
Les faits supposés remontent à la nuit du mardi 1er juillet au mercredi 2 juillet et ont été dénoncés par une jeune femme d'une trentaine d'années. Après une soirée passée dans un restaurant de Mamoudzou, Hakim Karki serait rentré chez lui en compagnie de la plaignante. Elle affirme que le magistrat l'a ensuite violée. Selon le parquet "Mr Karki, sur lequel ont été constatées de multiples traces de violences et notamment des griffures, reconnait l’existence de relations sexuelles empreintes de violences, selon lui, demandées par la plaignante". Cette version des faits "est formellement contestée par la victime" souligne la procureure adjointe, Emmanuelle Barre, dans un communiqué publié lundi 7 juillet à la suite de l'incarcération du juge de Mayotte.
L'affaire est instruite à La Réunion car le procureur de Mayotte, Joël Garrigue, s'est dessaisi de l'enquête, le mis en cause étant magistrat dans le même tribunal que lui. Les investigations ont donc été confiées au parquet de Saint-Denis de La Réunion, juridiction dont dépend le tribunal de Mayotte. Hakim Karki a été interrogé samedi de la semaine dernière et mis en garde-à-vue par trois policiers venus spécialement de La Réunion. Il a été transféré à La Réunion lundi matin. Les trois enquêteurs ont également entendue la plaignante mais aucune confrontation n'a été organisée entre elle et Hakim Karki. La jeune femme a quitté Mayotte pour la Métropole dimanche soir
Cette situation a provoqué le mécontentement de plusieurs avocats du barreau de Mayotte. Dans une motion rendue publique ce jeudi à Mamoudzou, ils estiment que des "atteintes graves aux droits de la défense" ont été "perpétrées au cours de cette procédure" et regrettent " la précipitation avec laquelle la décision de déférer le magistrat a été prise, sans une enquête sérieuse et équilibrée", ainsi que de "l’absence", à leur connaissance, "de vérification de la crédibilité des propos de la plaignante".
À noter que le dossier devrait une nouvelle fois être dépaysé puisque "compte tenu des fonctions exercées par Mr Karki dans le ressort de la cour d’appel de Saint –Denis", le procureur général de Saint-Denis a sollicité dès lundi le dessaisissement du tribunal de grande instance de Saint-Denis au profit d’une autre juridiction, a priori en Métropole.
Cette affaire a laissé Mayotte sous le choc. Souvent surnommé "le chevalier blanc" de la justice, Hakim Karki instruisait plusieurs dossiers très sensibles. Ainsi il était notamment chargé de l’instruction de l’affaire Roukia, du nom d'une jeune fille morte d'une ouverdose en 2011. Ce dossier à multiples rebondissements met en cause des membres des forces de l'ordre appartenant au groupe d’intervention régional (GIR) dans une affaire de trafic de drogue entre Mayotte et les Comores. Plusieurs tentatives pour tenter de dessaisir Hakim Karki de ces dossiers n'ont pas abouti.
À noter que le 16 juin dernier, le magistrat avait été convoqué par le premier président de la cour d'appel de Saint-Denis afin de s'expliquer suite à une plainte d'un avocat l'accusant de "propos déplacés lors d'une audition." Du coup à Mayotte certains observateurs n'hésitent pas à parler d'un complot visant à écarter définitivement un personnage jugé génant. Pour sa part, dans son communiqué, le parquet de Saint-Denis "rappelle qu’à ce stade de la procédure, M. Hakim Karki bénéficie, comme toute personne mise en examen, de la présomption d’innocence".
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6 Commentaire(s)
Vote du peuple, la justice au nom du peuple pour le peuple ,Alors il est ou le problème
Il en ressortira blanchi mais le mal est fait. Je ne pensais pas que cela puisse arriver chez nous. J'ai comme le sentiment d'être dans une république bananière. Courage Hakim.
Beaucoup de personnes devraient prendre un peu de recul et reconnaître quelques soient les faits que ces policiers ou gendarmes ne sont pas traité avec équité. Ca pue le règlement de compte d'arrière cours.... C'est aussi pour cette raison que le juge tenait tant à ce dossier, son homologue Réunionnais se serait peut être rendu compte "du flou", "du vide" du règlement de compte....
Si les membres du Gir dans ce dossier, que l'on dit imminent depuis octobre 2013, étaient aussi coupable que la presse l'a fait avalé à l'opinion public; ils seraient depuis longtemps en prison. Aujourd hui on peut lire ici ou là qu'avant d'être juge d'instruction (depuis 2008 environs) ce monsieur travaillait pour les renseignements militaires spécialité "manipulation de l'opinion". En admettant que ces journalistes soient bien informés. Si les membres du Gir sont innocents reconnaissons que l'opinion de la population via le vecteur "presse et média" que cet homme a un réel talent dans l'exercice de son ancienne fonction.
A ce titre, vu les fuites dans la presse, vu la patte blanche que le juge a montré il n'y a que les journalistes qui savent si ce monsieur avait ou non des prédispositions pour le mensonge. Aujourd hui alors que deux versions s'affrontent en âme et conscience leur témoignage pourrait ou non infirmer ou confirmer des soupcons des plus graves.... Si l'homme est un adepte du mensonge (ou oublis maladroit) en avoir connaissance et ne pas le révéler à la justice est quelque part cautionner ses actes. Ca rien que d y penser le matin en se regardant dans la glace ça doit pas être facile à vivre....