Une cellule de veille des risques psycho-sociaux doit être mise en place

Policiers en souffrance au service du renseignement

  • Publié le 26 juin 2014 à 05:00

À la suite de la demande de plusieurs policiers du SDRT (service départemental du renseignement territorial, l'ex-SDIG) se plaignant de "souffrances au travail", la dernière réunion du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), ce lundi 23 juin 2014, a vu le syndicats Unité SGP-FO réclamer la mise en place d'une cellule de veille des risques psycho-sociaux. Celle-ci doit se tenir début juillet. Malgré les annonces récentes d'effectifs supplémentaires par le ministère de l'Intérieur, ce fait rare témoigne du mal-être grandissant au sein de la police réunionnaise, entre manque de moyens, politique du chiffre et pression hiérarchique.

Depuis la visite du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à La Réunion, ce vendredi 20 juin 2014, les annonces s’enchaînent pour renforcer les effectifs policiers sur l’île. Au total, 52 fonctionnaires supplémentaires sont attendus à partir du 1er septembre prochain. Pas de quoi toutefois satisfaire complètement certains syndicats, à l’image d’Alliance Réunion, demandant "un effort supplémentaire" et soulignant que "La Réunion est chaque année un peu plus asphyxiée par l’érosion des effectifs".

C’est que le malaise demeure bien prégnant au sein de la police locale. En témoigne la situation du SDRT (service départemental du renseignement territorial) – l’ex-SDIG (service départemental de l’information général) –, qui compte une vingtaine de fonctionnaires basés à La Montagne (Saint-Denis). Parmi ces agents, plusieurs se plaignent de "souffrances au travail" et de "mauvaises conditions de management" de la part de leurs supérieurs. Au point que lors du dernier CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), le syndicat Unité SGP-FO a demandé la mise en place d’une cellule de veille des risques psycho-sociaux. 

Cette cellule est composée de membres de la direction départementale de la sécurité publique, ainsi que de représentants du corps médical et des syndicats. "Elle doit se réunir début juillet pour établir s’il existe bien des risques psycho-sociaux au sein du service", explique Gilles Clain, secrétaire départemental d’Unité SGP-FO.

La saisie d’une cellule de veille des risques psycho-sociaux n’est pas anodine, notamment dans la police. Si elle devra déterminer la nature exacte des problèmes rencontrés par les agents du SDRT, cela témoigne du mal-être existant depuis plusieurs mois au sein de ce service. "Ce qui est sûr, c’est que les collègues souffrent. Il est clair qu’une certaine hiérarchie met la pression aux agents de différentes manières et qu’on leur en demande de plus en plus avec de moins en moins d’effectifs", témoigne-t-on dans le milieu policier.

L’exemple du service de renseignement est symptomatique du climat délétère régnant au sein de la police réunionnaise depuis plusieurs mois maintenant. Le 22 janvier dernier, une cinquantaine de policiers s’étaient déjà rassemblés devant le commissariat Malartic de Saint-Denis pour dénoncer "le manque de moyens humains et matériels", mais aussi "la politique du chiffre" et la "pression hiérarchique".

Cette colère avait ensuite trouvé une nouvelle illustration lors de l’affaire des fonctionnaires de la BAC du Port mis en cause dans le tir de projectile ayant coûté un œil à un adolescent. Le 19 février, une vingtaine de policiers s’étaient ainsi rendus devant le palais de justice de Saint-Denis par solidarité avec leurs collègues, dénonçant une nouvelle fois l’abandon et le manque de soutien de leur hiérarchie.

Concernant le SDRT, "nous avons alerté l’administration et nous veillerons à ce qu’une solution soit trouvée", assure Gilles Clain. Début juillet, la cellule de veille des risques psycho-sociaux devrait être présidée par la directrice départementale de la sécurité publique, Pierrette Gunther-Saës, avant que celle-ci ne quitte La Réunion pour rejoindre Strasbourg où elle sera chargée de mission auprès du Parlement européen. À charge ensuite à son successeur de prendre à bras-le-corps tous ces problèmes internes.

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4 Commentaires
dede
dede
9 ans

Que fait Hollande est son Ministre c 'est la population qui trime avec cette violence la corruption dénoncer "le manque de moyens humains et matériels", mais aussi "la politique du chiffre" et la "pression hiérarchique incroyable si cela continu ces le ko total
JUSTICE POLICE ETC TOUT LES SERVICES SON MALADE

Alain Astouric
Alain Astouric
9 ans

C'est pourtant simple !
Il existe une liste des causes de non-qualité de vie au travail et aussi une formation à la Conduite des hommes (Encadrer une équipe) qui pourrait résoudre bien des problèmes.
On les trouvent sur "meslivres2.com" à cette adresse http://astouric.icioula.org/

Citoyens observateurs
Citoyens observateurs
9 ans

Pauvres chéris! En tous cas ce n'est pas à St-Pierre qu'on les vois se fatiguer! Nous les plaindrons quand on aura le temps....

bobby, depuis son mobile
bobby, depuis son mobile
9 ans

A force de frequenter la misere des quartiers et les problemes sociaux ces policiers ont les memes problemes que toute la population.