Transporteurs - Grogne contre les prix des carburants

Pas de blocages de routes

  • Publié le 12 février 2012 à 20:10

L'intersyndicale des professionnels de la route (IPR) a suspendu son mot d'ordre de grève et son appel à la manifestation pour ce lundi matin 13 février 2012. Cette décision a été prise ce dimanche après-midi, officiellement en raison des risques de mauvais temps que pourrait générer Giovanna. Officieusement, ce sont les dissensions entre transporteurs et la fermeté manifestée par le préfet mettant en garde contre d'éventuels blocages de routes, qui ont conduit certains leaders de l'IPR à faire marche arrière.

L'IPR s'est réunie longuement ce dimanche après-midi. Si certains membres étaient pour le maintien de l'appel au blocage, d'autres - parmi les plus imminents -, ont fait preuve de beaucoup moins de détermination. D'abord parce que le préfet Michel Lalande a clairement fait savoir qu'il verrait d'un mauvais ?il une paralysie du trafic routier. Ensuite parce que le rapport de force entre l'IPR et le collectif de défense des transporteurs, opposé à la grève, n'est pas à l'avantage de l'intersyndicale.

"S'ils veulent bloquer les routes, nous on les bloquera, chacun prendra ses responsabilités" n'a pas hésité à lâcher Armand Mouniata, président du collectif, vendredi soir au conseil régional. Un clash venait d'avoir lieu entre sa structure et l'intersyndicale. Une délégation de l'IPR devait rencontrer des élus du conseil régional pour discuter des modalités d'attribution du fonds de financement pour la baisse des carburants à destination des professionnels de la route. Armand Mouniata, et Franck Legros, président de la Capeb (confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), se sont invités à la réunion.
À la grande colère de la délégation de l'IPR, menée par Jean-Bernard Caroupaye, qui a immédiatement quitté la salle de réunion.

"La Région n'a pas respecté la feuille de route. Nous étions les seuls à être invités. La donne du jeu a changé, nous ne pouvons pas l'accepter. Chacun maintenant doit prendre ses responsabilités. La Région est un fauteur de trouble" lançait-il en quittant le conseil régional. Quelques instants plus tard, l'IPR appelait à la grève et à la manifestation dès lundi matin. Pour sa part, Armand Mouniata expliquait plus sereinement sa présence à la Région en notant : "Nous sommes aussi des professionnels de la route. Nous demandons aussi à être reçus parce que cette réunion nous concerne".

C'est parce qu'il reproche au collectif de ne pas avoir participé à l'opération escargot menée lundi dernier, que Jean-Bernard Caroupaye n'a pas accepté qu'Armand Mouniata assiste à la réunion. Dans les rangs des transporteurs, il se dit que c'est essentiellement une bataille d'hommes pour le leadership sur le mouvement des professionnels de la route qui est à l'origine de ce clash.

L'intersyndicale a finalement fait marche arrière. Il n'y aura pas de blocage de route. Reste à savoir si l'excuse du mauvais temps sera jugée crédible par la population. Pour sa part, Jean-Hugues Ratenon, de l'alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP), maintient son appel à tous les automobilistes de "ralentir, voire d'arrêter sa voiture" ce mardi après-midi lors de la réunion sur la possibilité de baisser de 25 centimes le prix du litre de carburant pour tous les usagers. L'ARCP et l'association Momon papa lé la appellent aussi la population à se rassembler devant le siège de la Deal (direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement) à Saint-Denis où doit se tenir cette réunion.

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