Incendie dans les hauts du sud-ouest

Une nuit de calme relatif

  • Publié le 31 octobre 2011 à 06:20

Au petit jour ce lundi 31 octobre 2011, un départ de feu long de 500 mètres a été repéré par les pompiers dans le rempart de Mafate. C'est le fait notable qui s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi. Ailleurs sur les fronts de l'incendie ravageant les hauts du sud-ouest depuis mardi dernier, cette nuit a été relativement calme. La météo a pour une fois été du côté des pompiers. Le vent était quasiment absent ce qui a empêché des départs de feu secondaire. Chemin Vaudeville dans les hauts de la Chaloupe Saint-Leu, les soldats du feu ont sécurisé toute la nuit les fermes des 26 familles évacuées dimanche par arrêté préfectorale. Aucune construction n'a été touchée. Sur le front sud et est le feu a également été contenu. Près de 2 700 hectares ont déjà été parcourus par les flammes

Chemin Vaudeville à la Chaloupe Saint-Leu, les pompiers ont effectué des patrouilles toute la nuit. Leur objectif était de tout faire pour que le feu n'atteignent pas les fermes. Ils ont réussi. Ils ont traqué la moindre braise, la refroidissant immédiatement pour éviter l'embrasement. Le vent n'a pas joué contre eux, mais les pompiers ont été confrontés à un autre problème : le manque d'eau. Les retenues collinaires situées à proximité soit sont à sec, soit ont brûlé (les flammes ayant consumé les matières plastiques utilisées pour l'étanchéité des bassins). Les soldats du feu ont dû aller se ravitailler plus bas dans le centre du village à près de 10 kilomètres de là.

Les 26 familles d'exploitants agricoles de la zone évacués dimanche soir sur ordre du préfet, ont mis leur bétail en sécurité plus bas dans le chemin ou ont ouvert les enclos pour permettre aux animaux de s'enfuir en cas de danger. Ils ont ensuite passé la nuit dans leurs habitations principales dans le village ou chez des proches. Dès le lever du jour, les agriculteurs ont commencé à se rendre sur leur exploitation pour s'assurer que qu'il n'y pas de dégâts. Le préfet avait décidé de faire évacuer les chemins Vaudeville et Tamarins afin de "permettre aux sapeurs-pompiers, si le feu atteint cette zone, de se concentrer sur la défense des bâtiments".

Ce lundi matin, comme tous les matins depuis 7 jours, une reconnaissance aérienne a été effectuée afin de déterminer avec précision toute la zone de feu. Un départ de feu long de 500 mètres a ainsi été repéré dans le rempart de Mafate. Deux hélicoptères bombardiers d'eau ont été envoyé sur place.

À la suite de l'arrivée des 172 personnels métropolitains supplémentaires, 424 personnels étaient engagés face au feu ce dimanche. 350 personnels (pompiers, ONF, armée, agents de communes et employés d'associations) étaient eux engagés en soutien opérationnel. Ce lundi, plus de 800 personnes seront sur le front, annonce la préfecture.

Le recours au Dash 8, l'avion bombardier d'eau est par contre toujours jugé inapproprié par le préfet. Il est soutenu par l'officier commandant les pompiers, arrivés en renfort. Il a souligné que le recours à ce type serait inefficace sur ce type de sinistre. Une affirmation qui ne satisfait pas Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul. Avec, notamment, les maires de Saint, Leu, Thierry Robert, et de Saint-Louis, Claude Hoarau, elle estime que les moyens dégagés par l'État pour lutter contre le feu ne sont pas à la mesure de l'ampleur du sinistre.

Environ 50 gendarmes assurent par ailleurs le contrôle de la zone et l'enquête judiciaire. L'origine criminelle de ce gigantesque incendie ne fait en effet aucun doute. "Actuellement il y a quelqu'un chez lui qui regarde un spectacle effrayant pour l'environnement et par les frais qu'il engendre" a souligné le préfet Michel Lalande ce dimanche. Les auteurs de ces faits encourent 15 ans de prison.

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