Syndicat mixte de l'aéroport de Pierrefonds

Chicaneries au conseil d'administration

  • Publié le 26 avril 2013 à 17:10

A la veille d'un conseil d'administration (C.A.) d'importance, il était question de voter, ce vendredi, le budget de la structure, et de décider de la succession de feu Roland Hoarau, président dudit C.A., Michel Fontaine, président de la CIVIS et maire de Saint-Pierre, a jeté un pavé dans la mare en publiant un communiqué d'humeur, signé pour les six maires de la CIVIS (Avirons, Etang-Salé, Cilaos, Saint-Louis, Saint-Pierre, Petite-Ile), dans lequel il fait état d'un désaccord survenu entre la dite communauté et la Région Réunion, s'agissant du prétendant à la présidence. Il apparaît ainsi que la CIVIS avait décidé, à l'unanimité - comme il se doit - de soutenir la candidature de Marc-André Hoarau, élu saint-louisien, à l'ADN politique plutôt marqué à droite et au centre, néanmoins partie prenante de la majorité de Claude Hoarau. Las, la Région, présidée par Didier Robert n'aurait pas agréé cette candidature. En conséquence de quoi, les élus de la CIVIS ont décidé de ne présenter personne et n'ont pas eu à s'abstenir de voter pour l'élection du président, car elle a été tout bonnement reportée.

Pas question néanmoins d'aller au clash, les élus de la CIVIS, qui pèse 45% du syndicat mixte, n'ont suscité aucune manœuvre contre d'hypothètiques candidatures et ils ont voté le budget qui est chose sérieuse. D'autant que faute de le faire, la Chambre régionale des comptes et donc l'Etat auraient pris les manettes… Le Syndicat mixte de l’aéroport de Pierrefonds ne sera donc pas bloqué par une crise interne, il s'est doté doté d'un budget en attendant un nouveau président, faute d'élection. L'actuel intérimaire, Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, commune membre de la CASUD aurait pu assumer sa mission jusqu'au renouvellement des élus prévu en 2014 suite aux prochaines municipales. Mais de toute évidence il n'y tient pas, et le job qui lui a été providentiellement confié par le premier ministre, en matière d'Emploi ultramarin, lui offre un prétexte honorable pour sortir du jeu, en tout bien tout honneur.

Du côté de la pyramide inversée, qui n'a pas vraiment la main sur cette élection, face  aux représentations combinées de la CIVIS et du Conseil général, il paraît évident que la candidature de David Lorion aurait été bien perçue… Successeur de Roland Hoarau au sein du syndicat mixte, l'homme présentait l'avantage d'être tout à la fois vice-président du Conseil régional en charge des questions économiques, proche de Michel Fontaine et porteur d'une réelle vision du développement de Pierrefonds. Mais l'intéressé a lui-même décliné toute velléité en la matière. De même que Yolaine Costes. En l'état actuel du rapport de forces, il leur serait d'ailleurs impossible d'agir autrement.
 
Enfin, pour rester sur la trame politique, les uns disent que la CIVIS, préférerait  rassurer les propriétaires de terres riverains de l'emprise de l'aéroport, en tempérant toute perspective de développement à court terme, avant 2014 en tout cas ; d'autres suggèrent avec un brin de machiavélisme que certains membres de la CIVIS verraient d'un bon œil, d'impliquer avec Marc-André Hoarau, un colistier de Claude Hoarau, dont la commune est sous tutelle, dans d'autres déboires budgétaires avec ceux du syndicat mixte. D'autres encore, déduisent de l'opposition régionale au candide Marc-André Hoarau, la volonté de soutenir le principal opposant à Claude Hoarau, Cyrille Hamilcaro qui risque fort de se retrouver impécunieux du fait de l'amende qui lui a été infligée et de la perte de ses mandats électifs… S'il n'aboutit pas en cassation.
 
Ces considérations politiciennes dénoncées par tous, étant évacuées, au-delà de la situation économique difficile de la plateforme aéroportuaire, touchée de plein fouet par la réduction du trafic aérien et la nécessité de mener à bien les travaux d'allongement de la piste, il semble évident qu'en sus de la simple présidence du conseil d'administration qui reste à régler, se pose le problème du modèle économique de l'aéroport. Les collectivités, à La Réunion comme en métropole, n'ont pas vocation à gérer de telles structures, quand bien même elles peuvent en être propriétaires. Une fois élu le président nouveau, puis les comptes rééquilibrés, se posera la question de la délégation de service public… Mais c'est une autre histoire.
 
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