
Cela fait maintenant près de deux semaines que les poissons morts s’accumulent sur le littoral ouest sur une zone s’étendant du Cap Lahoussaye à Saint-Leu. Si les premiers résultats des analyses effectuées par l’ARS (Agence régionale de santé) se voulaient rassurants en indiquant que l’eau était "conforme" à la baignade, les décès de poissons n’ont pas cessé pour autant.
Une nouvelle réunion s’est tenue ce vendredi 28 mars 2014 entre les services de l’Etat (DEAL, DAAF, DMSOI), l’ARS , le CROSS et les représentants des villes de Saint-Paul, de Trois-Bassins et de Saint-Leu. D’autres analyses ont été effectuées, dont les résultats devraient être connus "dans les tout prochains jours", selon la préfecture.
Mais les analyses des échantillons de poissons morts ont déjà apporté un premier élément. D’après la préfecture, les autopsies réalisées en laboratoire en métropole ont permis d’identifier la présence d’un germe bactérien nommé "Streptococcus iniae".
Une bactérie assez fréquente dans le monde tempéré et tropical et déjà responsable de décès de poissons à La Réunion, comme le rappelle la préfecture : "Au début des années 2000, puis en 2002, un phénomène de mortalité massive est survenu sur les côtes ouest de La Réunion. Pendant cet épisode, environ 70 espèces de poissons avaient été touchées sur une période de 2 mois et sur divers secteurs. Des espèces inféodées au lagon et en profondeur avaient été concernées. La même bactérie avait été alors identifiée : Streptococcus iniae."
"Ces bactéries causent des infections septicémiques chez les poissons. La contamination semble se faire par colonisation de la surface cutanée des poissons", poursuit la préfecture, qui explique : "Extérieurement et lorsque le poisson est moribond (ou vient de mourir), les premiers signes d’aide à la décision pour diagnostiquer cette pathologie sont assez remarquables : une léthargie (nage "indolente"), une coloration foncée, des hémorragies au niveau de la base des nageoires pectorales (parfois une exophtalmie et une opacité cornéenne)."
Selon elle, la présence de conditions environnementales "non optimales" pourraient contribuer à l’émergence de ces pathologies morbides, notamment : baisse du taux d'oxygène dans l'eau, niveau élevé en nutriments (azote, phosphore), température élevée.
La préfecture ajoute pour conclure que "les infections par Streptococcus iniae chez l’homme sont rares" : "Seuls quelques cas ont été recensés dans la littérature internationale. Le principal risque résulte de la manipulation de poissons infectés. Les lésions de la peau constituent un facteur de risque supplémentaire."
Aussi recommande-t-elle toujours de ne pas toucher à mains nues les poissons morts et affaiblis et de ne pas les consommer ; mais aussi de cuire longuement les poissons pêchés vivants le long des plages du littoral ouest.
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