Visite ministérielle

Roselyne Bachelot en lutte contre les violences intrafamiliales

  • Publié le 30 janvier 2012 à 19:45

Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, s'est rendue ce lundi 30 janvier 2012 au Cevif (collectif pour l'élimination des violences intrafamiliales) à Saint-Denis. L'occasion pour elle de discuter avec des victimes de violences, mais aussi de faire un état des lieux sur l'avancée de la lutte pour éradiquer le fléau sur l'île. Si la ministre reconnaît que de gros efforts sont fournis, elle souligne tout de même que La Réunion reste l'un des départements les plus touchés par les violences au sein des foyers. Roselyne Bachelot se dit "disposée à trouver des financements pour améliorer la situation" à La Réunion. Ainsi, deux nouvelles assistantes sociales devraient prendre place pour accueillir les victimes dans les commissariats et les brigades de l'île et un accent particulier sera mis sur le renforcement de la sensibilisation auprès des jeunes.

C'est autour d'une table ronde avec les principaux acteurs engagés dans la lutte contre les violences intrafamiliales que Roselyne Bachelot a passé une partie de son après-midi ce lundi 30 janvier 2012. En présence du préfet Michel Lalande, de la présidente du conseil général Nassimah Dindar, de la présidente du Cevif Thérèse Baillif, ainsi que des représentants de la victimologie, de la gendarmerie et de la police, un état des lieux des moyens de lutte contre les violences intrafamiliales a été dressé à Roselyne Bachelot.

"L'élimination des violences intrafamiliales est un combat qui me tient à c?ur. J'ai pu discuter avec des femmes qui ont souffert de la violence de leur conjoint, et je suis extrêmement émue par ces témoignages", déclare Roselyne Bachelot en préambule de la table ronde. Sa visite dans l'île s'inscrit dans un contexte particulier, alors que l'année 2011 a vu six femmes périr sous les coups de leur compagnon, et que ce week-end, un bébé a perdu la vie, tué par son père alors qu'il se disputait avec la mère de son enfant.

"Bouleversée" par ce dernier drame, Roselyne Bachelot a également souligné que La Réunion était l'un des départements où le taux des violences faites aux femmes est important.

Cependant, la ministre n'est pas découragée, et insiste sur le fait que "chacun doit se mobiliser pour lutter contre ce fléau". Elle a d'ailleurs félicité les efforts fournis dans le département pour éradiquer les violences. "Bravo pour le travail effectué et l'avancement des dispositifs", dira-t-elle aux acteurs présents ce lundi après-midi.

Elle a aussi salué le travail des deux assistantes sociales qui interviennent dans les commissariats et les brigades de l'île auprès des victimes depuis un an. A la demande d'étendre ce dispositif d'écoute avec la présence d'une assistante sociale dans chacune des quatre régions de l'île (sud, nord, ouest et est), la ministre a accueilli l'idée favorablement. "Je suis disposée à trouver des financements pour permettre d'embaucher deux nouvelles assistantes sociales afin de couvrir le territoire plus facilement", explique-t-elle.

Concernant la sensibilisation sur la problématique des violences intrafamiliales, Roselyne Bachelot a souligné qu'à "La Réunion, comme ailleurs, il est nécessaire de promouvoir des campagnes d'informations". "Discuter de la violence avec les plus jeunes est obligatoire pour leur expliquer où sont les limites", précise-t-elle. Dans ce sens, il est prévu de créer une instance de coordination des actions, et de mettre en place des nouveaux contrats uniques d'insertion de 7 heures dans les collèges et les lycées. Il a même été proposé que des victimes de violences viennent livrer leurs témoignages auprès des élèves.

Thérèse Baillif, présidente du Cevif, estime qu'il faut encore réfléchir sur cette dernière proposition. "Les victimes sont encore fragilisées et ont du mal à parler de leur calvaire, de leur souffrance, ça prend beaucoup de temps avant qu'elles puissent se livrer", explique-t-elle. Elle se dit tout de même "satisfaite" des propositions qui ont été émises. "Ce sont des choses qu'on demande depuis longtemps, il est important d'intervenir dès le plus jeune âge pour éviter les violences", explique-t-elle. Elle reste quand même lucide : "Nous avons encore besoin de travailler. On sait très bien que le problème ne va pas se régler rapidement, nous espérons simplement qu'il y ait moins de décès liés à la violence".

Roselyne Bachelot poursuit sa visite dans l'île ce mardi 31 janvier 2012. Elle sera à Trois Bassins en matinée pour faire un état des lieux de l'économie sociale et solidaire, et visitera l'EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Saint-Denis entre autres.

Samia Omarjee pour
guest
0 Commentaires