
En raison de sa fonction de magistrat, trois juges d'instruction - dont le doyen Jean-Pierre Niel - ont été désignés pour instruire l'affaire. Ces derniers avaient demandé la remise en liberté de Hakim Karki et son placement sous contrôle judiciaire. Pour sa part, le parquet avait requis la mise en détention provisoire. La juge des libertés et de la détention a suivi les réquisitions et mis le magistrat sous écrous.
Cette décision a surpris Nicolas Normand, avocat du prévenu : "Je suis très étonné par la mise en détention de M. Karki alors que les trois juges d'instruction avaient demandé sa mise sous contrôle judiciaire." "Mettre un juge en prison ce n'est pas anodin", a relevé le défenseur du magistat mahorais.
Vers un dépaysement du dossier
Après la mise en détention du juge, Emmnuelle Barre, procureur adjointe, a rendu public un communiqué dans lequel elle indique qu'à "l’issue de l’audition de la victime et d’un examen médical qui a relevé des traces de violences récentes, plusieurs témoins ont été entendus."
Les faits présumés remontent à la nuit de mardi à mercredi. Après un diner dans un restaurant de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, Hakim Karki est rentré chez lui en compagnie de la plaignante, qui affirme que le magistrat l'a ensuite violée. Dans son communiqué la procureur adjointe souligne que "M. Karki, sur lequel ont été constatées de multiples traces de violences et notamment des griffures, reconnait l’existence de relations sexuelles empreintes de violences, selon lui, demandées par la plaignante". Cette version des faits "est formellement contestée par la victime" souligne Emmanuelle Barre.
La procureur adjointe a aussi annoncé que "compte tenu des fonctions exercées par M. Karki dans le ressort de la Cour d’appel de Saint-Denis, le procureur général a, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice et par souci d’impartialité, sollicité dès ce jour le dessaisissement du tribunal de grande instance de Saint-Denis au profit d’une autre juridiction". Cette demande de "dépaysement" devrait être rapidement acceptée et c'est donc en métropole que sera instruite la suite de l'affaire.
Mayotte est toujorus sous le choc
Dès le dépôt de plainte de la jeune femme, le procureur de Mayotte, Joël Garrigue, s'était lui-même dessaisi de l'enquête, le mis en cause étant magistrat dans la même juridiction que lui. Les investigations ont donc été confiées au parquet de Saint-Denis. Trois policiers de la sureté urbaine de La Réunion ont ensuite spécialement fait le voyage à Mayotte pour interroger le juge. Ils ont également entendu la plaignante qui a quitté Mayotte dimanche soir sans être confronté à son agresseur présumé.
Cette affaire a laissé Mayotte sous le choc. Souvent surnommé "le chevalier blanc" de la justice, Hakim Karki instruisait plusieurs dossiers très sensibles. Ainsi il était notamment chargé de l’instruction de l’affaire Roukia, du nom d'une jeune fille morte d'une ouverdose en 2011. Ce dossier à multiples rebondissements met en cause des membres des forces de l'ordre appartenant au groupe d’intervention régional (GIR) dans une affaire de trafic de drogue entre Mayotte et les Comores. Plusieurs tentatives pour tenter de dessaisir Hakim Karki de ces dossiers n'ont pas abouti.
À noter que le 16 juin dernier, le magistrat avait été convoqué par le premier président de la cour d'appel de Saint-Denis afin de s'expliquer suite à une plainte d'un avocat l'accusant de "propos déplacés lors d'une audition." Du coup à Mayotte certains observateurs n'hésitent pas à parler d'un complot visant à écarter définitivement un personnage jugé génant. Pour sa part, dans son communiqué, le parquet de Saint-Denis "rappelle qu’à ce stade de la procédure, M. Hakim Karki bénéficie, comme toute personne mise en examen, de la présomption d’innocence".
Ouissem Gombra pour www.ipreunion.com
13 Commentaire(s)
Ce serait bien que les journalistes fassent leur travail. Du reste on devra tous passez à la caisse pour les saloperies faites et bravo pour cette détention! Continuez bien comme ça!
Et aussi un nouveau "J’accuse" à la Emile Zola ?
La vérité et la justice contre l’honneur de Sa sainte-mère l’armée et ses filles.
Là est probablement le lien entre les affaires, on ne peut donc exclure aucune hypothèse. Concernant le libre consentement, les militaires qui ne sont donc plus des civils, sont très mal placés pour parler du libre consentement dans l’armée ou dans ses filiales.
Dans cette présente affaire, la plaignante métropolitaine aurait-elle donc une notion erronée du libre consentement ?
Compte tenu que, par exemple, dans l’affaire Véronique Courjault appelée "affaire des bébés congelés », une femme atteinte d’un déni de grossesse a assassiné ses enfants. Elle a été condamnée aux Assises à huit ans de prison.
Enfin, porter de graves accusations mensongères à l'encontre du juge HAKIM KARKI, s'apparenterait à un grave outrage à magistrat et à de la calomnie.
La justice des hommes parviendra-t-elle à démêler le vrai du faux ???...
Beaucoup d'intérêts semblent en jeu.
Les citoyens ont besoin de connaitre la "vrai" vérité.
Sinon la justice sera toujours faillible à nos yeux....
Les auteures de La guerre invisible, Leïla Miñano et Julia Pascual, donnent une voix à toutes ces femmes militaires victimes de violences sexuelles, qui n’ont pas pu faire l’entendre.
Des témoignages pour que cesse le silence insupportable de « la grande muette républicaine ». Même pratiques non-civiles ou incivilisées dans l'UE et dans l'OTAN :
- Allemagne : une femme sur deux se déclare victime de harcèlement sexuel (2011) ;
- Australie : 2 400 plaintes enregistrées fin 2013 ;
- USA : en 2012, le documentaire "The Invisible War" accélère la prise de conscience alors qu’une femme sur trois déclarait avoir été victime d’une forme de violence sexuelle (2010).
Source : http://www.madmoizelle.com/guerre-invisible-viol-armee-235539
qui se cache derrière la justice simple faite vos recherche soyer intelligents bord...
Puis, l'affaire ROUKIA et celle du GIR de MAYOTTE seront-elles vite classées sans suite pénale ?
Enfin, les affaires ROUKIA et GIR de MAYOTTE n'ont pas encore été dépaysées, mais désormais c'est carrément leur juge d'instruction qui se retrouve en incapacité de les instruire !