Gilbert Annette répond à Didier Robert

"La Région n'a pas fait ce qu'elle aurait dû faire"

  • Publié le 28 mars 2013 à 18:57

Ce mercredi 27 mars 2013, lors d'un point d'étape sur la nouvelle route du littoral, Didier Robert, président du conseil régional, a critiqué le retard pris sur le projet d'aménagement de l'entrée ouest de Saint-Denis. Un retard d'autant plus inquiétant, avait-il noté, que si le projet n'est pas finalisé d'ici septembre, il échapperait au programme de financement européen du FEDER, valable pour la période 2014-2020. Interrogé par Imaz Press Réunion ce jeudi, Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, estime que la collectivité régionale inverse les responsabilités. "Le problème de cette entrée ouest aurait dû être posé d'emblée dans la conception même du projet route du littoral. La Région n'a pas eu la clairvoyance de le faire et s'alarme aujourd'hui", déclare-t-il. Par ailleurs, sur le mouvement Le Progrès, dirigé par Patrick Lebreton, le maire de Saint-Denis refuse toute polémique, sous peine d'envenimer la situation. "Je me bats pour faire de Saint-Denis, une grande capitale moderne et solidaire. Patrick Lebreton ne m'intéresse pas", lâche-t-il, toutefois.

* Lors de son point d’étape sur la nouvelle route du littoral, Didier Robert a vivement déploré le retard pris sur l’aménagement de l’entrée ouest de Saint-Denis. Que lui répondez-vous ?

Ce projet d’aménagement, que nous avons impulsé, est un tracé qui relève de la compétence de La Région. Il s’agit en effet de route nationale. Je ne veux pas polémiquer mais le problème de cette entrée ouest aurait dû être posé d’emblée dans la conception même du projet route du littoral, quand la collectivité régionale s’est saisie du dossier. D’autant que nous avons intégré à notre groupement, qui comprend l’État, la Cinor, la Région, le Département et la mairie de Saint-Denis,  Dominique Fournel, en charge à La Région du dossier de la nouvelle route du littoral et élu de la ville. Il connaît très bien ce dossier.

* Pourquoi donc ce projet de nouvelle entrée ouest n’a pas été intégré ?

La Région n’a pas eu la volonté, ni la clairvoyance de faire ce qu’elle aurait du faire. Il s’agit d’une route nationale et elle est compétente. Nous avons vu les choses traîner et avons donc pris de l’initiative. Nous avons alors noué des contacts, sollicité l’État pour constituer un groupement afin de lancer ce projet par une étude. À partir de là, nous avons mis en place toutes les procédures, les démarches qui doivent nous amener à définir le projet, choisir entre différentes formules, avoir une idée du financement et, bien sûr, travailler sur le financement du projet qui est essentiel, avec l’idée que le coût de la partie routière doit être supporté par la Région. Nous acceptons la responsabilité de prendre en charge les aménagements urbains attenant à cette route.

* Comment expliquez-vous alors ce positionnement de la collectivité régionale ?

La polémique fait partie du jeu politicien. Aujourd’hui, alors que le conseil régional avance sur le projet de la nouvelle route du littoral, elle s’alarme de l’entrée ouest alors qu’elle aurait dû le faire avant et qu’elle est dans des délais courts. Les fonds européens doivent être bouclés avant fin 2013. Mais nous, nous pensons être dans les temps. Ce projet s’inscrit dans une démarche de déplacement. Il s’agit aussi des transports en commun et de toutes les formules de déplacements doux.

* La Région parle également de projet d’aménagement qui aurait dû être déposé en mai 2012. Or cela n’a pas été fait…

Je ne vois pas de quoi elle parle. De notre côté, les études ont démarré en janvier. Nous avons le calendrier. C’est peut-être un calendrier théorique qu’avait la Région. Elle inverse les responsabilités à travers ses déclarations. Ce qui n’est pas correct car elle devrait nous remercier de l’avoir sensibilisé et impliqué dans ce projet. Si nous n’avions pas pris cette initiative, elle aurait découvert, un peu tardivement, que sa route débouchait sur un goulot d’étranglement. Nous, nous ne sommes pas dans ce jeu de "ce n’est pas nous, ce n’est pas moi" mais dans le fait qu’il faut trouver le bon projet.

* Qu’en est-il exactement de la réalisation de celle nouvelle entrée ouest aujourd’hui ?

Nous sommes dans une étude pour l’instant. Cette dernière va déboucher sur des propositions. Une de ces propositions sera arrêtée et adossée à un chiffrage approximatif du coût. Nous allons juste arbitrer et choisir une solution. Et à ce moment là, la Région pourra instruire un dossier pour les fonds européens. Pour notre part, nous irons plaider auprès des instances gouvernementales.

* Quand sera-t-elle enfin livrée ?

Je n’ai pas de date précise. Ma date butoir est la fin des travaux de la route du littoral en 2020. Cette entrée ouest doit être terminée avant, au pire en même temps, mais pas après.

* Pourtant, en 2011, lors la signature de la convention d’études entre l’État, la Cinor, la Région, le Département et la mairie de Saint-Denis pour la réalisation de ce projet, vous avez déclaré qu’il était urgent de mettre en place ce projet…

L’urgence, c’est la route du littoral qui la conditionne. Sinon on peut continuer comme maintenant où cela fonctionne mais n’est pas satisfaisant. C’est urgent, bien sûr, mais cela aurait dû être pris en considération par la Région.

* Didier Robert vous a adressé un courrier. Allez-vous lui répondre ?

Je lui répondrai au mois de juin quand j’aurai les réponses de l’étude. Je ne suis pas dans la polémique. J’ai autre chose à faire.

* Par ailleurs, que pensez-vous du mouvement Progrès fondé par Patrick Lebreton ?

Je ne veux ni envenimer la situation, ni polémiquer. Les Réunionnais souffrent. Les Français sont en grande difficulté. Le gouvernement est à la peine. Je suis socialiste et je gère une grande ville, qui connaît aussi des difficultés. Je suis concentré là dessus et je n’ai pas à gérer l’humeur de tel ou tel camarade. D’autant que je pense que les choses vont se calmer.

* Pourtant, sans vraiment vous citer, les membres fondateurs du Progrès n’ont pas été tendres avec vous…

Cela me fait ni chaud, ni froid. Moi, je me bats pour faire de Saint-Denis, une grande capitale moderne et solidaire. Patrick Lebreton ne m’intéresse pas. Pour sa part, Philippe Leconstant a le bon ton et est l’homme de la situation. Il appartient au parti socialiste et à Harlem Désir de faire respecter les statuts.

* La scission est-elle définitive entre les socialistes du Nord et du Sud ?

Je n’ai aucun commentaire à faire. Chacun assume ses responsabilités.

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