Dans l'attente d'une baisse des prix de 40 produits

La nuit de ce dimanche 26 février 2012 a été relativement calme. Dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis et au Port, aucun incident notable n'a été signalé. Dans le Sud de l'île, de brefs affrontements ont toutefois eu lieu, plus précisément à Saint-Louis. La tension est montée, quand une cinquantaine de jeunes a commencé à en découdre avec les forces de l'ordre. Des manifestants qui ont ensuite été dispersés. Comme la veille, les exactions ont été moins intenses. Ce lundi les négociations se poursuivent pour établir la liste des 40 produits de première nécessité, dont les prix baisseront ou seront gelés. Les producteurs locaux ont déjà annoncé qu'ils ne pourront pas descendre leurs prix sans mettre en danger leurs entreprises

Les habitants du quartier du Chaudron à Saint-Denis et du Port ont pu passer une nouvelle nuit tranquille ce dimanche. Après quatre nuits animées par d'intenses échauffourées, le calme revient peu à peu. Il n'y a pas eu d'incident. Il faut dire que les forces de l'ordre étaient fortement mobilisées.

Mais c'est dans le Sud de l'île que les exactions se sont concentrées. Des exactions certes moins intenses. Dans le quartier du Gol, à Saint-Louis, au niveau du magasin Leclerc, une cinquantaine de jeunes ont tenté d'en découdre avec les forces de l'ordre. Selon le même schéma des nuits précédentes, quelques galets et cocktails Molotov ont été échangés contre des grenades lacrymogènes. Les manifestants ont ensuite été dispersés.

Au Tampon, la tension était palpable. Suite aux débordements de la veille, les effectifs des forces de l'ordre ont été renforcés. En effet, dans la nuit de samedi à dimanche, des émeutiers avaient joué au jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre dans le quartier de la Châtoire. Un hélicoptère était intervenu en renfort. Un fait inhabituel pour une ville d'ordinaire calme.

Pour la première fois également mais à Petite-Ile, des personnes ont essayé de dresser des barricades au rond-point de la Croisée. Elles ont été aussitôt dégagées par les forces de l'ordre. La ville de Saint-Pierre, elle, n'a connu aucun débordement.

Dans le reste de l'île, la tension est également retombée d'un cran cette nuit. Sans parler de retour à la normale, la situation semble revenir tout doucement sous contrôle. Ce calme relatif tranche avec les véritables scènes de guérilla urbaine qui se sont jouées dans la nuit de mercredi à jeudi.

Les heurts avaient alors atteint leur paroxysme, notamment dans le quartier du Chaudron, où plus de 200 émeutiers, des jeunes en majorité, s'étaient opposés frontalement aux forces de l'ordre à proximité de la grande surface Jumbo Score. Une flambée de violences également observée vendredi à Saint-Pierre. À proximité du rond-point des Casernes, une concession automobile, un magasin de téléphonie mobile, une station service et une grande surface Leclerc avaient été vandalisés. Des exactions peu habituelles auxquelles les Saint-Pierrois avaient été livrés.


Par ailleurs, les négociations se poursuivent ce lundi pour établir la liste des 40 produits de première nécessité, dont les prix baisseront ou seront gelés. La liste, sera annoncée ce mardi. Les produits laitiers, la viande, les légumes seraient concernés par cette baisse ou ce gel. Les producteurs locaux ont déjà annoncé qu'ils ne pourront pas descendre leurs prix sans mettre en danger leurs entreprises.

Cette mesure avait été annoncée par le préfet Michel Lalande à l'issue d'une table ronde en préfecture sur le prix des carburants et sur le thème de la vie chère. D'autres mesures, telles que la baisse du prix de la bouteille de gaz à 15 euros et la baisse du prix du carburant à la pompe de moins 8 centimes sur l'essence et le gazole dès le 1er mars, ont résulté de cette réunion.

Ces dernières ont déçu une population qui avait placé de grandes espérances dans cette table ronde. Les Réunionnais n'avaient d'ailleurs pas hésité à crier leur mécontentement.

À noter que dans le prolongement de la table ronde, des rencontres ont eu lieu durant ce week-end avec des représentants du monde économique, de l'observatoire des prix et des associations de consommateurs, des collectivités et des pétroliers.

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