la désignant comme représentante permanente de cette instance au sein du conseil de surveillance de la compagnie aérienne. Ce qui, selon le président du conseil régional, est bien la preuve qu'il n'a "nullement l'intention de casser le consensus entre les collectivités" concernant la gouvernance d'Air Austral. Même s'il reconnaît que les relations entre le conseil régional et le conseil général "ne sont pas extraordinairement courtoises" et même plutôt "inamicales" de la part du Département.

Didier Robert affirme aussi que sa prise de contrôle de la Sematra s'est faite dans "le parfait respect de la légalité. Je n'ai rien fait en missouk". Il ajoute "je ne voulais humilier personne, mais je ne suis pas de ces élus qui s'accommodent de petits arrangements". Il estime donc que "la volonté de casser le consensus" vient plutôt de Paul Vergès "qui a fait l'acquisition dans les coulisses de 5 actions de la compagnie aérienne afin de pouvoir se maintenir au sein du conseil de surveillance et de poursuivre jusqu'en 2014 son mandat de président" de cette structure.

Didier Robert dit ne pas s'être opposé au renvoi de l'assemblée générale des actionnaires qui devait avoir lieu ce mardi matin. "Certains avaient besoin de retrouver un niveau sonore un peu plus faible" commente-t-il en faisant allusion à la condamnation par le conseil général de l'éviction de Nassimah Dindar. Il souhaite qu'une nouvelle réunion des actionnaires soit convoquée pour dans "3 à 4 semaines". Il insiste sur le fait que "la Région ne viendra pas contrecarrer" la stratégie économique en cours à Air Austral. Il précise toutefois qu'il n'a pas participé à la détermination de ces orientations stratégiques et il lâche "j'espère que les "sachant" savent vraiment ce qu'ils font et qu'ils iront jusqu'au bout". Il indique aussi qu'il voudrait que des débats soient ouverts sur la place d'Air Austral au sein du dispositif de continuité territoriale et dans la démarche de développement du tourisme. Il réfute une quelconque proximité avec Air Mauritius "mais en tant que président de Région, je dois discuter avec tout le monde" remarque-t-il.

Interrogé en fin de conférence de presse sur la date de signature des accords de Matignon, Didier Robert a déclaré que le retard pris pour ce processus était dû "au calendrier chargé du Premier ministre et aux discussions sur les réajustements" des affectations de crédits.

Il a ensuite commenté "ce n'est pas la date la signature qui est importante, mais le contenu des accords". Il a assuré que le protocole porterait bien sur environ 2 milliards d'euros "comme acté en 2007". Il a aussi renouvelé son engagement de lancer plusieurs chantiers de BTP dès 2011 "même si la Région doit engager ses propres fonds" et de commencer l'aménagement de la nouvelle route du littoral en 2013.

Mahdia Benhamla pour
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