Le bailleur social affirme avoir "réorganisé l'entreprise"

Agence nationale de contrôle du logement social : un rapport accablant pour la Sodegis

  • Publié le 2 août 2019 à 06:47
  • Actualisé le 2 août 2019 à 07:03

L'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) a publié ce jeudi 1er août 2019 sur son site internet le rapport concernant l'état des lieux et la gestion de la Société de développement et de gestion d'immobilier social (Sodegis). Implantée dans le sud, l'entreprise compte parmi les principaux bailleurs sociaux de La Réunion. L'Ancols relève trois "points forts" sur la période contrôlée, l'année 2017 en l'occurrence. Mais elle met aussi en exergue une série "d'irrégularités" allant de "rémunérations non conformes" à des "attributions irrégulières de marchés publics" en passant par des "loyers plafonds des logements non conformes aux conventions LBU (ligne budgétaire unique - un fonds public finançant le logement soclal)". L'agence de contrôle recense également un certain nombre de "points faibles". Le rapport parle de "gouvernance défaillante", de "sureffectif important" ou encore de "train de vie disproportionné au regard des capacités financières et de l'activité de bailleur social". L'Union régionale 974 envisage de porter plainte au nom des salariés qui "ont dû accepter des changements de postes et des baisses de revenus au motif que la société allait mal". Dans sa réponse à l'Ancols, la Sodegis affirme avoir redressé la barre et avoir procédé à "une réorganisation profonde de la société". (Photo d'illustration)

Le rapport désormais définitif de l'Ancols est lapidaire. Celle-ci recense trois points forts dans la situation de la Sodegis : "un patrimoine récent avec un faible taux de vacance, une population logée à caractère très social et une gestion locative globalement correcte, un rythme de production élevé de logements très sociaux".

Voilà pour les trois bons points. Viennent ensuite ce que l'Ancols qualifie d'"irrégularités" et la liste est beaucoup plus longue.

Il est ainsi question de : "rémunérations perçues par les directeurs généraux non conformes, de cinq attributions irrégulières de marchés publics, de loyers plafonds des logements non conformes aux conventions LBU, de supplément loyer solidarité non correctement appliqué"

L'Ancols pointe également : "une enquête  sur l'occupation du parc social 2016 incomplète, d'orientations applicables à l'attribution des logements et règlement de la CAL (commission d'attribution des logements non rendus publics), de données d'attributions et dossiers non complets, de trois attributions irrégulières de logement, de baux étudiants non conformes à la réglementation, d'effectifs minimaux de gardiennage non respectés pour deux groupes et d'obligations de repérage de l'amiante non complètement respectées dans les parties privatives".

Retrouvez tout le détail de ces irrégularités : Sodegis : "train de vie disproportionné", "rémunérations non conformes", gouvernance défaillante...

Ce n'est pas fini puisque l'Ancols recense également ce qu'elle nomme des "points faibles". L'énumération est longue.

L'Agence de contrôle relève "une gouvernance défaillante, un directeur général non remplacé depuis fin 2016, un sureffectif important, de nombreux dysfonctionnements pénalisant la société, un train de vie disproportionné au regard des capacités financières et de l'activité de bailleur social, une augmentation des jetons de présence sans prise en considération de la santé financière et sans adéquation avec les fonctions exercées"

L'Agence nationale de contrôle du logement social continue de lister des "loyers un peu élevés au vu des faibles niveaux de ressources des locataires, des provisions de charges trop élevées, une dégradation des impayés de loyer, un manque de maîtrise opérationnelle des opérations neuves, un patrimoine dans un état d'entretien et de propreté perfectible, une information financière exposée au conseil d'administration incomplète, une structure financière très préoccupante, une absence de fonds propres, une trésorerie très tendue, des coûts de gestion et salariaux très élevés, une rentabilité d'exploitation très insuffisante, des études financières prévisionnelles annuelles manquant de prudence".

"Tout cela s'est passé alors que l'on a demandé à des travailleurs de se serrer la ceinture, d'accepter de renoncer à une partie de leurs avantages pour "sauver la société". Pendant ce temps certains avaient un train de vie disproportionné. Ce n'est pas acceptable" s'insriuge Clara Derfla de l'Union régionale 974.

Le syndicat envisage de porter plainte,  "car on ne peut pas faire tout et n'importe quoi" commente la syndicaliste.

En réponse aux observations de l'Ancols, la Sodegis affirme qu'"une réorganisation profonde de la société a été mise en oeuvre avec la simplifiation de l'organigramme visant notamment à améliorer la transversalité des différents départements, supprimer les multiples niveaux hiérarchiques, supprimer les postes en doublon ou non indispensables et rationnaliser les compétences des métiers de base".

L'Agence nationale de contrôle du logement social est un établissement public administratif de l’État. Elle est entrée en activité au 1er janvier 2015. Elle est née de la fusion de l’Agence nationale pour la participation des employeurs à l’effort de construction (ANPEEC) et de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos).

L'Ancols est placée sous la tutelle des ministres chargés du logement, des finances et de l’économie. Elle est administrée par un conseil d’administration composé de quatre représentants de l’État et de trois personnalités qualifiées.

mb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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Jean, depuis son mobile
Jean, depuis son mobile
4 ans

Pauvre pays